Kylie Moore-Gilbert arrêtée comme espionne israélienne d’un député bahreïni. Pourquoi le « profil » ne tient pas. 

Kylie Moore-Gilbert a été libérée le 25 novembre en échange de trois Iraniens impliqués dans une tentative d’attentat à la bombe à Bangkok, en Thaïlande, visant à tuer des diplomates israéliens.

Kylie Moore-Gilbert, qui a été détenue en Iran en 2018 et condamnée à 10 ans de prison pour espionnage, est photographiée après avoir été libérée en échange de trois Iraniens qui avaient été détenus à l'étranger, à Téhéran en Iran, sur cette image fixe prise à partir de une vidéo et obtenue le 26 novembre 2020. (crédit photo: REUTERS)
Kylie Moore-Gilbert, qui a été détenue en Iran depuis 2018 et condamnée à 10 ans de prison pour espionnage, est photographiée après avoir été libérée en échange de trois Iraniens qui ont été détenus à l’étranger, à Téhéran en Iran, sur cette image fixe tirée d’une vidéo et obtenue le 26 novembre 2020. (crédit photo: REUTERS)

Une campagne de désinformation iranienne à la télévision d’État a affirmé que Kylie Moore-Gilbert, universitaire anglo-australienne, détenue en prison pendant deux ans puis libérée lors d’un échange de prisonniers, aurait été une « espionne israélienne » travaillant avec un ancien député bahreïni, selon un reportage d’actualités du Guardian  mercredi.

Moore-Gilbert a été arrêtée en septembre 2018 et condamnée à 10 ans de prison alors qu’elle se préparait à quitter l’Iran à la suite d’une conférence universitaire à laquelle elle a assisté à Téhéran.

Présentée par le site Al-Manar de propagande du Hezbollah, dont le chef se cache très profondément sous terre en Iran

La campagne médiatique lancée par l’Iran via la télévision d’État dans une séquence de 10 minutes sur Moore-Gilbert a montré des photos de son voyage, de son mariage et du temps passé avec sa famille et ses amis, y compris une photo d’elle à Jérusalem.

L’universitaire aurait été qualifié de « suspecte » par un autre universitaire à la conférence pour avoir posé des questions sur un sujet qu’elle cherchait à investiguer, tandis que d’autres sources affirment qu’elle a été arrêtée en raison d’une relation amoureuse avec un Israélien.

Une vidéo diffusée à la télévision d’État a déclaré que Kylie Moore-Gilbert aurait été recrutée comme « agente du Mossad », qui lui aurait offert un poste universitaire à l’Université de Cambridge [C’est bien connu, les jurys de thèse et d’attribution de postes à l’université sont des nids d’espions!] et la vidéo tronquée affirme même qu’elle aurait eu des liens avec l’armée israélienne et des responsables du renseignement. De même, le clip affirmait également que Moore-Gilbert aurait participé à un camp d’entraînement à Haïfa.

«Conformément à sa formation et pour éviter toute menace, elle s’est rendue dans tous les endroits que les touristes visitent et a passé des appels depuis ces régions et a pris des photos» (pour maquiller ses « futures missions »), selon le rapport.

« On lui a dit de cacher ses voyages en Israël et aussi ses contacts avec les Israéliens. »

Le rapport affirmait également que Moore-Gilbert travaillait avec Jasim Husain, un ancien député bahreïnite et économiste du parti Al-Wefaq, qui représente la communauté chiite, qui a proposé de l’aider à espionner les exilés chiites bahreïnis vivant en Iran. [Le caractère généraliste et tous azimuts, multitâches et même multinationaux -Israël, Bahrein…] de ces curriculum vitae montés de toute pièce, décrédibilise le travail de ces antennes iraniennes : ce serait déjà énorme de se voir confier une mission et une seule…]

Husain a apparemment rencontré Moore-Gilbert lors d’une autre conférence universitaire à Brisbane quelques semaines avant son voyage en Iran en 2018. L’ancien député bahreïnite a déclaré qu’il était au courant de son voyage en Iran et pensait que Moore-Gilbert avait été arrêtée en raison d’une rencontre avec les exilés. Beaucoup d’entre eux ont fui Bahreïn pendant le printemps arabe.

Husain a en outre affirmé que l’Iran le considérait comme un ennemi pour avoir des «opinions modérées», ce qui le préoccupait pour sa sécurité, même en tant que résident de Bahreïn.

Kylie Moore-Gilbert a été libérée le 25 novembre en échange de trois Iraniens impliqués dans une tentative d’attentat à la bombe à Bangkok, en Thaïlande, visant à tuer des diplomates israéliens en 2012, qui a échoué et a entraîné l’explosion de l’appartement où les hommes séjournaient.

 
Un des trois terroristes iraniens revient de vacances après accident de travail en Thaïlande
Adaptation Marc Brzustowski

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