Israël n’entend rien, ne voit rien et ne dit rien sur la fête amoureuse palestinienne de Gaza

 

On ressent une profonde satisfaction au Caire et à Washington, au sujet des sourires chaleureux et des poignées de mains cordiales marquant la transmission cérémonielle de l’Administration gazaouïe par le Hamas à l’Autorité Palestinienne dominée par le Fatah, lundi 2 octobre, après une décennie entière d’amère hostilité.

L’Egypte, père de cette réconciliation, et les Etats-Unis, ont été favorablement impressionnés par l’accueil extatique accordé au Premier Ministre palestinien Rami Hamdallah et à son cortège de dizaines de hauts-responsables de Ramallah, quand ils sont entrés dans la Bande de Gaza après avoir traversé Israël.

Des drapeaux palestiniens et égyptiens flottaient sur les immeubles et de vastes photos du Président égyptien Abdel-Fatah el Sissi et du dirigeant palestinien Mahmoud Abbas garnissaient les voitures aux klaxons hurlant qui circulaient lentement dans Gaza City.

Mais l’envoyé spécial du Président des Etats-Unis Donald Trump au Moyen-Orient, Jason Greenblatt, a joué d’une note prudente, le lendemain en twittant : « Les Etats-Unis observent étroitement ces évolutions avec l’objectif d’améliorer les conditions humanitaires à Gaza » dit-il. « Les Etats-Unis insistent sur le fait que tout gouvernement palestinien doit, sans la moindre ambiguïté et explicitement s’engager à la non-violence, à la reconnaissance de l’Etat d’Israël, à l’acceptation des précédents accords et aux obligations entre les parties contractées au cours de négociations pacifiques ».

Par ce message, Greenblatt touchait les points principaux de désaccords subsistants au cœur des négociations à venir pour l’unité palestinienne.

Et ainsi, alors que les festivités continuaient de battre leur plein dans les rues de Gaza, les joueurs de tête se sont enfermés derrière des portes étroitement verrouillées aifn de commencer à les examiner attentivement.

Les responsables américains, égyptiens et palestiniens ont été exceptionnellement silencieux quant à ces procédures. Cependant, les sources de Debkafile ont appris que les négociateurs du Hamas ont immédiatement et brutalement marqué leur rejet de l’élément le plus explosif, sur la voie de la transmission du gouvernement à l’Autorité Palestinienne : la conservation de la maîtrise de sa branche militaire et de son énorme arsenal d’armes.

Le Hamas a présenté un plan prémâché visant à résoudre cette question. Sa branche armée, Ezz ad-Din El Qassam, serait secondée par une entité distincte des Brigades de sécurité de l’Autorité Palestinienne. Cet arrangement conférerait à Qassam un statut partiellement modelé sur celui des Unités de Mobilisation Populaire -les UMP irakiennes pro-iraniennes, qui ont été rattachées à l’armée irakienne, tout en ne prenant leurs ordres que du Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne commandé par Qassem Soleimani.

En un mot, Qassam continuerait de ne servir que le Hamas en tant qu’armée autonome.

Ce plan a été catégoriquement rejeté par le Premier Ministre Hamdallah. Mais, sachant ce qui se préparait, la veille, révèlent nos sources, Abbas et le Ministre égyptien des renseignements, le Général Khaled Fawzi,sesont rencontrés dans la capitale Jordanienne à Amman,et se sont mis d’accord sur le caractère inacceptable de cette proposition.

Le dirigeant palestinien a implicitement suggéré la même chose, lors d’un entretien, lundi, quand il a déclaré : « Nous n’accepterons jamais une entité comme le Hezbollah à Gaza ; ni ne permettrons à aucune autre nation de s’ingérer dans les affaires palestiniennes (l’Iran), excepté l’Egypte ».

Le premier cycle de négociations formelles pour enterrer la hache de guerre entre les deux factions palestiniennes s’est, par conséquent, terminé dans une impasse. Les dirigeants du Hamas se sont plaints ne pas avoir eu l’occasion de soulever la question la plus brûlante pour eux, qui concerne la levée des sanctions que l’AP leur impose, dans la Bande de Gaza. Les coupures de fonds à destination du Hamas maintiennent la population douloureusement en manque de services et produits de première nécessité comme l’électricité.

Le prochain cycle de discussions est prévu pour se dérouler la semaine prochaine au Caire.

Alors que l’Egypte et les Etats-Unis alimentent le processus de réconciliation palestinienne, Israël n’a pas voix au chapitre. Israël a été utile dans la mise en place des arrangements techniques. Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu,par exemple, a ordonné à Tsahal de permettre à la délégation de Ramallah son atrité Palestinienne s’est, finalement, réveillé et esquisse quelques premiers pas politiques.

Alors qu’il n’attend rien de plus qui puisse surgir de cela, il ne voudrait pas donner aux Américains ni aux Egyptiens le moindre prétexte pour accuser Israël de l’avoir fait trébucher.

Cette posture a soulevé quelques critiques, en se basant sur le fait qu’Israël ne peut pas se permettre de se rester les bras ballants et muet, alors qu’un nouvel état de faits est en train d’être instauré, qui aille contre ses intérêts et qui puisse s’avérer, plus tard, irréversible.

Alors que l’Egypte maintient Israël dans le tableau, sur l’état des négociations entre Ramallah et Gaza et quant aux orientations qu’ils prennent, on craint que la passivité d’Israël sur les sujets des plus hautes préoccupations concernant sa sécurité et son statut international devienne une constante dans la formulation des politiques suivies par Netanyahu. Il a adopté la même posture non-interventionniste dans l’attitude face à la guerre civile syrienne.

Les sources de Debkafile révèlent que la question complexe de Gaza, en lien avec la globalité de la politique d’Israël, n’a jamais été débattue dans ses tenants et aboutissants par le gouvernement Netanyahu, ni même par son Cabinet des affaires étrangères.

  

debka.com

Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires