Un chef de la Police, son fils et un commandant de la milice chiite Hashd al-Shaabi ont été tués à Kirkouk, dans deux attaques distinctes.

Depuis quelques temps un mystérieux groupe kurde vengeur (Les « Drapeaux Blancs ») a fait son apparition, dans les zones disputées de Tuz Kumartu et de Soulaiymanieh. Il a juré de ne plus permettre aux forces de sécurité irakiennes et aux milices chiites de dormir sur leurs deux oreilles. La précision des cibles de haut-rang et la rigueur des attaques, laissent présager l’action une probable organisation de résistance, plutôt que les actes indiscriminés de djihadistes de Daesh aux abois… Cependant, le secteur n’ayant été libéré qu’en octobre, il est aussi possible que de petits groupes armés résiduels de Daesh continuent un djihad d’arrière-garde.

L’intervention irako-iranienne génère une situation de chaos économique et sécuritaire, alors que les autorités autonomes sont aussi le dos au mur pour avoir manqué leur rendez-vous avec l’indépendance et la prospérité de la reconstruction, après-guerre… 

Les White Flags, groupe de vengeurs kurdes pour la défaite des Peshmergas face aux troupes irano-irakiennes, le 16 octobre

Sangar Ali Par Sangar Ali |

 


Police Chief, Hashd al-Shaabi commander killed in Kirkuk in two separate attacks

Dans deux attentats distincts dans la province de Kirkouk, des hommes armés non-identifiés ont tué un chef de la police irakienne, son fils et un commandant de la milice chiite Hashd al-Shaabi, le 24 décembre 2017(Photo: réseaux sociaux). 

ERBIL, Region  du Kurdistan (Kurdistan 24) – Des hommes armés non-identifiés ont frappé, par deux attaques distinctes dans la même zone de la province de Kirkouk, dimanche, tuant un directeur de la police irakienne et un commandant des milices chiites Hashd al-Shaabi, dirigées par l’Iran de Qassem Soleimani, selon les sources de sécurité locales.

Les hommes en armes ont ouvert le feu sur le véhicule du directeur de la police du village de Shari’a, le Colonel Fadhil al-Sahawi, le tuant ainsi que son fils, selon une source de la sécurité de Kirkouk s’adressant à Kurdistan 24, lundi.

Le Colonel Fadhil al-Sabhawi, directeur de la police dans le village de Shari’a. (Photo: Social Media)

 

Ce village est situé près de la zone agricole de Zab à Hawija, à 50 km au sud-ouest de la ville de Kirkouk.

Cette source a ajouté que les hommes en armes avaient mis sur pied un faux checkpoint sur la route reliant Hawija à Kirkouk, dans le cadre de leur embuscade contre le chef de la police.

Ziyad Fadhil, le fils du directeur de la Police locale. (Photo: réseaux sociaux)

Les forces irakiennes ont repris Hawija au début octobre, mettant fin à un règne de trois ans de l’Etat Islamique dans la région de cette province disputée (entre Irak et Kurdistan irakien).

 

Le groupe armé non-identifié a également éliminé le dirigeant de la tribu Juhaish de Kirkouk, le Cheikh Waleed Juhaishi, après avoir dressé un autre faux checkpoint sur la même route, selon la police.

Juhaishi était commandant de la brigade des Hashd al-Shaabi dans ce secteur. Sa femme a aussi perdu la vie au cours de cette embuscade, selon les sources. L’autre aspect anachronique de sa position serait qu »il est issu d’une lignée tribale sunnite. A t-il prêté allégeance pour conserver de l’influence?

Le commandant des Hashd al-Shaabi et chef de la tribu de Juhaish dans la province de Kirkouk, le Cheikh Waleed Juhaishi. (Photo: réseau sociaux)

Pour le moment, aucun groupe n’a revendiqué sa responsabilité pour ces deux attaques de dimanche. Cependant, ces incidents semblent employer les mêmes procédés utilisés par certains groupes radicaux, aussi l’Etat Islamique qu’Al Qaïda.

Des cellules dormantes représentant l’un des défis les plus âpres pour les forces de sécurité, dans les zones récemment libérées de Daesh, qui entravent le retour de nombreuses familles déplacées.

Récemment, également, est apparue la milice kurde d’Irak des « White Flags » (drapeaux blancs frappés d’un lion) qui ont commencé à frapper des cibles du gouvernement irakien et de l’armée dans l’Est de la province de Tuz Khumartu et de Salah -ha-Din, dans le nord.

Ces deux secteurs étaient contrôlés par le Gouvernement Régional du Kurdistan jusqu’en octobre dernier, quand l’armée irakienne accompagnée des milices chiites des Hashd al-Shaabi ont vaincu une armée Peshmerga divisée entre deux partis dominants et ils se sont donc emparés de ces régions. La milice des White Flags fait circuler des tracts dans au moins deux provinces avec ce message en exergue : « Nous sommes un groupe qui a été formé pour chercher à appliquer la vengeance des Kurdes. Nous ne permettrons pas aux forces de sécurité irakiennes et à leurs mercenaires chiites d’instaurer leur présence dans votre secteur ».

Certains prétendent qu’il s’agirait, à l’origine, d’un ancien groupe djihadiste reconverti de l’Ansar al Islam, vaincu par les Peshmergas depuis 2001 ; d’autres, qu’ils se feraient aussi appeler « la résistance populaire kurde » (vengeurs masqués locaux).

Récemment, le Premier Ministre d’Irak Haider al-Abadi a déclaré que le combat contre les groupes djihadistes s’est transformé, d’une bataille militaire à une guerre de renseignements et d’information, appelant les Irakiens à demeurer vigilants et prudents.

Hawija a été l’un des derniers bastions de Daesh à être libéré par les forces irakiennes avec l’aide des milices chiites au début octobre. Mais, le 16 octobre, les troupes irakiennes et les milices Hashd al-Shaabi ont radicalement changé l’envergure de cette guerre contre le terrorisme, en guerre contre la souveraineté kurde dans la région, en s’emparant de la totalité de la province de Kirkouk et de ses puis de pétrole, qui se trouvaient sous la protection des Peshmergas kurdes depuis 2014, afin qu’elle ne tombe pas aux mains de Daesh : l’armée irakienne avait fui dès les premiers coups de semonce des Djihadistes, sans doute dans un plan concerté par le général Qassem Soleimani, afin de déstabiliser l’Irak et la présence subsidiaire américaine dans la région. Le deuxième volet consistait à s’emparer de cette région pétrolière, à la fin des hostilités afin d’en priver Kurdes et Occidentaux.

L’instabilité, les assassinats et règlements de compte et les attaques indiscriminées par des groupes armées peu ou mal identifiés ont augmenté drastiquement dans la province depuis que le gouvernement irakien la sous-traite, avec ses amis pro-iraniens.

Edité par Nadia Riva

Updated 29 minutes ago
Adaptation : Marc Brzustowski

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