LE RAPPORT DE 1 à 7..

Moïse lance un appel poignant au peuple avant de terminer sa mission et enjoint toute cette assemblée d’opérer un retour sur elle-même.

Pour ce faire, il prend pour témoins « les cieux » et la terre, c’est-à-dire le cosmos tout entier. Il veut insister pour que le Peuple tout entier se rapproche de la Torah.

Que le peuple fasse teshouva. Celle-ci peut se faire même si l’individu n’a pas commis de faute. Il faut qu’il éprouve le désir ardent de faire revenir la Shekhina parmi les hommes étant donné que la Shekhina décèle une mauvaise conduite individuelle ou collective pour S’éloigner.

Dans le service effectué par les Cohanim, nous pourrons voir de quelle façon la Majesté Divine va être ramenée ici-bas, sur terre depuis le « septième ciel ».

Après avoir pratiqué la cérémonie d’imposition des mains sur les taureaux qui vont être sacrifiés en rachat des fautes des grands prêtres et des familles des grands prêtres, après avoir tiré au sort entre les deux boucs : celui qui sera sacrifié pour racheter tous les péchés de tout Israël et le bouc émissaire qui sera précipité d’une montagne dans le désert de Judée et après avoir aussi imposé ses mains sur le bouc sacrifié pour y confesser tous les péchés d’Israël, le sang sera aspergé sur l’autel selon le cérémonial donné : le Cohen asperge l’autel d’une goutte de sang vers le haut.

Tout se passe alors comme s’il tendait la main vers le Saint béni soit IL pour L’accompagner à descendre marche après marche, degré après degré ou ciel après ciel les sept cieux qui Le séparent de nous.

C’est ainsi que cela est décrit d’ailleurs dans le « seder ‘haâvoda » lu pendant le moussaf de Kippour : un, un et un (une goutte pour un ciel); un et deux (une goutte et on arrive au deuxième ciel), un et trois (une goutte et on arrive au troisième ciel) et ainsi de suite jusqu’au septième degré depuis le Haut, puis, le cérémonial pour raccompagner la Majesté Divine de la terre jusqu’au septième ciel se trouvera à la fin de l’office de la Néîla de Kippour.

Avant d’en arriver à la Néîla, je voudrais que nous nous arrêtions sur ce cérémonial des gouttes de sang provenant du sacrifice du taureau et du bouc et de ce processus où l’on décompte le nombre de gouttes de sang et ce que cela signifie.

Dans la Parasha Ki Tetsé nous avons développé un aspect concernant la lutte que nous devons mener contre le mauvais penchant (certains répugnent à prononcer le nom du Satan).

Il est utile ici de reprendre une notion évoquée dans ce précédent exposé où nous expliquions que le Mauvais Penchant (Satan) possède 7 noms (chaque nom servant à saisir ce mauvais penchant sous un aspect différent).

Devant la façon dont est rapportée l’aspersion du sang sur le kaporeth par le Grand Prêtre, les Sages se posent la question de savoir pour quelle raison décompte-t-on ainsi : 1, 1 et 1, 1 et 2, 1 et 3, etc. ne pouvait-on pas compter 1, 2, 3 etc.?

Il faut en fait en chercher les raisons bien loin, dissimulé « derrière les fagots ». Je vous invite à un « voyage spirituel » qui va nous mener de Rosh Hodesh Eloul à la Néîla de Kippour.

Nous avons déjà évoqué le fait que le nom d’Eloul est une abréviation de « Ani Ledodi Vedodi Li » mais, en réalité, il y a des dizaines de propositions dont les significations nous ramènent presque toujours au rapprochement recherché entre Israël et Son Créateur.

La Mishna Beroura propose une autre version qui est très belle : Eth Levavekha Veéth Levav zar’êkha (את לבבך ואת לבב זרעך) Ton cœur et celui de ta descendance.

