K9 police examine a site following attacks outside the Surabaya Centre Pentecostal Church (Surabaya Gereja Pantekosta Pusat) in Surabaya, East Java on May 13, 2018. A series of blasts, including a suicide bombing, struck churches in Indonesia on Sunday, killing at least nine people and wounding dozens in the deadliest attack for years in the world's biggest Muslim-majority country. / AFP PHOTO / JUNI KRISWANTO

Au moins onze personnes ont été tuées et 41 blessées ce dimanche, dans trois attentats à la bombe, dont au moins une attaque suicide, contre des églises à Surabaya en Indonésie, a indiqué la police.

Les trois attaques ont été perpétrées dans trois endroits différents, à dix minutes d’intervalle, la première explosion s’étant produite à 7h30 (0h30 GMT), a précisé la police de Surabaya, deuxième ville d’Indonésie, dans l’est de l’île de Java.

CeUne famille de six personnes, dont deux petites filles, est responsable des attaques suicide revendiquées par le groupe jihadiste État islamique, a annoncé le chef de la police nationale, Tito Karnavian, dimanche midi. La famille, comprenant la mère et le père ainsi que deux fillettes de 9 et 12 ans et deux fils de 16 et 18 ans, était liée au mouvement Jamaah Ansharut Daulah, un groupe qui soutient Daech. Ces trois attaques interviennent à quelques jours du début du ramadan dans ce pays d’Asie du Sud-est en haute alerte après des attaques perpétrées ces dernières années, certaines par le groupe djihadiste État islamique. Le JAD, répertorié par le département américain d’État sur sa liste noire des organisations terroristes, aurait attiré des centaines de sympathisants de Daech en Indonésie.

La police examine l'extérieur de l'église pentecôtiste du centre de Surabaya, où une bombe a explosé ce dimanche.

Des images diffusées par les médias montrent un corps gisant devant une porte de l’église catholique Santa Maria à Surabaya et des membres de la police scruter les lieux au milieu des décombres.

«J’étais effrayée. Beaucoup de gens criaient», a raconté à l’AFP Roman, un homme de 23 ans témoin de l’explosion à l’église Santa Maria. Selon les médias, dans l’une des églises, une femme accompagnée d’un enfant et d’un adolescent qui venait d’entrer, était interrogée par la sécurité lorsque la bombe a explosé.

Dans l’église Sainte-Marie, l’attaque s’est produite après une messe matinale et au moment où des fidèles arrivaient pour un deuxième office. Le kamikaze a frappé en se servant d’un deux-roues. La police a ordonné la fermeture temporaire de toutes les églises à Surabaya. Des démineurs ont par ailleurs désamorcé deux bombes à la Gereja Pantekosta Pusat Surabaya (Eglise pentecôtiste du centre de Surabaya), où a eu lieu un des attentats.

La police surveille les alentours des églises de Surabaya, où trois bombes ont explosé ce dimanche.

De nombreuses attaques contre les églises

Ces attaques surviennent quelques jours après que cinq policiers et un détenu ont été tués au cours de violents affrontements dans une prison de haute sécurité dans la banlieue de la capitale Jakarta. Daech avait revendiqué l’incident mais la police indonésienne avait écarté l’implication de ce dernier. L’intolérance religieuse a augmenté ces dernières années en Indonésie, pays de 260 millions d’habitants dont près de 90% sont de confession musulmane, mais qui compte aussi des minorités comme les chrétiens, hindous et bouddhistes.

Des Indonésiens rendaient aujourd'hui hommage à leurs proches morts lors d'une émeute en prison qui a causé la mort de cinq policiers et d'un détenu à Jakarta.

D’autres attaques visant des églises se sont produites ces dernières années à travers l’archipel d’Asie du Sud-Est. En février, la police était parvenue à neutraliser un homme armé d’une épée qui avait attaqué en pleine messe une église à Sleman, sur l’île de Java, blessant quatre personnes dont un prêtre. En 2016, un adolescent était entré dans une église remplie de fidèles à Medan, sur l’île de Sumatra, s’était approché du prêtre et l’avait légèrement blessé au couteau à un bras. Il avait tenté de faire exploser un objet avant d’être maîtrisé par des fidèles.

» LIRE AUSSI – La violence djihadiste rattrape l’Indonésie

Un extrémiste islamiste avait également été condamné en septembre dernier à la réclusion criminelle à perpétuité en Indonésie pour une attaque meurtrière au cocktail Molotov perpétrée en 2016 contre une église avec des complices d’un groupe soutenant Daech. Les autorités sont en état d’alerte depuis les attentats-suicides et attaques armées à Jakarta en janvier 2016, qui avaient coûté la vie à quatre civils. Les quatre assaillants avaient été tués dans ces attaques revendiquées par Daech, les premières de cette ampleur en Indonésie depuis 2009.

L’Indonésie avait été précipitée dans sa propre «guerre contre le terrorisme» par les attentats de Bali, île la plus touristique du pays où ces attaques avaient fait 202 morts, parmi lesquels de nombreux étrangers. Les autorités avaient ensuite lancé une offensive majeure contre les extrémistes islamistes et affaibli ainsi les réseaux les plus dangereux, selon des experts. Mais l’organisation djihadiste État islamique est parvenue à mobiliser de nouveau la frange extrémiste indonésienne.

Le figaro.fr

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