Le cœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris en juin 2018. (Ludovic Marin / AFP)

« J’aurais dû être débaptisé plus tôt », affirme Roger, un Strasbourgeois de 67 ans, au micro de France-Inter. Sa demande de débaptisation coïncide, ce lundi 3 septembre, avec l’audience de consignation qui pourrait aboutir à un procès contre le cardinal Barbarin.

L’archevêque de Lyon est poursuivi par d’anciens scouts lyonnais pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs commises par le père Bernard Preynat dans son diocèse il y a plus de vingt-cinq ans.

Contre l' »irresponsabilité » de l’Eglise catholique

Roger « en a marre de cette irresponsabilité ». Après s’être empressé de signer la pétition demandant la démission du cardinal de Lyon – lancée le 20 août par le père Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence, elle a dépassé les 100.000 signatures –, il a adressé au diocèse de Strasbourg une demande de débaptisation : « Je l’ai fait tout simplement parce qu’on ne s’en rend pas compte, mais, à partir du moment où on est baptisé, on fait partie de ces fameuses statistiques [que] l’Eglise revendique [comme] fidèles. »

Baptisé quelques jours après sa naissance, Roger ne s’est jamais considéré comme un catholique fervent. Les scandales de pédophilie révélés au fil des années lui ont définitivement fait tourner le dos à l’Eglise :

« Je suis plutôt au bout de ma vie. Je n’ai pas envie de me retrouver dans un cercueil dans une église. Je ne veux plus avoir affaire à eux. »

Pas un cas isolé

Roger n’est pas le seul à demander à être débaptisé à Strasbourg. Sa lettre en a rejoint plusieurs autres du même type à l’archevêché, arrivées en seulement quelques jours. D’après France-Bleu Alsace, deux de ces lettres proviennent de catholiques outrés par les récents propos du pape sur l’homosexualité. Dimanche 26 août, François avait recommandé aux parents le recours à la psychiatrie s’ils constataient des penchants homosexuels chez leurs jeunes enfants.

En France, il est difficile de quantifier les débaptisations. Chaque demande est en effet traitée par le diocèse, voire par la paroisse qui la reçoit, sans être enregistrée à un niveau plus global. En 2008, une étudea toutefois établi la tendance à un millier de débaptisation par an en France – près de 300.000 baptêmes sont célébrés chaque année dans l’Hexagone.

L’ampleur du phénomène varie selon les pays et les périodes. En Argentine, le rejet par les sénateurs du projet de légalisation de l’avortement a provoqué un mouvement d’apostasie collective pour exiger la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Des centaines de personnes avaient alors rempli, dans les rues de Buenos Aires et d’autres villes du pays, des formulaires de renoncement à l’Eglise catholique.

L. D.

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Elie de Paris

Diantre !
Faut-il aspirer ou éponger les quelques gouttes de transpirations apparaissant épisodiquement sur le front d’un candidat ?
Une religion qui prétend ne pouvoir défaire ce que Dieu aurait fait (le divorce, par ex) se trouve bien embarrassée pour « dé-baptiser », car n’avait « il » point dit « un youd (yota) ne sera retranché à la Loi. »
Le célibat imposé a entrainé le catholicisme dans des turpitudes immondes… À quoi aura servi de comdomner les preservatifs et autre IVG, si c’est pour vouer les cadres (et peut-être leurs victimes activement consentantes) à la damnation réelle?