Tout ce qui vit dans l’être humain doit, en Eloul s’émouvoir et trembler car l’être humain a ses faiblesses mais il a un pouvoir : celui de comprendre qu’il peut demander pardon et revenir sur ses actes et exprimer ses regrets. En Eloul on sonne du shofar pour que l’âme puisse être émue.

Parmi les exégètes, certains tirent un parallèle entre les mois de l’année et les 12 fils de Jacob et de ce point ils tirent des conclusions qui sont étonnantes.

Ainsi, la tribu de Gad s’illustrerait par le mois d’Eloul pour plusieurs raisons mais, entre autres celles-ci : GAD s’inscrit avec un Guimel et un Daleth soit, en guematriya 3+4 = 7. Et, on déduit le lien très fort que la tribu de Gad avait avec les Tefiline.

Lorsque les gens de la tribu de Gad tuaient des ennemis ils leur tranchaient la tête avec le bras gauche en un seul coup d’épée. En examinant le boîtier des tefiline de la tête, on s’aperçoit que l’une des faces du boîtier est illustrée d’un shine avec 4 branches et l’autre face opposée comporte un shine avec 3 branches.

Ces branches sont des lettres vav. Pour compenser ces 7 vav de la tefila de la tête, on compte sept « tours » de la courroie des tefilines sur le bras gauche.

En revenant aux aspersions du sang du taureau et du bouc sur le kaporeth, cela se produit 7 fois de la façon suivante : une goutte vers le haut (vers le 7ème ciel) et sept fois vers le bas de manière à ce qu’à chaque fois, la goutte projetée vers le haut aide à combattre l’une des 7 facettes du mauvais penchant.

De son côté, le Maharal de Prague tire une leçon : « Tous les miracles et les délivrances du peuple d’Israël ont pour signe le mot אז » c’est-à-dire la valeur numérique 1 + 7 et le Midrash rapporté par le Yalkout Shimôni renchérit en indiquant que lorsque tout le peuple d’Israël a entonné le cantique de « Az yashir Moshé » au milieu de la traversée de la Mer Rouge, D. s’est revêtu d’un manteau resplendissant sur lequel étaient sertis de pierres précieuses tous les cantiques ou versets commençant par le mot « az » ou incluant ce mot. Ceci renforce l’idée du Maharal selon laquelle la lettre alef du mot az représente la goutte aspergée vers le haut et le zayine les 7 goutes aspergées vers le bas, vers chacun des aspects du yetser harâ !!!
Le Maharal explique encore que chaque fois qu’est mentionné ce rapport de 1 sur 7, c’est pour rappeler qu’HaShem est UNIQUE sur les 7 cieux ou sur les 7 planètes etc…..

Pour leur part, les Hazal avaient déjà mentionné ce principe d’UN qui dirige SEPT et, eux, commentent différemment : ils expliquent la différence qui existe entre le mot « SHIRA » et le mot « SHIR ». SHIR est un mot qui est masculin, et que l’on retrouve dans la sidra de Hayé Sara, lorsqu’Eliézer fit présent à Rivka de deux bracelets. En araméen, le mot bracelet se dit « shir » ou cercle fermé.

L’explication est la suivante : à chaque fois qu’une situation s’éclaire et semble « classée » il y a ce qui se nomme une « seguirat maâgal » ou fermeture d’un « cercle », ou lorsqu’un homme en termine avec une situation angoissante qu’il n’aurait su expliquer et dont il n’aurait pu entrevoir la fin, ajoute le Maharal.

Mais, lorsqu’est employé le terme « shira » au féminin cela signifie que rien n’est clos et que tout peut repartir à nouveau telle une femelle qui devient enceinte et donne la vie à nouveau.

