Ministre Erdan : le boycott des implantations équivaut au boycott d’Israël |
« Toute forme de boycott contre Israël est illégitime » affirme le Ministre des Affaires stratégiques, Gilad Erdan.
• Ma politique est de passer d’une posture défensive à l’offensive, de révéler le véritable visage des militants du boycott. Ils ont usurpé et détourné le vocabulaire des droits de l’homme », dit–il.
Le Ministre de la sécurité publique et des affaires stratégiques Gilad Erdan Photo: Oren Ben Hakoon
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Le Ministre du gouvernement, responsable de la lutte pour contrer les efforts de boycott international imposé à Israël a déclaré jeudi qu’il ne voit aucune différence entre l’acte de prendre pour cible des produits des implantations de Judée- Samarie et ceuxs du pays tout entier.
Le Ministre de la sécurité publique et des affaires stratégiques a déclaré que tous les boycotts contre Israël sont illégitimes, une position susceptible de le mettre en désaccord avec certains des alliés les plus proches d’Israël et avec les nombreux Juifs Américains qui soutiennent fermement Israël, mais font objection à sa politique d’installation dans les territoires disputés à l’Ouest du Jourdain.
« Un boycott est un boycott. Si vous voulez que les Juifs ne vivent pas ici parce que vous pensez que c’est leur existence ici qui fait obstacle à la paix et que vous pensez que cet endroit appartient à quelqu’un d’autre, alors dans un pays démocratique vous disposez d’un moyen », dit-il : « Allez convaincre les gens et tentez de remporter une majorité au sein de l’opinion publique parmi les gens qui partagent vos positions ».
Lors d’une interview de protée plus large, Erdan a fréquemment fait référence ua caractère démocratique d’Israël, en défendant la politique menée par le pays. Alors que les résidents israéliens des implantations sont des citoyens disposant pleinement de leurs droits, les plus de 2 millions de Palestiniens vivant à l’Ouest du Jourdain ne disposent pas de la citoyenneté israélienne ni du droit de vote lors d’élections israéliennes. La plupart vivent selon les règles dictées par l’Autorité Palestinienne qui dispose d’une autonomie limitée dans certaines zones de ces territoires.
Les partisans du mouvement Boycott, Désinvestissement, sanctions disent que c’est une façon non-violente de promouvoir la cause palestinienne. Ils exhortent les entreprises commerciales, les artistes et les universités à rompre leurs relations et BDS comprend des milliers de volontaires autour du monde.
Israël déclare que cette campagne, par ses appels à un « retour de tous les réfugiés palestiniens » sur les territoires perdus par leurs ancêtres, à l’intérieur de ce qui est, à présent, Israël, va bien au-delà de la dénonciation de la prétendue « occupation » et il avance masqué selon un objectif mieux dissimulé visant à détruire entièrement ce pays, en commençant par s’attaquer à ses affaires commerciales pour les démanteler pan par pan.
Le bureau d’Erdan est le fer de lance des efforts produits par Israël dans le combat contre ce mouvement. Il affirme que la plupart de ses militants prédominants sont motivés par leur antisémitisme, cherchant à détruire définitivement Israël et qu’ils cachent leur campagne sous le faux prétexte de la défense de la paix et des droits de l’homme. Les mesures prises par Israël consistent à interdire l’entrée dans le pays des militants et à encourager ses alliés dans le monde entier, en particulier aux Etats-Unis, à promouvoir des lois frappant BDS d’interdiction.
« Ma politique consiste à passer de la posture défensive à l’offensive,afin de révéler le vrai visage des militants du boycott. Ils ont usurpé le vocabulaire des droits de l’homme », dit-il, depuis ses bureaux hauts situés à l’extérieur de Tel Aviv. « Ils tâchent de se présenter comme des protecteurs des droits de l’homme ou des militants de la paix et al vérité est qu’Ils sont très différents de cela ».
Erdan, un membre important du parti du Likoud, derrière le Premier Ministre Bonyamin Netanyahu, dit que le gouvernement est encore formellement engagé dans la perspective d’un Etat Palestinien vivant au côté d’Israël et que cela ne signifie pas « diriger la vie des Palestiniens ». Mais en pratique, dit-il, ce n’est actuellement, pas pertient t, au lieu de cela, Israël se consacre à combattre les mensonges propagés par ce type de mouvements.
Bien que le mouvement BDS ait généré bien des débats, ses réalisations concrètes sont très modestes. Le mouvement est parvenu à persuader plusieurs congrégations religieuses, églises à désinvestir des fonds de pension en Israël et à remporter quelques succès lors de campagnes sur les campus américains. En début de cette année, un groupe de joueurs de football américain s’est retiré d’un séjour en Israël parrainé par le Ministère d’Erdan, après une campagne de pression lancée par des militants pro-palestiniens. Au Texas, cette semaine, un faubourg de Houston a supprimé une condition requise que les propriétaires de maisons doivent s’engager à ne pas boycotter Israël s’ils veulent recevoir des dédommagements à la suite de l’Ouragan Hurricane.
Pour autant, Israël constate un pic dans le nombre de partenariats économiques et ses relations diplomatiques et le pays est devenu une destination prisée pour les événements sportifs et culturels – où finalement très peu de gens de spectacles prêtent attention aux appels au boycott.
Erdan souligne que 23 Etats américains ont voté des lois anti-BDS et que le Congrès rédige une loi fédéral de cet acabit. Les tribunaux en Espagne et en France se prononcent contre ces initiatives et leurs promoteurs, fait-il remarquer, parmi toute une série de revers enregistrés par les loosers de BDS. Pour autant, il reste prématuré de prétendre que la bataille serait terminée.
« Nous avons marquer beaucoup de points contre BDS, mais je pense que cela reste encore une menace qui puisse se développer avec le temps pour devenir une menace plus significative », dit-il. « Elle est encore bien vivante, la bête respire encore. Nous l’avons mise sur la défensive au cours de ces deux dernières années, mais ils vont changer de tactiques et nous devrons nous y ajuster ».
Omar Barghouti, un cofondateur de BDS, rejette les affirmations d’Erdan.
Il prétend que grâce à la « profonde alliance » d’Israël avec l’Administration Trump et à l’influence du groupe de pression et d’intérêts (« lobby ») pro-israélien au Congrès, Israël parvient à faire voter facilement des mesures anti-BDS. Il souligne que les défenseurs des libertés civiques pensent que ces mesures enfreignent les droits à la libre expression.
« La conséquence est qu’Israël est en train de perdre le soutien des courants dominants parmi les Libéraux (Démocrates), y compris beaucoup de jeunes Juifs Américains », dit-il.
Il contredit aussi les accusations d’antisémitisme, en disant que son mouvement rejette le racisme sous toutes ses formes. « Il n’y a rien de juif dans le régime d’occupation et d’apartheid d’Israël. Par conséquent , il n’y a qui soit antijuif, de façon inhérente, au fait de défier de façon non-violente ce système d’oppression dans la poursuite de droits égaux pour tous », dit-il.
Erdan, au contraire, dit déceler un lien évident entre les deux portefeuilles ministériels qu’il détient, en ce que les efforts produits pour délégitimer Israël finissent fréquemment dans des agressions directes contre ses citoyens ou ses affiliés à l’étranger (les Juifs de Diaspora).