Les frappes de drones sur les installations pétrolières saoudiennes samedi dernier ont fait monter le prix mondial du pétrole de près de 15% en début de cette semaine, mais les experts affirment que le pire est derrière nous.

La production de pétrole de l’Arabie saoudite a été temporairement réduite de plus de 50%, soit 5,7 millions de barils par jour (mb / j), selon la compagnie publique de pétrole et de gaz naturel Saudi Aramco.

Les rebelles houthis au Yémen ont revendiqué l’attaque contre deux installations de grande envergure, alors que le gouvernement américain prétend que l’Iran est responsable du coup dur, qui a réduit de 5% la production mondiale de pétrole.

Cependant, la Maison des Saoud et ses sujets ne ressentiront pas l’impact financier. Il semble également que si la production de pétrole n’est en baisse qu’à court terme, l’effet sur le coût de l’essence dans les pays occidentaux, en particulier aux États-Unis, sera minime, bien que les médias aient affirmé le contraire. Les pays asiatiques, en particulier la Chine, ressentiront de manière disproportionnée l’impact des attaques de drones et missiles de croisière, et la Russie aura le plus gros pactole à gagner financièrement.

Selon George Dix, analyste pétrolier au bureau londonien d’Energy Aspects, un consultant international dans le domaine de l’énergie, le déficit de 5,7 Mb / j a déjà été réduit à 3,2 Mb / jour, et il espère qu’Aramco comblera le déficit cette semaine.

«Nous pensons qu’un scénario optimiste serait que, fin septembre, Saudi Aramco aurait pu récupérer plus de 4,5 mb / j de production perdue, le solde restant allant de 1,0 à 1,2 mb / j, revenant au beau fixe à la fin novembre. Cela représente toujours une perte importante d’approvisionnement en pétrole qui soutiendra les prix du pétrole », a déclaré Dix à The Media Line.

Dix a déclaré que l’électricité en Arabie saoudite ne manquait pas et que les lacunes de la production pétrolière seraient probablement comblées par le fait que Riyad achète du pétrole étranger en raison des dommages causés à sa capacité de raffinage et exporte moins. Le royaume était déjà en train d’augmenter le prix de l’essence avant les attaques en réduisant les subventions de l’État. La hausse des prix la plus récente a eu lieu au troisième trimestre de 2019 et devrait se poursuivre comme prévu. « Nous ne prévoyons aucun changement dans le rythme des hausses du prix de l’essence à la suite des attaques », a déclaré Dix à The Media Line.

Nassim Shirkhani, correspondant au Moyen-Orient pour Upstream, une agence de presse internationale dans les domaines du pétrole et du gaz, en convient. « Il n’y aura pas d’augmentation de prix pour les clients en Arabie Saoudite, car c’est un pays qui fournit un système de protection sociale du berceau à la tombe et les Saoudiens ne répercuteront aucune augmentation de prix sur leurs citoyens« , a-t-il déclaré à The Media. Ligne.

Le gaz naturel sera probablement le plus touché par l’attaque de drones si la pénurie se prolonge sur la longue durée, car le royaume ne dispose pas du même type de réserves en gaz naturel, ou en énergie non fossile, que le Royaume-Uni pour le pétrole.

Kristian Coates Ulrichsen, chercheur au Baker Institute for Public Policy de l’Université Rice au Moyen-Orient, a déclaré à The Media Line: «La production de gaz a également été touchée par l’attaque et c’est le carburant que les Saoudiens espéraient utiliser le plus pour la production d’énergie domestique doit être plus efficace pour alléger la pression pétrole, par conséquent, si l’interruption de l’approvisionnement en gaz se prolonge, cela posera des problèmes, car il n’existe pas d’autres sources disponibles d’énergie alternative.» Cependant, Aneeka Gupta, associée basée à Londres, directeur de la recherche pour WisdomTree Investments, un fonds négocié en bourse, promoteur de produit échangé en bourse et gestionnaire d’actifs, n’est pas d’accord pour dire que l’impact sur les prix serait minime ou que la production ne serait à la baisse qu’à court terme.

«Au départ, l’Arabie saoudite avait déclaré qu’elle rétablirait la production dans quelques semaines, mais selon certains rapports, l’interruption pourrait durer jusqu’à la fin de l’année. Si cela se produit, nous pourrions alors voir [des prix plus élevés sur une longue période] », a déclaré Gupta à The Media Line.

Gupta estime également que l’attaque n’aura pas d’incidence à long terme sur le marché américain de l’essence. Au début de cette semaine, les prix de l’essence ont grimpé en flèche, puis ont redescendu.

«Nous avons assisté à une réaction instinctive des prix de l’essence [aux États-Unis], mais…, bien que les États-Unis ne soient pas totalement indépendants du point de vue de leurs exportations d’énergie, ils sont très proches [de l’être]», a déclaré Gupta. . « Je ne pense pas que cela aura un impact très important sur les États-Unis, car ils sont  assez isolé [des événements à l’étranger]. »

Shirkhani, de Upstream, a affirmé que ce sont les pays asiatiques, tels que la Chine et le Japon qui seraient les plus durement touchés par la pénurie. « Les importateurs asiatiques vont le ressentir parce qu’ils sont les plus dépendants du pétrole et du gaz au Moyen-Orient en raison de leur proximité et qu’ils possèdent traditionnellement des raffineries conçues pour traiter le pétrole et le gaz de [cette région] », il a dit.

Shirkhani a fait valoir que les sociétés d’assurances asiatiques couvrant les navires transportant du pétrole du golfe Persique étaient les principaux bénéficiaires des attaques de drones, car elles imposeraient désormais des primes plus élevées, que les importateurs répercuteraient ensuite sur les consommateurs. Cela pourrait, a t-il affirmé, pousser les pays asiatiques à investir davantage dans les sources de pétrole hors du Moyen-Orient.

«Peut-être que [les pays asiatiques] vont maintenant essayer de s’éloigner lentement du Moyen-Orient, car cette région est toujours très instable et ils veulent évidemment se protéger… et essayer de diversifier leurs sources d’importation, ce qui profiterait à la production de schiste américain… « , A déclaré Shirkhani.

Selon Gupta, la Russie, qui dispose d’abondantes réserves de pétrole et dont la production de pétrole a été réduite conformément à un accord avec l’OPEP, est dans une position privilégiée pour bénéficier des malheurs saoudiens.

«En ce qui concerne les pays qui bénéficieraient le plus, vous cherchez à savoir qui sera en mesure de combler le fossé ; Le premier pays qui nous vient à l’esprit est la Russie », a déclaré Gupta.

« Dès qu’ils parviendront à rétablir le déficit sur le marché, vous devriez voir les prix [cesser de changer de manière significative, ce qui est] ce que recherchent les investisseurs : moins d’incertitude, plus de stabilité des prix. »

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