Concernant Rosh Hashana et le rapport d’UN sur SEPT voici une autre version : UN c’est, bien entendu le Créateur et le bouc vivant c’est une seule voix mais, en mourant c’est SEPT voix (c’est le bouc expiatoire ou aussi le bouc qui a remplacé Isaac au moment de la Ligature d’Isaac) car le bouc c’est : 2 cornes –le shofar qui a retentit lors de la promulgation de la Torah sur le Sinaï et l’autre étant celui de la Rédemption à la fin des temps-

C’est encore 2 cuisses qui forment deux flûtes, sa peau utilisée pour le tambourin, et ses intestins pour la harpe et ses tendons pour la lyre !

Les Sages s’expriment encore différemment sur ce rapport de UN sur SEPT :  » Les Justes en mourant restent « vivants » et les impies sont bien « morts » car, disent-ils même en mourant les Justes savent qu’au-dessus de tout et de tous IL N’Y A QU’UN SEUL ET UNIQUE tandis que les impies ne cessent de poser des questions : pourquoi et pourquoi et pourquoi ???

Nous comprenons donc qu’à chaque fois que nous devons mener un combat contre le Malin, la seule alternative est d’appeler le secours d’HaShem pour qu’IL nous aide à combattre le Yetser Harâ et le soumettre quel que soit l’aspect ou le nom sous lequel il apparaît.

A propos du yetser harâ, je voudrais souligner un comportement que beaucoup adoptent : dès après la sonnerie du shofar, beaucoup de fidèles plient leur talith et s’en vont car, ils pensent que le son du cor ayant retenti tout est terminé or, il s’agit d’une erreur grave : il reste encore à prier la prière du soir de la nouvelle journée qui succède au jour de Kippour dont la sainteté est inégalable.

Mais, avant toute chose, il nous faut nous concentrer encore pour « raccompagner » la Majesté Divine vers le « septième ciel » c’est-à-dire qu’au moyen du verset-profession de foi suivant : ה’ הוא האלוקים L’Eternel est notre D (Ado-nay ‘hou ‘haElo-‘him) répété sept fois, nous raccompagnons l’Eternel vers Son trône de Magnificence.

Ainsi, tout se passe comme si, après avoir accueilli un invité de marque qui nous honore de sa présence, tout-à-coup, nous nous levions et l’abandonnions …………. Tout cela pour vite aller boire et manger quelque chose…..et, sacrifier tant d’heures d’une spiritualité sans pareille sur l’autel cde la matérialité ! Et, si nous restions à la synagogue encore dix ou quinze minutes après avoir jeûné déjà 25 heures que se passera-t-il ?

Se restaurer est-il plus important que de dire au revoir à l’invité de marque ?Nos fautes ne sont pardonnées que grâce à Yom Kippour, ne montrons pas notre désir si matériel en partant de la synagogue un peu trop tôt. Ne montrons pas notre impatience à notre D. qui nous pardonne alors que l’homme désobéit constamment.

Au chapitre XXXII des versets 44 à 47 nous relevons six fois le mot כל ou provenant de la racine כל. Le mot כל est composé des initiales כ de כתבו et de ל provenant du verbe « enseigner » ללמד…..

Et, ce que le texte veut nous faire comprendre c’est que si nous n’écrivons pas la Torah et si nous ne l’enseignons pas (allusion à la Torah écrite et à la Torah orale), alors, nous risquons de nous trouver dans la position que décrit le verset 47 : כי לא דבר ריק הוא מכם כי הוא חייכם car –cette Torah – n’est pas une chose vide elle est votre existence.

C’est-à-dire que, lorsqu’il nous est conseillé de choisir la vie c’est-à-dire la Torah, nous considérons que par notre choix/action/modus vivendi d’après la Torah, en l’écrivant et en l’enseignant nous donnons son plein sens non seulement à la Torah mais à la vie elle-même.

En consacrant un peu de temps à l’étude et un peu de notre temps à nous rapprocher de D., nous nous éloignons de la faute et, nous participons activement à la finalité de l’homme juif.

Caroline Elishéva REBOUH

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Clement levy

AMEN VE AMEN SELA