Israël-Palestine: la France cherche un successeur à Mahmoud Abbas

Par Georges Malbrunot

Le 20 juillet 2022, Emmanuel Macron recevait à l’Élysée le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour discuter du processus de paix au Proche-Orient. Jacques Witt/Pool/ABACA

INFO LE FIGARO – L’Élysée a demandé des noms pour envisager la succession du chef de l’Autorité palestinienne, âgé de 87 ans.

Préoccupé par l’impasse persistante dans le dossier israélo-palestinien, Emmanuel Macron voudrait changer certains de ses «paramètres». En ligne de mire du chef de l’État, qui vient de recevoir le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, après une nouvelle flambée de violence meurtrière en Cisjordanie et à Jérusalem: le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, 87 ans, qui s’accroche à son pouvoir, repoussant toutes nouvelles élections législatives de peur que son parti les perde.

Selon une source dans son entourage, Emmanuel Macron a réclamé que les «cinq anciens et actuel consul généraux de France à Jérusalem (en charge des relations avec les Palestiniens, NDLR), les cinq anciens et l’actuel ambassadeur de France à Tel-Aviv (côté israélien), et les cinq anciens et actuel patrons de la DGSE (les services de renseignements extérieurs), établissent, chacun de leur côté, une liste de deux noms de Palestiniens d’avenir», qui pourraient succéder à Mahmoud Abbas.

Deux des quinze diplomates ou hauts fonctionnaires concernés ont confirmé l’information au Figaro. Le ministère des Affaires étrangères a été chargé de relayer la demande auprès de ces diplomates, sans qu’il soit précisé à chacun que d’autres avaient également été consultés. «J’ai déjà répondu à la question que m’a posée le Quai d’Orsay, confie l’un d’eux. J’ai trouvé deux noms que je ne citerai pas pour ne pas les exposer.»

«Nous sommes face à une impasse totale»

Emmanuel Macron souhaite que la France «soutienne ces personnalités et assure leur promotion». «Il est perturbé par le fait que rien n’avance et qu’on ne puisse trouver personne autour d’Abbas», explique-t-on dans son entourage.

«On m’a demandé de réfléchir à celui des Palestiniens qui pourrait être l’homme de la situation, et, au-delà, à ceux qui auraient des idées originales» pour sortir de la paralysie actuelle, affirme un autre diplomate interrogé par le Quai d’Orsay, qui a, lui aussi, «remis sa copie» à Paris. Selon ce dernier, «des noms s’imposent, si on reste dans le système institutionnel, mais il est verrouillé (par le Fatah, le parti du président Abbas). D’autres noms existent, si on sort des schémas classiques. J’ai proposé à la fois les “usual suspects” et d’autres hors des institutions palestiniennes», ajoute ce diplomate.

Une évidence s’impose: «La succession de Mahmoud Abbas (qui a 87 ans) se posera plus tôt que plus tard, insiste le premier diplomate cité. Or, nous sommes face à une impasse totale. Il faut trouver des idées originales», ajoute-t-il. Mais ce bon connaisseur du dossier pointe une des principales difficultés de l’exercice réclamé par l’Élysée: «Il y a des personnalités palestiniennes hors du champ politique et institutionnel qui ont la carrure pour succéder à Abbas. Sauf que quand on les sonde, comme je l’ai fait, indirectement, ils m’ont répondu qu’ils ne voulaient pas faire de politique, car ils savent qu’il y a un processus partisan qui les bloquera», explique ce diplomate, qui confirme «un travail en cours et assez précis» orchestré par les autorités françaises pour envisager l’après-Abbas.

Officiellement, Emmanuel Macron reste attaché à la solution dite des « deux États », c’est-à-dire la création d’un État palestinien viable au côté d’Israël

Interrogé, un ancien consul général de France à Jérusalem estime que si «c’est une bonne idée d’avancer deux noms, car on pourrait les amener à travailler ensemble», «la méthode n’est pas réaliste». «Nous manquons d’autorité pour dire aux Palestiniens ce qu’ils doivent faire», insiste-t-il. Selon lui, «il faudrait s’associer aux Américains. Le problème, c’est qu’ils n’accepteront jamais car ils n’ont pas intérêt à nous intégrer à une telle démarche, si jamais ils avaient envie d’en échafauder une». Selon cet expert, «l’idéal serait que la communauté internationale investisse un groupe de responsables en vue de reconstituer une Autorité palestinienne capable de bâtir un État».

