Notre Torah est une partie intégrale et indissociable de notre patrimoine trimillénaire et de la tradition juive.

Depuis la nuit des temps, la Torah a franchi les océans et les continents et, au fil des siècles, elle a réussi à sauvegarder notre identité spécifique et à préserver notre foi. Elle sert jusqu’à ce jour comme une référence sérieuse au Christianisme, à l’Islam et aux valeurs universelles. L’enseignement de la Torah est donc essentiel pour l’existence du judaïsme et pour combattre le fléau de l’assimilation.
Depuis la renaissance du sionisme et la fondation de l’Etat d’Israël, la Torah, orale et écrite, demeure un facteur essentiel de notre vie quotidienne, qui façonne nos lois hébraïques. Tout naturellement, Israël se caractérise comme étant un Etat juif sans besoin de créer une séparation d’avec la synagogue. Dès le départ, la coexistence entre laïcs et religieux était normale, sans incident majeur.
Les rabbins assumaient des fonctions de juges, de conseillers et d’enseignants. Leur intelligence, leur sagesse et leur bénédiction réconfortaient des hommes et des femmes en détresse, consolidant ainsi l’esprit et la solidarité communautaires.
Le gouvernement de l’époque admettait l’étude de la Torah et la présence d’un Rabbinat, y compris au sein de l’armée. La cacherout fut appliquée dans les casernes militaires et le shabbat y fut respecté à la lettre. Laïcs et religieux acceptaient le statu quo avec respect et vigilance.
Au fil des années, notre peuple a naturellement grandi et les religieux sont devenus de plus en plus nombreux avec leur affiliation aux partis politiques. Depuis, la société israélienne a changé de visage, des rabbins se sont transformés en politiciens chevronnés, mêlant les affaires et les budgets de l’Etat avec l’enseignement de la Torah. Membres de gouvernements et participants actifs à la Knesset, ils sont devenus exigeants et capricieux, permettant à leurs partis de servir de charnières dans toutes les coalitions. Par la force des choses, le rôle du rabbin s’est vu complètement modifié. Chez certains, la modestie, la sagesse et la patience ont cédé la place à l’appât du gain, aux salaires exorbitants et parfois aux pots-de-vin. Aveuglés par l’argent facile et la vanité populaire, ils ont profité de la détresse des pauvres gens en exigeant pour une simple bénédiction ou prière de fabuleuses sommes, et ainsi, un ancien Grand Rabbin fut mis en examen et un autre accusé de corrompre des officiers de police. Ce fléau malsain a provoqué un malaise au sein de la société israélienne, aggravant inutilement les tensions avec les religieux.
Fort heureusement, la majorité écrasante des religieux et des rabbins sont des gens respectables, intègres, véhiculant – comme il se doit – des vertus et des messages exemplaires, et demeurant fidèles aux commandements de la Torah. On les rencontre dans des appartements modestes, plongés sans relâche dans les études, refusant toute compensation ou intervention politique.
Quand l’appareil de l’Etat exige d’intervenir dans les affaires religieuses on pourrait comprendre leur refus de collaborer ou de suivre des lois contredisant les préceptes de la Torah, pour la simple raison que la foi en Dieu doit être pure, naturelle, voire même opposée à la science et à la logique. Bien entendu, il ne faudrait pas tomber non plus dans la superstition ou le culte des faux dieux.
La dernière décision gouvernementale de mobiliser tous les religieux sans exception dans l’armée est juste par principe d’égalité, mais mauvaise et populiste sur le fond. Sur le plan pragmatique, comment exiger d’un jeune élève plongé dans les études du Talmud depuis sa tendre enfance de se lever un beau matin pour rejoindre les rangs de Tsahal, contrairement à l’avis de son rabbin ou de son mentor ?
Sera-t-il un bon soldat ? Un véritable combattant ? Aura-t-il soudain une motivation patriotique ? Pourra-t-il en son âme et conscience tenir une arme et un livre de prière à la fois ? Tsahal est-il capable d’intégrer cet élève de Talmud ? Ne risque pas-t-il de brouiller les cartes dans toute cette Kabbale ?


Certes temps bibliques sont révolus et nous vivons en 2014, mais nous pourrions changer les mœurs et mobiliser les ultra-orthodoxes plus simplement par un dialogue graduel et constructif. Dans ces circonstances, l’esprit talmudique est excellent et chacun aura sa place dans les différents corps et unités de l’armée. Ce n’est certainement ni par la force ni par le diktat, et surtout pas par des lois pénales, que nous réussirons. Bien au contraire, nous aggraverions ainsi les tensions et les disparités. Le conflit latent entre laïcs et religieux risquerait même d’aboutir à un affrontement violent dans les rues. L’idée que l’Etat juif puisse devenir un jour le seul pays au monde où ceux qui étudient la Torah sont jetés en prison est sans aucun doute insensée, inimaginable et inadmissible !
Il est possible d’encourager les jeunes à faire leur service militaire en leur présentant les avantages pour la recherche d’un emploi et l’intégration future au sein de la société israélienne. Tsahal forme une armée unique pour tout le peuple, destinée aux laïcs et aux religieux, comme aussi aux non-juifs. Tsahal est une excellente école de la vie ; preuve en est que les religieux sionistes sont de plus en plus nombreux dans ses rangs, au sein de l’Etat-major, mais également dans le Shin Beth et le Mossad.
Dans certaines conditions, l’étude de la Torah est compatible avec le service militaire, avec la défense du pays et le patriotisme. Il ne doit pas y avoir de parasites dans notre société, qu’ils soient Israéliens religieux, de gauche, de droite, ou Arabes. Tous, sans exception, devraient contribuer à leur manière à l’effort national et assumer sans équivoque le lourd fardeau de l’Etat juif.

  F.E CAPE de Jérusalem

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