Gros plan sur les relations israélo-italiennes

MM Netanyahou (à gauche) et Letta lors de la visite officielle du Premier ministre israélien en 2013 à Rome. Crédit photo: Amos Ben Gershom/GPO/Flash90

Avec sa riche culture, sa langue chantante, sa cuisine délicieuse, ses opéras majeurs et sa géographie à couper le souffle, l’ Italie fait rêver les Israéliens. Rares sont ceux qui s’avouent indifférents à la « Botte de l’Europe ». Mais alors que l’ Italie se définit aujourd’hui comme une amie proche d’Israël, cela n’a pas toujours été le cas.

Si les relations diplomatiques entre les deux pays existent officiellement depuis 1948, l’Italie a pourtant tenté, dans le courant des années 50, de maintenir des relations « calmes » avec l’Etat juif. Soucieuse de ne pas briser ses liens avec les pays arabes, elle espérait obtenir un statut important dans le Moyen-Orient. Mais pour Israël, l’ Italie était un pays qu’il fallait nécessairement avoir comme ami et un allié stratégique important dans la Méditerranée. La visite officielle à Rome en 1958 de la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Golda Méir ainsi que son invitation à recevoir en Terre sainte les dirigeants italiens, en sont une preuve majeure.

En juillet 2001, le Premier ministre Ariel Sharon s’envole pour Rome afin d’essayer de convaincre son homologue Silvio Berlusconi de prendre parti pour Israël qui vivait le paroxysme de la deuxième Intifada. Il lui demande de faire pression sur les autres dirigeants européens pour imposer à l’A.P l’arrêt des attentats et de la violence. Il retournera à Rome en novembre 2003 pendant la vague d’antisémitisme qui a retourné l’Europe de l’époque.

Les deux Etats entretiennent de nombreuses coopérations dans les domaines militaire, économique et scientifique-technologique.

En mai 2002, les autorités fiscales décident de limiter l’import des produits israéliens et de les surtaxer. Cet impôt sera annulé une fois que preuve sera faite que lesdits produits ne proviennent pas de Judée-Samarie. Le ministère des Affaires étrangères réagit avec véhémence à cette nouvelle loi, affirmant que celle-ci pouvait signifier le début de la fin des relations commerciales entre les deux pays pourtant amis.

En 2004, l’ Italie se prononce en faveur de l’adhésion d’Israël à l’Union européenne et propose même une initiative selon laquelle l’Etat juif pourrait proposer une candidature immédiate. Ce projet n’a jamais vu le jour pour plusieurs raisons majeures, dont la nécessité pour Israël d’entériner préalablement un accord de paix durable avec les Palestiniens.

En 2005, après des mouvements de soutien en faveur d’Israël suite aux déclarations de l’ancien président iranien, Mahmoud Ahmadinejad appelant à rayer Israël de la carte, ce sont des manifestations contre l’Etat juif qui déferlent dans les rues de Rome pendant l’opération militaire « Plomb durci ».

MM Netanyahou ( à gauche ) et Berlusconi lors de la visite du Premier ministre italien à la Knesset. Crédit photo: Yossi Zamir/Flash90

Après avoir été mal vu des communautés juives et même du Vatican pour ses blagues de mauvais goût sur la Shoah, Silvio Berlusconi, qui n’a de cesse de clamer haut et fort son soutien à Israël, arrive en visite officielle en Terre sainte en février 2010, accompagné de sept ministres. C’est à cette occasion que Binyamin Netanyahou raconta avec émotion à la Knesset la bravoure de la mère de M. Berlusconi, qui, enceinte de lui, avait sauvé la vie d’une femme juive au péril de la sienne en bravant un officier allemand qui menaçait de l’arrêter. En octobre de la même année, le Premier ministre italien défile en tête de toutes les manifestations de soutien à Israël et déclare même : « Je me sens Israélien ». En mai 2011, il participe aux célébrations de l’Indépendance de l’Etat d’Israël avec un millier de citoyens juifs italiens et affirme qu’il s’opposera à la création d’un Etat palestinien lors du vote prévu le 20 septembre 2011.

Son successeur, Enricco Letta est lui aussi venu en visite officielle à Jérusalem et a mené une politique amicale envers Israël jusqu’à sa démission en février 2014.

Lors de sa visite en Israël en juin 2015, le ministre des Affaires étrangères italien Paolo Gentiloni a souligné l’importance des relations entre les deux Etats et a insisté sur la longue amitié qui unissait les deux pays.

Yaël Bornstein

israpresse.net

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