Au-delà de son inquiétude devant l’impasse du dossier qui fait craindre de nouvelles flambées de violences, Emmanuel Macron reproche à ses diplomates leur absence d’initiatives créatrices vers un règlement de ce lancinant conflit, certes de basse intensité, mais resté central dans le monde arabe, comme l’a montré la récente Coupe du monde au Qatar. «Le président reproche au Quai d’Orsay d’être un peu dépassé», constate un de ses collaborateurs. En juillet dernier, il avait tancé sa ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lui réclamant une initiative. «Car il en a assez des éléments de langage utilisés par la diplomatie. Il en a remis une couche récemment devant Mme Colonna, regrettant que rien ne bouge.»

Mais comment faire «bouger» un conflit vieux de soixante-dix ans et plus d’une décennie après l’échec d’un processus de paix lancé entre les deux parties? Officiellement, Emmanuel Macron reste attaché à la solution dite des «deux États», c’est-à-dire la création d’un État palestinien viable au côté d’Israël. Mais cette solution est de plus en plus irréaliste avec l’intensification de la présence israélienne dans les Territoires, une scène palestinienne divisée entre une Autorité, impuissante, décriée, et des islamistes du Hamas irréductibles à Gaza, sans oublier un gouvernement israélien, idéologiquement opposé à la moindre concession territoriale. Après avoir affiché une certaine timidité sur ce dossier, Emmanuel Macron paraît vouloir renouer avec le volontarisme qui caractérise son action extérieure. Reste à savoir si la pression exercée sur l’un, seulement, des deux protagonistes suffira…

Par Georges Malbrunot    www.lefigaro.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

9 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Parpar

Mais de quoi se mêle Macron ??????????????
Qu’il apprenne déjà à prendre SOIN DE FRANCAIS.. ET SURTOUT DES RETRAITES DES FRANCAIS. CE PETIT MONSIEUR VEUT JOUER DANS LA COUR DES GRANDS, MAIS C’EST UN NABOT..

Maxime

Il manque un élément majeur à la réflexion de Malbrunot. Il accuse Israël de ne pas bouger, de ne rien faire. Il oublie que le Hamas est aux aguets et qu’il n’attend qu’une chose, c’est la mort de Mahmoud Abbas, pour mettre le feu aux poudres et placer un de ses sbires à la tête de la Judée Samarie. Il est même possible que Mahmoud Abbas fasse tout ce qu’il peut pour laisser la situation pourrir jusqu’à sa disparition, et faire le lit du Hamas. Si Abbas cherchait vraiment l’intérêt de son peuple, il aurait déjà promu quelqu’un pour le remplacer, mais non, la politique arabe a toujours été celle du caillou dans la chaussure d’Israël; c’est la cas de Gaza que les Egyptiens ont refusé, c’est la cas de la Judée Samarie que les Jordaniens ont refusé de partager avec Israël.

Boccara

La France cherche un successeur à macron.

JOHAN HOHN

Parce que c’est Macron qui remplace Mahmoud !!!

Franck DEBANNER

Comment ça chercher ? Avec tous les stock de déchets antijuifs infestant la francekipu, c’est facile à trouver !

Tiens, c’est sûr que s’ils n’ont pas déjà crevé, beaucoup d’occupant du Quai d’Orsay, feraient l’affaire !

Guidon

Voilà à quoi il pense Macron, nuire à Israël à tout prix même si cela lui nuit. La France est et restera une « puissance » de nuisance.

Alex E. MÉRALI

Guidon, vous pouvez même dire que la france est et restera un méprisable ennemi d’Israël. Surtout avec la petite chose, la macrounette, la très grande amie de benallah. Elle peut dire et faire, cette petite francette, très amoureuse de ses souteneurs musulmans, ne pourra jamais avoir ni la force ni les moyens de pouvoir nuire à notre pays, notre Israël. Trop fort pour elle.

Laifer

Le macron s occupe de tout sauf du merdier en France ! Ça ne l intéressé pas la France il s en fiche ! Merci à ceux qui ont voté pour lui

Rosa SAHSAN

Est-ce que le macron pourrait s’occuper des affaires de la France,au lieu de s’occuper des affaires d’Israël.
La France traverse une crise majeure et ce type vient foutre la merde au MO.
ROSA