Gabriel Attal, en mai 2017.CHARLY TRIBALLEAU / AFP. — AFP

Record de jeunesse battu. A 29 ans, Gabriel Attal, député des Hauts-de-Seine, a été nommé ce mardi secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, en charge de la jeunesse et du service national universel (SNU). Ce qui fait de lui le plus jeune membre d’un gouvernement de la Ve République.

« Il y a deux ans, je ne m’imaginais pas député et là me voilà secrétaire d’Etat », a-t-il déclaré lors de la prise de ses fonctions ce mardi, rue de Grenelle.

Une ascension éclair qui n’est pourtant pas si étonnante, à regarder le parcours politique déjà bien étoffé de ce « Macron boy » qui est l’un des rares parlementaires de la nouvelle garde à s’être fait remarquer. « Ces dernières années, il a pris une place politique importante. C’est un des députés les plus actifs et il est porte-parole de LREM. Sa nomination au gouvernement est donc logique », commente à 20 Minutes, Aurélien Taché, député LREM du Val-d’Oise.

Mais cette nomination fait aussi grincer des dents. Notamment celles de Marylise Lebranchu : « Gabriel Attal pur produit du carriérisme politique trouvait tellement dur de ne pas être ministre avant 30 ans… ouf il est secrétaire d’État », a twitté l’ancienne ministre de la Fonction publique.

Au départ, il était du côté de la gauche réformiste

L’histoire de Gabriel Attal avait déjà bien commencé. Né à Clamart, il a vécu une enfance parisienne épanouie dans les 13e et 14e arrondissements auprès de ses trois sœurs, un père avocat et une mère, salariée d’une société de production. Bon élève, il est scolarisé à l’École alsacienne, avant d’intégrer Sciences Po Paris. Très tôt, il s’intéresse à la politique. « Le déclic a lieu en 2002, lorsqu’il a 13 ans et que ses parents l’emmènent à une manifestation contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle », raconte à 20 Minutesune de ses proches, qui a travaillé avec lui au ministère de la Santé.

Il adhère au parti socialiste à 17 ans et se situe dans la ligne Strauss-Kahnienne. En 2012, il entre au cabinet de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en tant que conseiller chargé des relations avec le Parlement. « Il était brillant, bourré d’humour et très politique. Il est d’ailleurs resté au ministère pendant toute la durée du quinquennat », commente sa collègue de l’époque.

Une communication percutante

Dès 2016, il rejoint En marche. « J’étais avec lui au PS et nous en sommes partis. Car nous avons constaté que le PS n’était pas en capacité de faire de la place à la nouvelle génération et que le parti était englué dans des schémas de pensée vieillots. Avec Emmanuel Macron, nous avions plus l’impression que les valeurs de progrès, de liberté et d’émancipation étaient défendues et ce, dans une dynamique positive », explique Aurélien Taché.

Gabriel Attal est d’ailleurs devenu le porte-parole de La République en marche fin 2017. Cette même année, il est élu député des Hauts-de-Seine. Puis il siège à la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation à l’Assemblée nationale.

Il se fait notamment connaître en devenant le rapporteur du projet de loi pour l’orientation et la réussite des étudiants et en défendant bec et ongles la plateforme Parcoursup.

Il n’hésite jamais non plus à monter au front pour défendre la politique du gouvernement, que ce soit au Palais-Bourbon ou dans les médias, quitte à balancer quelques scuds au passage.

Exemple sur France inter, où il dénonce la « gréviculture » où dans l’émission On n’est pas couché sur France 2, lors de laquelle il critique l’ « attitude égoïste et bobo » des étudiants bloquant leurs universités pour protester contre la loi ORE.

Il n’hésite pas non plus à donner des interviews un peu décalées comme celle parue dans Paris Match cet été où il confiait être fan de Koh-Lanta et d’Orelsan. « Il a imprimé son style. Ça fait du bien en politique d’avoir une parole plus libre, plus percutante et plus moderne », estime Aurélien Taché.

Des défis politiques lourds

Au ministère de l’Education, il sera donc en charge de mettre en œuvre le service national universel.

Un sujet qu’il maîtrise bien puisqu’il l’a déjà travaillé dans la commission Education de l’Assemblée. « Cela peut être la grande réforme de société du quinquennat », a-t-il déclaré ce mardi sans modestie sur le perron de la rue de Grenelle.

« Il y aura des résistances et donc un gros travail de conviction à faire. Le fait qu’il soit très politique va jouer en sa faveur », commente son ancienne collègue du ministère de la Santé. « C’est une réforme très importante. Il n’a pas le droit de se rater », confirme Aurélien Taché.

Il planchera aussi sur les questions de vie associative. « L’engagement, c’est ce qui permet de contribuer à une société bienveillante », a-t-il d’ailleurs souligné ce mardi.

Un emploi du temps de ministre qui ne l’empêchera pourtant pas de garder un œil sur son petit frère de 6 ans, que sa mère a adopté il y a deux ans et dont Gabriel Attal est très proche.

20minutes

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