Le géant israélien des médicaments génériques Teva a assuré samedi qu’il entendait se défendre après l’annonce du lancement de poursuites contre lui aux Etats-Unis pour entente sur les prix avec d’autres laboratoires.

«Notre bureau est chargé d’une action en justice intentée par 40 Etats contre certains des plus grands fabricants de médicaments génériques, leur reprochant une entente sur les prix pour maximiser leurs bénéfices», a tweeté William Tong, procureur général de l’Etat du Connecticut, sans identifier les entreprises visées. «Il s’agit d’un effort organisé de conspiration pour fixer les prix, ce qui est une infraction hautement répréhensible des lois antitrust», a-t-il ajouté.

Dans un entretien au quotidien américain Washington Post, il a relevé qu’il était «plus que décevant que le plus grand fabricant de génériques au monde soit l’un de ceux qui dirigent une opération d’entente à grande échelle».

Selon le journal, les quarante Etats ont décidé vendredi de poursuivre plus d’une dizaine d’anciens et d’actuels dirigeants de Teva.

Des employés d’autres groupes sont également visés, d’après la chaîne CBS qui a diffusé des extraits de l’émission «60 Minutes» consacrée au sujet dimanche.

«Teva a conclu des arrangements avec ses concurrents de la plus haute qualité, pour piloter et suivre leurs hausses de prix respectives et cela s’est produit de façon très fréquente et avec succès», selon le texte de la plainte, cité par le Washington Post.

Cette opération «a affecté l’économie nationale à hauteur de plusieurs milliards de dollars sur plusieurs années», poursuit la plainte.

Une porte-parole de Teva en Israël, où se trouve le siège du groupe, a rejeté ces accusations, les qualifiant d’«allégations».

«Teva continuera d’examiner cette question en interne et il n’y a rien dans son comportement qui puisse indiquer une responsabilité civile ou pénale», a-t-elle affirmé à l’AFP.

«Teva fournit des médicaments de haute qualité à des patients partout dans le monde, tout en respectant toutes les lois et les réglementations», a-t-elle dit.

«Nous continuerons à défendre résolument notre compagnie».

Interrogé sur CBS, le procureur du Connecticut a dénoncé «une vaste conspiration pour fausser le marché», raison pour laquelle selon lui les prix des médicaments «sont si élevés» aux Etats-Unis.

Il a précisé que «des centaines» de médicaments étaient concernés par cette entente présumée.

La justice israélienne a condamné Teva en 2018 à une amende de 22 millions de dollars pour avoir versé des pots-de-vin à des responsables étrangers pour remporter des contrats en Russie, en Ukraine et au Mexique. (Le Figaro avec AFP)

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Plusieurs sociétés se sont concertées pour fixer les prix et éviter toute concurrence, selon les accusations

Le groupe pharmaceutique israélien Teva, mêlé à un complot présumé visant à augmenter les prix de médicaments génériques, fait l’objet d’une action en justice aux Etats-Unis après cinq ans d’enquête, a rapporté samedi l’agence de presse Bloomberg.

Plus d’une douzaine de dirigeants, actuels et anciens, de grands fabricants de médicaments génériques, dont Mylan et Pfizer, sont poursuivis par plus de 40 États conduits par le procureur général du Connecticut, William Tong.

« Nous avons des preuves tangibles montrant que l’industrie du médicament générique a commis une fraude de plusieurs milliards de dollars », a déclaré vendredi M. Tong dans un communiqué.

« Nous nous demandons tous pourquoi nos soins de santé, et en particulier les prix des médicaments génériques sur ordonnance, sont si chers dans ce pays, et cette escroquerie en est une raison majeure », a-t-il ajouté.

Les requérants ont accusé vendredi les fabricants d’avoir gonflé les prix de plus de 100 médicaments différents, tandis qu’une première plainte avait déjà été déposée en 2016.

Dans le même temps, le ministère de la Justice a également mené une enquête pénale, et avait averti la semaine dernière que des accusations seraient déposées, sans préciser le moment.

Selon les accusations, les sociétés pharmaceutiques se sont concertées afin de fixer les prix et éviter toute concurrence.

Lors de dîners professionnels, de cocktails et autres parties de golf, par SMS et par téléphone, les responsables se seraient entretenus « pour organiser un programme », affirment les plaignants.

Les entreprises Actavis, acquise par Teva en 2016, Sandoz qui fait partie de Novartis ainsi que le laboratoire Taro sont notamment cités par les accusations.

Les personnes visées sont de hauts responsables de vente et de marketing, qui n’ont pour l’heure fait aucun commentaire.

Mais la plainte déposée place le groupe Teva au centre du complot présumé, qui au cours d’une période de 19 mois allant de 2013 à 2015, aurait considérablement augmenté les prix d’environ 112 médicaments génériques différents s’entendant avec ses concurrents sur au moins 86 produits. Dans certains cas, les prix ont été augmentés de plus de 1 000%.

« Teva est omniprésente dans les différentes malversations, mais l’escroquerie concerne l’ensemble du secteur », selon la plainte déposée devant la Cour fédérale du Connecticut.

« Par l’intermédiaire de ses cadres dirigeants et de ses gestionnaires de compte, Teva a participé à une vaste série de restrictions commerciales, en connivence avec plus d’une douzaine de fabricants de médicaments génériques, qui ont tous sciemment et volontairement participé », est-il précisé.

Les États réclament des dommages et intérêts, non spécifiés aux entreprises.

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