Quels sont les enjeux de la normalisation des relations Iran-Arabie saoudite ?

Vendredi 10 mars à Pékin, l’Iran et l’Arabie saoudite ont signé un accord prévoyant, entre autres, la réouverture d’une ambassade saoudienne à Téhéran et d’une représentation iranienne à Riyad. Guerre au Yémen, nucléaire, rôle de la Chine : On tente de mesurer les implications de ce bouleversement géopolitique.

L’annonce a pris de court. Et la nouvelle devrait avoir un fort impact dans tout le Moyen-Orient. L’Iran et l’Arabie saoudite devraient rétablir leurs liens diplomatiques dans les deux prochains mois. Un accord a été signé sous l’égide de la Chine, qui s’impose ainsi en acteur de premier plan au Moyen-Orient.

Les faits

Un accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite a été signé vendredi 10 mars à Pékin pour rétablir les liens diplomatiques entre les deux pays.

Après des jours de négociations dans la capitale chinoise, l’amiral Ali Shamkhani, chef du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, et le conseiller saoudien à la sécurité nationale, Moussaid bin Mohammed Al-Aiban, ont signé un document tripartite avec le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi.

Ce document précise que dans moins de deux mois, Téhéran et Riyad devront avoir rétabli leurs relations diplomatiques et rouvert leurs ambassades et missions diplomatiques respectives.

L’accord affirme aussi “le respect de la souveraineté des États et la non-interférence dans leurs affaires internes”, selon un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle saoudienne SPA. Et prévoit une rencontre des ministres des Affaires étrangères saoudien et iranien pour acter les décisions prises.

Après la signature de l’accord, le conseiller saoudien à la sécurité nationale, Moussaid bin Mohammed Al-Aiban, a déclaré à Al-Arabiya “espérer continuer un dialogue constructif avec l’Iran” basé sur les “principes du bon voisinage”.

Le contexte

Depuis la création de la République islamique en 1979, les périodes de tension et de désescalade se sont succédé entre les deux poids lourds de la région, qui revendiquent respectivement le leadership chiite et sunnite dans le monde et s’opposent sur de nombreux dossiers régionaux.

Riyad et Téhéran avaient coupé les ponts en 2016, suite à l’exécution du cheikh chiite Nimr Al-Nimr en Arabie saoudite qui avait conduit à des attaques contre l’ambassade saoudienne en Iran.

Dès avril 2021, plusieurs cycles de pourparlers bilatéraux entre Saoudiens et Iraniens avaient été menés par l’intermédiaire de Bagdad concernant le Yémen, où Riyad mène depuis 2015 une coalition en appui au gouvernement reconnu par la communauté internationale dans son conflit contre les rebelles houthis, appuyés quant à eux par Téhéran.

Toute percée diplomatique entre les deux pays restait alors liée à des avancées sécuritaires, le royaume wahhabite étant régulièrement la cible d’attaques de missiles ou de drones de la part des houthis ayant notamment provoqué en septembre 2019 un arrêt partiel de la production pétrolière nationale.

L’accord de vendredi intervient au moment où des pourparlers tenus à Mascate sur la prolongation d’une trêve au Yémen, suspendue depuis octobre dernier, semblent sur le point de se conclure avec la signature d’un accord de paix plus global, selon des sources diplomatiques du Golfe citées par le média The Arab Weekly.

D’un autre côté, l’inquiétude face au programme nucléaire iranien a ressurgi quand l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a trouvé en février des traces d’uranium enrichi à près de 84 % sur le site iranien de Fordo, proche du seuil d’enrichissement nécessaire pour produire l’arme nucléaire, alors que les négociations sur l’accord de Vienne sont presque enterrées.

Face à ces développements, l’État hébreu a intensifié sa guerre de l’ombre contre la République islamique. En janvier, des frappes en pleine ville d’Ispahan lui ont été attribuées, et il serait à l’origine de plusieurs raids aériens ayant visé cette semaine des intérêts iraniens ou du Hezbollah en Syrie.

