Fuite dans une centrale nucléaire en Chine

Centrale de Taishan: RAS selon Pékin!

Pas de radioactivité « anormale » autour de la centrale de Taishan, assure Pékin

La centrale nucléaire sino-française de Taishan à l'extérieur de la ville de Taishan dans la province du Guangdong, le 8 décembre 2013
PETER PARKS / AFPLa centrale nucléaire sino-française de Taishan à l’extérieur de la ville de Taishan dans la province du Guangdong, le 8 décembre 2013

La radioactivité n’est pas « anormale » autour de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine, a assuré Pékin mardi, à la suite de l’annonce d’un problème interne à un réacteur.

La centrale nucléaire EPR de Taishan, construite avec le groupe français EDF dans le sud de la Chine, est sous surveillance pour un problème d’étanchéité au cœur d’un réacteur, mais les rejets de gaz dans l’air ainsi générés sont dans les limites autorisées, ont assuré lundi EDF et l’opérateur chinois CGN.

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Nucléaire: alerte sur l’un des réacteurs d’EDF à Taishan en Chine

Que se passe-t-il au sein de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine ? La chaîne d’information américaine CNN a fait état d’une « fuite » du combustible dans le circuit de refroidissement du réacteur EPR numéro 1. Framatome et les autorités chinoises estiment que la centrale « est dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé ». EDF a convoqué un conseil d’administration de l’opérateur de la centrale en urgence.

Le monde du nucléaire a les yeux tournés vers la Chine, non loin de Canton, Hong-Kong et Macao. EDF a confirmé lundi matin avoir été « informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Taishan en Chine ».

C’est l’un des deux seuls réacteurs nucléaires EPR de technologie française qu’EDF a mis en service dans le monde. A Taishan, l’unité 1 a démarré son exploitation commerciale le 13 décembre 2018 et l’unité 2, le 7 septembre 2019.

EDF, qui est co-actionnaire à hauteur de 30 % dans l’opérateur de cette centrale TNPJVC aux côtés du chinois CGN, ajoute avoir demandé la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire de cette co-entreprise « pour que le management présente l’ensemble des données et les décisions nécessaires ».

Des fuites possibles des assemblages combustibles

A l’origine des difficultés sur place : des « fuites » possibles des assemblages combustibles dans le circuit primaire destiné au refroidissement du réacteur. Rapportées par la chaîne d’information CNN, ces informations ont été confirmées par EDF. Concrètement, des gaz rares ont été mesurés dans le circuit primaire du réacteur numéro 1 de la centrale de Taishan. Ce phénomène est un « phénomène connu, étudié et prévu par les procédures d’exploitation des réacteurs », précise EDF.

Lorsque ce type d’événement survient, la radioactivité des pastilles de combustible franchit les gaines métalliques des crayons d’assemblage combustibles placées au coeur du réacteur. Censées être étanches, ces gaines contaminent ainsi l’eau destinée au refroidissement du coeur du réacteur.

Comment les EPR de Taishan sont devenus la vitrine chinoise du nucléaire français

Dans le cas présent, selon plusieurs sources, le phénomène dure depuis « plusieurs semaines ». Par ailleurs, toujours selon ces sources, le niveau de gaz rares identifiées dans le circuit primaire dépasse les standards français qui sont parmi les plus exigeants au monde.

« Entre 2 et 20 crayons combustibles peuvent fuir sur les 70.000 présents dans le réacteur », explique une source proche d’EDF. Fonctionnant en circuit fermé, le circuit primaire n’a pas, en théorie, contaminé l’environnement. Reste que l’origine de ces fuites et l’ampleur de leurs rejets dans le circuit primaire sont incertains.

Révélations de CNN

Selon CNN, c’est la filiale d’EDF, Framatome (ex-Areva NP) qui aurait alerté les autorités américaines. La chaîne d’information américaine cite un courrier de Framatome au ministère de l’énergie américain, indiquant que l’autorité de sûreté chinoise aurait repoussé les limites acceptables pour la détection des rayonnements à l’extérieur de la centrale pour éviter sa mise à l’arrêt.

« Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut arrêter le réacteur par précaution afin de faire la lumière sur les causes de cet événement », pointe aussi à Paris une source proche d’EDF. Toutefois, en dépit de ces événements récents, la mise à l’arrêt du réacteur numéro 1 de Taishan, prévue en février 2022, n’a pas à ce stade, été avancée.

Il faut dire que cet incident intervient alors qu’a sévi une pénurie d’électricité dans le Guangdong, le centre industriel du pays, qui a poussé plus de 20 villes à rationner l’électricité délivrée à certaines entreprises et usines.

Limites acceptables

Selon CNN, l’administration Biden a par ailleurs estimé que l’installation n’avait pas encore atteint un « niveau de crise ». De son côté, Framatome a toutefois indiqué que « la tranche (NDLR le réacteur numéro 1) est dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé ».

« Nos équipes travaillent avec les experts concernés pour suivre et évaluer la situation, et si nécessaire, proposer des solutions », précise encore la filiale d’EDF qui prend soin de précise qu’elle travaille sur « la base des informations disponibles ». Autrement dit, les informations que veut bien lui fournir son partenaire chinois, majoritaire au capital de la co-entreprise qui exploite la centrale.

De son côté, l’exploitant de la centrale, China General Nuclear Power Group (CGN), fait état dans un communiqué d’indicateurs environnementaux « normaux ». « L’unité 1 de la centrale nucléaire de Taishan […] fonctionne actuellement à pleine puissance. La tranche 2 a été révisée comme prévu et reconnectée au réseau le 10 juin 2021. Cette révision est la première révision de la tranche 2 de la centrale nucléaire de Taishan après sa mise en service commerciale et elle a atteint tous les objectifs fixés », assure l’exploitant chinois.

Jforum avec AFP 15 juin 2021 et les echos.fr Par Enrique Moreira, Frédéric Schaeffer ,Sharon Wajsbrot 

Framatome, filiale du groupe français EDF, annonce ce lundi surveiller « l’évolution des paramètres de fonctionnement » de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine (FactWire/NEWSCOM/SIPA)

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