Kylie Moore-Gilbert arrêtée comme espionne israélienne d’un député bahreïni. Pourquoi le « profil » ne tient pas.
Kylie Moore-Gilbert a été libérée le 25 novembre en échange de trois Iraniens impliqués dans une tentative d’attentat à la bombe à Bangkok, en Thaïlande, visant à tuer des diplomates israéliens.
Une campagne de désinformation iranienne à la télévision d’État a affirmé que Kylie Moore-Gilbert, universitaire anglo-australienne, détenue en prison pendant deux ans puis libérée lors d’un échange de prisonniers, aurait été une « espionne israélienne » travaillant avec un ancien député bahreïni, selon un reportage d’actualités du Guardian mercredi.
Moore-Gilbert a été arrêtée en septembre 2018 et condamnée à 10 ans de prison alors qu’elle se préparait à quitter l’Iran à la suite d’une conférence universitaire à laquelle elle a assisté à Téhéran.
La campagne médiatique lancée par l’Iran via la télévision d’État dans une séquence de 10 minutes sur Moore-Gilbert a montré des photos de son voyage, de son mariage et du temps passé avec sa famille et ses amis, y compris une photo d’elle à Jérusalem.
L’universitaire aurait été qualifié de « suspecte » par un autre universitaire à la conférence pour avoir posé des questions sur un sujet qu’elle cherchait à investiguer, tandis que d’autres sources affirment qu’elle a été arrêtée en raison d’une relation amoureuse avec un Israélien.
Une vidéo diffusée à la télévision d’État a déclaré que Kylie Moore-Gilbert aurait été recrutée comme « agente du Mossad », qui lui aurait offert un poste universitaire à l’Université de Cambridge [C’est bien connu, les jurys de thèse et d’attribution de postes à l’université sont des nids d’espions!] et la vidéo tronquée affirme même qu’elle aurait eu des liens avec l’armée israélienne et des responsables du renseignement. De même, le clip affirmait également que Moore-Gilbert aurait participé à un camp d’entraînement à Haïfa.
«Conformément à sa formation et pour éviter toute menace, elle s’est rendue dans tous les endroits que les touristes visitent et a passé des appels depuis ces régions et a pris des photos» (pour maquiller ses « futures missions »), selon le rapport.
« On lui a dit de cacher ses voyages en Israël et aussi ses contacts avec les Israéliens. »
Le rapport affirmait également que Moore-Gilbert travaillait avec Jasim Husain, un ancien député bahreïnite et économiste du parti Al-Wefaq, qui représente la communauté chiite, qui a proposé de l’aider à espionner les exilés chiites bahreïnis vivant en Iran. [Le caractère généraliste et tous azimuts, multitâches et même multinationaux -Israël, Bahrein…] de ces curriculum vitae montés de toute pièce, décrédibilise le travail de ces antennes iraniennes : ce serait déjà énorme de se voir confier une mission et une seule…]
Husain a apparemment rencontré Moore-Gilbert lors d’une autre conférence universitaire à Brisbane quelques semaines avant son voyage en Iran en 2018. L’ancien député bahreïnite a déclaré qu’il était au courant de son voyage en Iran et pensait que Moore-Gilbert avait été arrêtée en raison d’une rencontre avec les exilés. Beaucoup d’entre eux ont fui Bahreïn pendant le printemps arabe.
Husain a en outre affirmé que l’Iran le considérait comme un ennemi pour avoir des «opinions modérées», ce qui le préoccupait pour sa sécurité, même en tant que résident de Bahreïn.
Kylie Moore-Gilbert a été libérée le 25 novembre en échange de trois Iraniens impliqués dans une tentative d’attentat à la bombe à Bangkok, en Thaïlande, visant à tuer des diplomates israéliens en 2012, qui a échoué et a entraîné l’explosion de l’appartement où les hommes séjournaient.

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