La conclusion de l’accord a par ailleurs été annoncée au lendemain de révélations du New York Times sur les conditions saoudiennes auprès de Washington pour une normalisation avec Israël (officiellement liée à un règlement de la question palestinienne) : des garanties sécuritaires, une aide pour développer son programme nucléaire civil et moins de restrictions sur les ventes d’armes.

Les enjeux

Avec cet accord, Pékin, proche de Téhéran et partenaire de Riyad, a endossé un rôle de médiateur inédit au Moyen-Orient. Se présentant comme une puissance prônant la non-interférence et refusant de conditionner son aide à des questions de droits humains, la Chine affirme ainsi sa place d’acteur de premier plan dans la région, face à des États-Unis perçus au contraire comme se désengageant. Washington continue pourtant d’affirmer sa volonté de rester présent, notamment pour contrecarrer les avancées chinoises dans la région.

Face à l’Iran, si Américains et Israéliens sont fermes dans leur volonté de l’empêcher d’obtenir l’arme nucléaire, la visite jeudi en Israël du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a souligné les différences sur la méthode à adopter. L’État hébreu a prévenu qu’un plan B était prêt, tandis que Washington entend privilégier la diplomatie autant que possible.

Une position qui reflète les inquiétudes de ses partenaires arabes, en première ligne d’une potentielle confrontation directe avec l’Iran. Abou Dhabi, qui a normalisé ses relations avec Israël en 2020 en signant les accords d’Abraham, s’est distancié l’année dernière d’une solution militaire israélienne face à la République islamique. Avec l’accord de vendredi, Riyad emboîterait ainsi le pas aux Émirats arabes unis, qui ont renvoyé à Téhéran leur ambassadeur en août dernier, après six ans de rupture diplomatique.

Cet accord n’aurait pas pu se conclure sans des concessions ou garanties iraniennes sur le dossier yéménite, où un accord de paix pourrait bientôt être signé. Il pourrait aussi ouvrir la voie à d’autres déblocages politiques dans la région, comme sur le dossier de la présidence au Liban, Riyad ayant posé jusque-là son veto sur un candidat pro-Hezbollah, ou encore en Syrie, en direction de laquelle le royaume a semblé faire un geste vers une réintégration dans la Ligue arabe, après le séisme du 6 février.

S’il semble être un pas vers une désescalade, cet accord est loin de faire disparaître les divergences entre les deux poids lourds de la région, qui ont des visions opposées en ce qui concerne le développement du Moyen-Orient et des alliés stratégiques aux antipodes du spectre géopolitique mondial.

La position de Biden face aux dirigeants de l’Arabie saoudite, en particulier Mohammed ben Zayed Al Nahyane, n’est pas étrangère à la méfiance de ce pays envers les États-Unis. De plus l’incapacité de Biden à avoir une position claire face à la menace iranienne sur le point de déstabiliser la région avec sa capacité nucléaire oblige l’Arabie saoudite à revoir ses alliances.

Pire encore, le jeu de destruction massive de Biden en Israël en voulant y favoriser « un printemps arabe » en liguant toute la gauche contre le gouvernement légitime d’Israël a pour conséquence d’affaiblir cet état. On se rappelle qu’Obama avait reçu un prix Nobel de la paix pour avoir favorisé un désordre sans nom au Moyen-Orient. À l’inverse Trump qui avait réussi à faire progresser la paix dans cette région a toujours été vilipendé. Il en a toujours été ainsi avec la gauche qui n’a jamais rien compris aux véritables enjeux. La tragique erreur de la gauche israélienne (1948 et 1967) qui a valu des milliers de morts juifs en Israël et ailleurs a été de croire que les Palestiniens accepteraient l’existence d’un état Juif. Plus d’un siècle plus tard, cette gauche qui ne veut rien comprendre, est prête à briser l’État Juif au bénéfice d’un 23e état arabe, ce qui nous vaut les émeutes régulières à Tel-Aviv et ailleurs, encouragé par tous les gauchistes d’Israël et des États-Unis.

