Le bouton nucléaire est « toujours sur mon bureau », affirme Kim Jong-Un, qui veut néanmoins envoyer son pays aux JO de Pyeongchang.

Bonne année ! Fracassants comme toujours, les vœux de nouvelle annéedu dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un soufflent le chaud et le froid pour 2018. Dans une allocution à la nation diffusée à la télévision, il s’est montré intraitable, et même menaçant sur le nucléaire :

« Le bouton nucléaire est toujours sur mon bureau. Les Etats-Unis doivent prendre conscience que ce n’est pas du chantage mais la réalité », a-t-il averti.Il adoucit néanmoins son discours à l’égard de son voisin sud-coréen. A quelques mois des jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, Kim Jong-Un explique qu’il aimerait qu’une délégation nord-coréenne y participe. Alors que retenir de ces vœux, et comment les interpréter ?

Kim Jong-Un a appelé la Corée du Nord à produire en masse têtes nucléaires et missiles balistiques, dans un message du Nouvel An qui montre sa détermination à réaliser ses ambitions militaires envers et contre tout. Pyongyang a considérablement intensifié ses efforts au cours de l’année écoulée pour dérouler ses programmes nucléaire et balistique interdits malgré de multiples sanctions de l’ONU et la rhétorique de plus en plus belliqueuse émanant de Washington.

Kim Jong-Un, qui a assuré avoir en permanence sur son bureau le bouton de l’arme atomique, a présidé en septembre au sixième test nucléaire nord-coréen, le plus puissant à ce jour. Kim Jong-Un a également supervisé pendant l’année plusieurs essais de missiles intercontinentaux (ICBM), assurant que le Nord était capable de frapper le territoire continental américain et était devenu un Etat nucléaire à part entière. Dans son adresse annuelle à la nation, il a répété que le Nord avait atteint son but, accéder au statut d’Etat nucléaire. Il poursuit :

« Nous devons produire en masse des têtes nucléaires et des missiles et accélérer leur déploiement. »

Le président américain Donald Trump a riposté aux opérations militaires nord-coréennes en alliant les menaces – il s’est engagé à la tribune de l’ONU à « détruire totalement » la Corée du Nord en cas d’attaque lancée par Pyongyang – et les insultes à l’endroit de Kim Jong-Un, qualifié de « petit homme-fusée ». « Pourquoi Kim Jong-Un m’insulterait-il en me traitant de ‘vieux’ alors que je ne le traiterai JAMAIS de ‘petit gros’? », avait même assené Donald Trump sur Twitter.

Why would Kim Jong-un insult me by calling me « old, » when I would NEVER call him « short and fat? » Oh well, I try so hard to be his friend – and maybe someday that will happen!

Pour certains experts, cette surenchère dans l’injure et l’outrance pourrait avoir eu l’effet inverse de celui escompté, en encourageant Pyongyang dans sa fuite en avant.

D’autant que le Nord justifie ses ambitions nucléaires par la menace américaine. Kim Jong-Un a répété ce lundi :

« La Corée du Nord peut affronter n’importe quelle menace nucléaire des Etats-Unis, elle dispose d’une (force de) dissuasion forte qui est capable d’empêcher les Etats-Unis de jouer avec le feu. »

Une délégation nord-coréenne aux JO d’hiver sud-coréens ?

En dépit des tensions suscitées par ses ambitions nucléaires, le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un a donné lundi le premier signe que son pays pourrait participer le mois prochain aux jeux Olympiques d’hiver en Corée du Sud :

« J’espère sincèrement que les jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang seront menés avec succès. »

« Nous sommes disposés à prendre les mesures nécessaires, y compris à envoyer notre délégation » à Pyeongchang, a-t-il poursuivi. « A cette fin, les autorités du Nord et du Sud pourraient se retrouver dans un avenir proche ». Une annonce bienvenue pour Lee Hee-Beom, le président du Comité organisateur (Pocog). « Nous saluons activement la suggestion par le Nord qu’il est prêt à entamer des pourparlers pour participer aux jeux ».

« Nous préparons les JO dans l’idée que le Nord y prendra finalement part », a-t-il poursuivi, ajoutant que tous les athlètes, y compris les Nord-Coréens, se sentiraient chez eux à Pyeongchang.

La Corée du Sud accueille les JO d’hiver 2018 du 9 au 25 février tandis que les jeux Paralympiques commencent le 9 mars. Les autorités concernées des deux Corées doivent prendre langue, a poursuivi Lee Hee-Beom. Le gouvernement de Séoul n’a pas réagi dans l’immédiat. Séoul comme les organisateurs espèrent que le Nord participera à ce qu’ils présentent comme les « Olympiades de la paix ».

C.C. avec AFP

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