Afghanistan: l’amertume de certains pays alliés de Washington à l’égard de Joe Biden

Alors que les États-Unis sont critiqués pour la débâcle provoquée par le retrait des troupes américaines, Joe Biden a assuré que les alliés de Washington ne remettaient pas en cause la « crédibilité » américaine de mener à bien l’opération. Mais dans les faits, certains pays ne cachent pas leur amertume vis-à-vis des Américains.

Après les critiques et les inquiétudes exprimées par les dirigeants néo-zélandais et australiens, de nombreuses voix s’élèvent au Royaume-Uni, deuxième pays fournisseur de troupes en Afghanistan, et le plus endeuillé par cette guerre après les États-Unis.

Cette semaine, le secrétaire à la Défense Ben Wallace et certains généraux britanniques ne se sont pas privés de critiquer la façon dont ce retrait américain a été décidé, visant aussi la précédente administration Trump.

De son côté, Boris Johnson, qui a dû attendre plus de 24 heures avant d’avoir Joe Biden au téléphone après la prise de Kaboul, se garde bien, lui, de critiquer ouvertement le président américain. Même si le Premier ministre britannique a admis que ce retrait militaire avait accéléré les choses en Afghanistan, et que tous savaient depuis longtemps que « c’est ainsi que les choses se passeraient ».

Paris très agacé par l’allié américain

Emmanuel Macron et Joe Biden se sont entretenus, jeudi soir 19 août. Et selon le quotidien britannique The Guardian, la Maison Blanche aurait omis dans le compte-rendu de cette conversation certains propos du président français, qui a souligné à son homologue américain, selon l’Élysée, « la responsabilité morale » qui incombe aux alliés vis à vis des Afghans qui doivent être protégés.

Borell : « Impossible » d’évacuer tous les collaborateurs afghans pour le 31 août

La situation à l’aéroport de Kaboul reste extrêmement compliquée. Joe Biden, qui fait face à sa première crise internationale depuis le début de son mandat, a reconnu que le pont aérien pour faire évacuer les ressortissants afghans et étrangers était « l’un des plus importants et difficiles de l’histoire ».

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a, quant à lui, jugé « impossible » d’évacuer tous les collaborateurs afghans pour le 31 août et a déploré que les mesures de sécurité prises par les États-Unis à l’aéroport de Kaboul entravent cette évacuation, dans un entretien samedi 21 août à l’AFP.

« Le problème est l’accès à l’aéroport. Les mesures de contrôle et de sécurité des américains sont très fortes. Nous nous sommes plaints. Nous leur avons demandé de montrer plus de flexibilité. Nous n’arrivons pas à faire passer nos collaborateurs », a confié Josep Borell lors de cet entretien par téléphone.

Le cofondateur des talibans à Kaboul pour des pourparlers sur le gouvernement

La direction des talibans s’est réunie ce samedi à Kaboul afin de discuter avec des politiciens et des jihadistes de la formation d’un gouvernement « inclusif ». Le cofondateur et numéro deux des talibans, Abdul Ghani Baradar, est arrivé ce même jour dans la capitale afghane après avoir passé 48 heures à Kandahar, berceau du mouvement.

Ce mollah, qui dirigeait jusque-là le bureau politique des talibans au Qatar, va « rencontrer des responsables jihadistes et des responsables politiques pour l’établissement d’un gouvernement inclusif », a déclaré à l’AFP un haut responsable taliban.

Modifié le : 21/08/2021 – 17:04 www.rfi.fr

Le secrétaire d’État britannique à la Défense Ben Wallace (ici, lors d’une réunion au Pentagone, le 12 juillet 2021, à Washington), et certains généraux britanniques ne se sont pas privés de critiquer la façon dont le retrait américain a été décidé. AP – Alex Brandon

 