Depuis les émeutes de Jérusalem de 1920 (encore appelées émeutes de Nabi Moussa ou pogrom de Jérusalem) qui se produisirent entre les dimanches 4 et mercredi 7 avril 1920 dans la vieille ville de Jérusalem, rien n’a changé. Lors de la célébration de la fête religieuse musulmane de Nabi Moussa, la foule arabe poussée à la violence par plusieurs leaders nationalistes s’attaqua à la population juive de la Vieille Ville. Les autorités militaires britanniques réagirent avec une certaine passivité. Les émeutes firent une dizaine de morts et près de 250 blessés. Plus d’un siècle d’attentats, de crimes, d’assassinats contre des juifs innocents en Israël et dans le monde, rien n’y fait, pour la gauche la vie des juifs est seconde face à celle de son ennemi.

Les intérêts des États-Unis ne sont pas les nôtres et inversement, on le voit avec l’Ukraine. C’est la même chose avec l’Europe qui, ne l’oublions pas, aux pires heures de la guerre de Kippour, a refusé son aide à Israël et a interdit aux avions américains de se ravitailler sur le sol européen.

Les Juifs n’ont pas vocation à être de gentils goym.

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2 Commentaires
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Merci

La chine s’approche de l’Arabie Saoudite pour lui vendre des armes et en échange l’Arabie Saoudite donnerait quelques armes américaines afin de les étudier en Chine. C’est le scénario le plus dangereux pour le monde occidental.Biden réfléchit mal il met du désordre au moyen orient avec son acolyte fou Obama

Elias

Si cet article pouvait être Kurt par le sénile Biden pour comprendre qu’il n’est qu’une marionnette d’Obama un crypto musulman qui affaiblit volontairement Israël pour aider les pays musulmans arabes ou musulmans comme l’Iran
Obama. Est l’homme à abattre ou à éliminer en lui trouvant des relations sexuelles avec des personnes ou des actes illégaux ou des amitiés avec des anti israéliens ou des liens avec des gens corrompus par l’argent
Il faut trouver un scandale contre obama
Cette an,y se doit être aussi lue par toute cette gauche misérable qui en manifestant affaiblit Israël et explique que certains pays arabes qui étaient prêts à rejoindre les accords d’Abraham prennent leur distance vis à vis d’Israël
Tous les hauts personnalités des usa qui sont venus en Israël n’ont rien apporté et bien au contraire en privilégiant la diplomatie avec l’Iran font la politique d’Obama qui veut que l’Iran ait la bombe atomiques pour en,ever la supériorité militaire d’israel au profit des pays musulmans car Obama de l’ère musulman kenyan déteste les juifs ou fait semblant en se rendant dans des familles pour les fêtes juives
C’est un bon simulateur musulman ou la Teqhya est l’art de simuler
Israël sera bientôt seul à cause de Lapid Bennet Gantz et Herzog président de la gauche Avoda mais pas le président d’Israël qui sont responsables des manifestations antigouvernementales ce qui est scandaleux et suicidaire
Souvenez vous de la guerre des juifs de Flavius du temps deRome qui a été par la confrontation de 2 camps l’un pro Rome l’autre anti Rome avec Bar Kochba s’est terminé par la destruction du royaume de Judée Samarie
C’est la même chose aujourd’hui à la grande joie des ennemis d’Israël aussi bien dans les pays arabes qui jubilent que dans l’UE qui finance à tout va des ONG pour mettre le désordre en Israël et tout cela pour une réforme judiciaire de cette cour suprême tyrannique et dictatoriale qui ne veut pas lâcher ses privilèges et son pouvoir absolu même au détriment d’une destruction d’Israël
Mais quand les vrais patriotes israéliens vont ils se réveiller et découvrir le champ de ruines de l’image d’Israël où tous les pays se mêlent pour critiquer le gouvernement élu
Cnest une occasion rêvée de l’UE et d’Obama de détruire l’image d’israel et ces imbeciles pilotes ou traducteur ou fonctionnaires d’ambassades ou anciens chefs d’état majors ne se rendent pas compte des conséquences de leurs actes en critiquant eux aussi ce gouvernement élu démocratiquement