« Bien sûr, nous comprenons que l’Iran veut à acquérir des armes nucléaires et nous sommes préoccupés à ce sujet, » a déclaré le professeur Yin Gang. « Même s’il déclare que son programme nucléaire est destiné à des fins pacifiques, les services gouvernementaux et de renseignement chinois estiment que l’Iran veut construire une bombe nucléaire. »

Cette déclaration a été faite par un expert chinois indépendant sur le Moyen-Orient qui a récemment visité Israël à l’invitation de Signal, une organisation qui favorise les liens universitaires entre Israël et la Chine.
 

Gang, qui était ici pour participer à un symposium au Centre interdisciplinaire d’Herzliya, est professeur de l’Académie chinoise des sciences sociales. Il se définit comme un chercheur indépendant qui n’est pas affilié au Parti communiste chinois ou au gouvernement, et sa connaissance de l’Iran provient également de ses visites là-bas. Ses idées offrent un aperçu de la politique étrangère chinoise et de ses contradictions apparentes qu’Israël a parfois du mal à comprendre.

Comme la Russie, la Chine a refusé de se joindre aux États-Unis et aux autres pays occidentaux qui voulaient imposer de nouvelles sanctions plus sévères contre l’Iran, en réponse au refus de ce pays d’obéir aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais d’autre part, la Chine a voté des sanctions plus faibles contre le régime des ayatollahs. La Chine achète du pétrole de l’Iran, mais a refusé de construire en Iran des réacteurs nucléaires ou de vendre des équipements pour son programme nucléaire.

Néanmoins, Ying considère la politique de la Chine sur le Moyen-Orient en général, et l’Iran en particulier, claire et cohérente. « C’est une politique basée sur notre philosophie de nous abstenir de prendre parti dans les conflits,» dit-il. «Nous essayons de rester neutre dans le conflit au Moyen-Orient. Dans le passé, pendant la guerre froide, nous avons pris parti avec les Arabes contre Israël. Mais cela a changé. Aujourd’hui, nous nous considérons comme des amis d’Israël, et en même temps nous essayons maintenir des relations amicales avec tous les pays. Nous sommes des amis d’Israël et des Turcs et des Iraniens et des Arabes « .

Selon son estimation, « la Chine ne peut pas faire beaucoup pour influencer les développements dans la région. Nous n’exportons pas de révolutions et nous ne soutenons pas les mouvements démocratiques. Nous avons besoin de pétrole pour notre économie, et pour cela nous avons besoin d’un Moyen-Orient stable. C’est uniquement quand la paix arrivera que le pétrole coulera. »

Pour prouver son allégation selon laquelle la Chine agit de façon responsable sur la scène internationale, il a cité la façon dont les relations entre la Chine et l’Iran se sont développées au fil des ans. En 1993, les deux pays ont signé un accord en vertu duquel la Chine vendrait à l’Iran deux petits réacteurs nucléaires de production d’électricité. Mais deux ans plus tard, la Russie a offert un réacteur plus grand, dont la construction à Bushehr vient d’être achevée.

« C’est seulement après, en 1995, quand l’Amérique et Israël commencèrent à comprendre que le programme nucléaire de l’Iran permettrait également de produire des armes nucléaires », a déclaré Yin. « Washington exerce une forte pression sur nous, et nous avons décidé d’annuler tous nos accords nucléaires avec l’Iran. Les Iraniens étaient en colère et ont imposés divers embargos sur nous, nous accusant de céder à la pression américaine et sioniste ».

Depuis, a t-il dit, la Chine a travaillé méthodiquement pour convaincre l’Iran de coopérer avec la communauté internationale, preuve de bonne volonté et pour prouver que son programme nucléaire est vraiment destiné à des fins pacifiques. Pour cette raison, la Chine a également soutenu les décisions du Conseil de sécurité pour sanctionner l’Iran. Il n’est pas dans l’intérêt de la Chine d’avoir un Iran nucléaire. »

« Selon nous, l’Iran n’a pas encore pris une décision finale. Ils ont le désir de se procurer des armes nucléaires, mais ils n’ont pas encore pris de décision définitive à ce sujet » a ajouté le Professeur.

Pour souligner politique diplomatique unique de la Chine, Yin a fait la déclaration surprenante qui suit: « La Chine s’oppose à toute action militaire contre l’Iran qui nuirait à la stabilité régionale et interférerait avec le flux de pétrole Mais la Chine n’arrêtera pas Israël s’il décide d’attaquer l’Iran.. Pour toutes ces raisons, Israël et le Moyen-Orient ont besoin d’un pays comme la Chine. Israël a besoin de la puissance de la Chine « .

Adapté d’un article du Haaretz

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Armand

Mais franchement il faut être fou pour laisser l’Iran fabriquer sa bombe . Les russes et les chinois sont loin de l’être .

Ils sont obligés de jongler avec les uns et les autres mais le moment venu ils fermeront les yeux , quitte une fois le  » boulot  » terminé , ils hausseront le ton .

C’est un classique quand on connaît les russes , ils ont horreur du désordre . Ils aiment maitriser et manipuler et si quelqu’un gonfle trop le torse , ils s’en chargent de le dégonfler comme une baudruche directement ou par personnes interposées .

Sur ce plan Russie et Israêl jouent la même partition , ils se comprennent trés bien . A cela rajoutons qu’ils ont en commun le sens du secret .

gabriel Taieb

Article très intéressant si l’on prend en compte aussi la position de la Russie – et nous avons bien que Chine et Russie sont en plein accord sur de très nombreux sujets internationaux. Voici un certain nombre de faits:

1. La plus grande majorité des systèmes de détection et destruction de missiles (le bouclier antimissile russe ) se situe dans la région de Krasnodar qui est l’extrême sud de la Russie, sur la Mer noire et son orientation vise en premier l’Iran, à cela s’ajoute un second bouclier au sud de l’Azerbaïdjan – un allié sûr de la Russie –

2. La construction de centrales nucléaires en Iran est sous contrôle et autorité russe, ils forment tous les cadres actifs et de ce fait, sont à même se surveiller de prêt ce qui se passe sur place.

3. La destruction des bases de missiles S-300 en Syrie par l’aviation israélienne il y a un an, ainsi que probablement celle d’un centre nucléaire, n’ont provoqué aucune réaction en Russie, au contraire les chaînes TV de Russie ont salué cette opération, « qui a empêché ces armes de tomber entre les mains des djihadistes » du futur EI. Selon des sources de l’intelligence russe, l’armée aurait fourni l’emplacement exacte de ces sites à Tsahal, ce qui aurait permis à l’aviation israélienne une frappe extrêmement précise et efficace.

4. Il y a une semaine, lors d’un reportage sur la chaîne « Zvyézda » (étoile) appartenant à l’armée russe – comme Galei Israel – un général en retraite précisa, que si l’Iran entreprenait la construction d’armes nucléaires, contre les accords russo-iranais stipulant l’utilisation du nucléaire « civil », la Russie – comme la Chine -ne s’opposerait absolument pas à la destruction des ces sites d’armement. En bref, Israël peut frapper comme elle veut. La réponse de la Chine et de la Russie, serait disait-il « une douce réprimande morale et officielle, rien d’autre ».