Animaux cachés : campagne Foodwatch, septembre 2018 (Foodwatch)

Qui veut du tiramisu au porc ? Qui veut du yaourt au bœuf ? Personne ? Vraiment ? Vous en avez pourtant peut-être déjà acheté, et absorbé… à votre insu.

C’est ce que révèle l’ONG Foodwatch, qui épingle ce jeudi 20 septembre une douzaine de produits de grande consommation glanés dans les rayons des supermarchés, qui tous contiennent du bœuf, du porc, de la volaille, et même (mais oui) des insectes.

Et à moins d’être un végane puriste ou un fou des étiquettes, il y a peu de chance que vous le sachiez, que même vous le soupçonniez, puisque ces produits sont à première vue compatibles avec un régime végétarien. Mais les industriels se gardent bien souvent de l’indiquer clairement au consommateur.

Additifs à la viande

Foodwatch nous apprend ainsi que le yaourt panier Yoplait 0%, vanté sur l’emballage pour sa fabrication en France et son « sans conservateur, sans colorant, sans arôme artificiel », contient de la gélatine bovine issue de la peau et des os de l’animal. Mais cette information-ci, pour le coup, ne figure pas sur l’étiquette : seule la présence de « gélatine » est mentionnée… sans adjectif embarrassant.

L’ONG a repéré d’autres produits dans ce cas : l’authentique petit ourson guimauve de Cémoi et les chamallows guimauve Haribo, lestés eux aussi à la « gélatine » (sur l’étiquette)… porcine (pas sur l’étiquette).

Pour lever le voile sur ces petits secrets industriels, Foodwatch a pris sa plume et écrit à Yoplait. En guise de réponse, ils s’abritent derrière la faible quantité de gélatine bovine (‘inférieure à 0,5%’) et ‘la préférence des consommateurs pour cette nouvelle recette conjuguant équilibre et plaisir gustatif' ».

Non satisfait par cette réponse, l’ONG interpelle désormais le fabricant de yaourt dans une pétition : « Nous voulons savoir quand il y a du bœuf dans vos produits ! »

« Nous avons nous aussi le droit de savoir, pour choisir librement ce que l’on souhaite consommer ou pas. Yoplait doit renseigner la présence de bœuf sur son étiquetage », tempête Mégane Ghorbani, de Foodwatch.

Et il n’y a pas que la gélatine extraite de mammifères pour la texture, il y a aussi des additifs issus d’invertébrés pour la couleur !

Qui sait que le « shellac », autrement appelé E904, que l’on retrouve sur les pommes luisantes Fuji et dans la glace Carte d’Or façon glacier fraise et morceaux de meringue, est une sécrétion de la cochenille (Dactylopius coccus) ? Et que ce petit parasite donne aussi sa couleur carmin à l’Orangina rouge ?

De l’estomac dans le fromage

De la même façon, les industriels ajoutent, au cours du processus de fabrication, des ingrédients carnés. Et une fois encore, le non-initié l’ignore.

« C’est le cas de la présure, présente notamment dans le Comté AOP au lait cru bio de Système U », décrit Mégane Ghobani. « C’est un coagulant du lait obtenu en grattant l’estomac de veaux abattus avant sevrage. »

Dans le jargon, ces ingrédients de fabrication s’appellent des « auxiliaires technologiques ». Et rien n’oblige à ce jour les industriels à en préciser la nature sur l’étiquette. Donc, ils ne le font pas…

Ecrit en tout petit

Epinglés par le rapport de Foodwatch, on trouve encore du porc (sous forme de gélatine) dans les viennois chocolat de Nestlé et dans le tiramisu Carrefour (écrit en tout petit, sous l’emballage, on ne vous conseille pas de le retourner pour vérifier), du bœuf (gélatine encore) dans le macaron aux framboises Auchan, et encore de la volaille dans les flageolets Cassegrain… Les aliments ultra-transformés, décidément, réservent toujours des surprises.

Morgane Bertrand

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Élie de Paris

La loi « Levy », il y a 7 ans, avait pourtant obliger les fabricants à afficher en clair dans les compositions les émulsifiant et autre additif issus de produits carnés. Bien entendu, nous autres consommateurs savons quel esprit mercantile anime les profiteurs invétérés. Et écrire « porcine ou bovine dans un pays en rut vers le veganisme, végétarisme et hallalisme, ça fait désordre. Faut-il rappeler les numerotations chimiques, illisibles pour les profanes, qui, comme les E471 et suivant mangent des pains mie et bonbons etc contenant du lard hydrogèné ? , ou des PEG en guise de vanille artificielle, rien d’autre que de l’huile de… castor.
Nous sommes ce que nous mangeons, et ingurgiter des kilos de viandes dans les kebab, alimentés de viandes intraçables(du tout venant, cheval, etc, et même des adn humains auront été trouvés) transforment l’humain en créature violente et insensible.
Nous autres Juifs, devons nous souvenir que manger un animal est une concession, et que cet acte est le pendant de l’elevation de la table juive au rang de « l’Autel », la « table » du Seigneur, dont les sacrifices étaient une juste participation à la Réparation des « Conduits » divins, et la récupération des Étincelles perdues à cette occasion…
Mais c’est une autre histoire.
Shabbat Shalom lé cool ‘Am.

Sarah Vigoret

Ceux qui mangent cacher le savent depuis longtemps… D’ailleurs, il ne faut pas s’affoler, la halakha peut être relativement permissive sous certaines conditions pour certains de ces produits.
Par contre, la loi française n’oblige pas les industriels à mentionner les ingrédients en très petite quantité, sauf s’ils sont reconnus comme étant allergéniques (d’ou la mention de « traces » d’arachides ou autres).
Le jour ou il faudra indiquer les taux de pesticides ou d’autres contaminant toxiques, il nous faudra entamer un grand jeûne dont la conséquence est d’ailleurs rapidement bien plus mortelle que celle engendrée par les traces de ces composés..;-)