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Pierre 2

Satan contre Satan. Nucléaire contre nucléaire. Car il ne faut quand même pas oublier que l’occident et plus particulièrement la vielle Europe a tout fait pour fermer les yeux sur le nucléaire iranien, et persiste encore aujourd’hui, a critiqué sans vergogne la politique de Trump, a détourné les contraintes américaines au profit des approvisionnements iraniens, dont les chefs ne rêvent qu’à la destruction d’Israël, se moque honteusement de ce qui se passe en extrême Orient et dans la mer de Chine. Où l’Occident a délibérément réduit en peau de chagrin sa défense militaire : plus de service militaire donc des jeunes gens qui ne connaissent rien d’autre que l’oisiveté et qu’on matraque d’internet et de réseaux soi-disant sociaux. Enfin une mondialisation qui provoque la pauvreté à outrance. Une politique étrangère qui commercialise avec une Chine anti démocratique et dont le résultat est un chômage incontrôlable parmi nos populations.
Et aujourd’hui nos grands dirigeants, ceux qui sont passés par les Grandes Ecoles de la République ou d’ailleurs dans les autres pays lèvent les bras au ciel et se demandent ce qui leur tombe sur la tête. Le chaos, la maladie, la pauvreté et même la nature se déchaînent sur ce monde sans Dieu, sans espérance, sans but mais plein de haine et de médiocrité. Des nations où règnent une méchanceté et une brutalité comme ce monde n’en a jamais connu. Et il aura fallu passer par deux guerres mondiales et des dizaines de millions de morts pour arriver où nous en sommes aujourd’hui. Tristesse….tristesse.

Rosa SAHSAN

Ah bon, je croyais que pour eux Jo Biden était le nouveau messie. Celui qui allait les sortir des mains du vilain Trump.
ROSA

Philippe BENSIMON

L’Occident vient de perdre à la fois sa seule et unique police d’assurance sur lequel il comptait depuis 1945 et son rêve lié au cinéma american dream désormais relégué aux oubliettes : celui d’une histoire entre les bons et les méchants. De l’évacuation en catastrophe de l’ambassade américaine à Saigon le 30 avril 1975 à ces marées humaines prises en tenailles à l’aéroport de Kaboul, c’est la toute dernière page d’une utopie qui aura duré plus de cinq décennies et dans le cas présent, coûté la vie à quelque 2500 soldats américains pour que des petites filles afghanes appelées à enfanter à 12 ans puissent aller à l’école et leurs mères être plus libres en leur offrant un voyage dans le temps, du Moyen-âge à dos de mulet à l’entassement par centaines dans la carlingue d’un C-17 en août 2021… Quel gâchis !
Notre police d’assurance dit-je, car sans la logistique américaine (surveillance par satellite, drones, transport de troupes), sans ce fort sentiment d’être protégé par l’oncle Sam, la totalité des armées occidentales ne pèse plus lourds dans la balance, ce qui est le cas pour la première d’entre elles, la France, de Kolwezi à la Bosnie-Herzégovine, en passant par la Libye et quelques larguées sur la Syrie, histoire de ne pas être en reste.
La peur du terrorisme va être de retour et beaucoup plus tôt qu’on ne le pense. Ceux qui doivent transpirer, c’est l’Ukraine, Taiwan, les Philippines, la Malaisie, Brunei et le Vietnam… car Russes et Chinois sont entrés dans cette danse infernale. Qui oserait, désormais, se sentir à l’abri ? Qui, demain, demandera l’aide et la protection des Ricains ? Se sentant abandonnés, vers qui se tourner ?
Toutefois, là où tous les autres ont lamentablement échoué, pas plus Poutine et Xi Jinping n’arriveront à s’asseoir sur ce cactus aux épines mortelles. Déjà en Afrique, les Chinois s’en rendent compte. Le Tchad ou la République centrafricaine, ce n’est ni la Pologne ni l’Estonie.
Seul point positif dans cette partie d’échecs suicidaire, les deux bourreaux face à face : les sunnites et les chiites… L’Iran et ses barbus confrontés à d’autres barbus enrubannés. À bien y réfléchir, derrière ce merdier devenu insondable, au bénéfice de l’Occident sénile et impuissant, c’est peut-être les barbus entre eux qui vont s’entredévorer, tout comme ce fut le cas avec l’Iran et l’Irak, mais cette fois-ci avec une dose de nucléaire à la sauce pakistanaise ou l’arroseur arrosé.
Espérons que les bavards occidentaux se retiendront et demeureront sagement assis derrière leur petit écran en regardant Ali contre Ali joué sur une scène de broussailles et de caillasses, de figurants fanatiques d’une rare laideur marquant la fin d’un cauchemar et avec eux, leurs cadavres irradiés à jamais dans leurs déserts perdus à jamais.
Le lithium ? Que l’on cherche autre chose. Entre la toute première roue en bois et l’énergie solaire, l’évolution a suivi son cours normal.