À la Une: Emmanuel Macron au pied du mur

Le président français Emmanuel Macron à l'Élysée à Paris, le 18 mars 2021.
Le président français Emmanuel Macron à l’Élysée à Paris, le 18 mars 2021. REUTERS – POOL

« Plus que jamais sous pression, s’exclament Les Échos. La stratégie d’Emmanuel Macron face au Covid est sous un feu nourri de critiques. Des médecins qui l’appellent à des mesures beaucoup plus dures et mettent en avant le cauchemar du « tri » des patients. Des oppositions, qui, soulagées après sa décision de non-confinement fin janvier, montent (maintenant) au créneau pour dénoncer « une véritable débâcle » (comme Marine Le Pen dimanche) ou demander (comme l’écologiste Eric Piolle hier) des « mesures fortes » face au « retard ». »

« Emmanuel Macron, qui n’a pas exclu la semaine dernière de prendre de nouvelles mesures si nécessaire et « sans tabou », attend les chiffres de ce mardi, en particulier, pour mesurer l’efficacité des mesures de restriction supplémentaires prises dans les 19 départements dans lesquels la situation est la plus critique. Il a cependant eu en main dès hier un chiffre plus que symbolique, relève le quotidien économique : le pic de la deuxième vague dans les services de réanimation est désormais dépassé avec 4 974 patients Covid qui y sont hospitalisés contre 4 903 en novembre dernier. »

« Plus inquiétant encore, selon nos informations, pointent Les Échos, des prévisions catastrophiques ont été présentées hier matin aux dirigeants des hôpitaux de Paris et de l’Île-de-France. Alors que le nombre de patients Covid en réanimation est actuellement dans la région un peu inférieur à 1 500, ce chiffre pourrait connaître une hausse très importante dans les jours qui viennent, y compris si un confinement strict était décidé. […] Si des mesures très difficiles étaient décidées demain mercredi, Emmanuel Macron pourrait prendre la parole dès demain soir. »

Impatience

Libération pour sa part s’impatiente. « Il attend quoi ? », lance le journal en première page. « Hôpitaux submergés, épidémie hors de contrôle, classes qui ferment, vaccination poussive… Si Emmanuel Macron n’entend faire aucun mea culpa, la violence de la troisième vague place notamment l’Île-de-France au bord de la catastrophe. »

Dans une tribune publiée par Libération, le professeur d’éthique médicale Emmanuel Hirsch, estime que « la situation alarmante dans les hôpitaux découle du pari fait en solitaire par Emmanuel Macron de ne pas reconfiner la France en janvier dernier ».

Pas de nouveau confinement strict et généralisé

Alors pourrait-on aller vers un nouveau confinement strict et généralisé à l’ensemble du territoire ? Le Monde n’y croit pas. « Si, aux yeux de certains directeurs d’hôpitaux, la situation sanitaire est comparable à celle du printemps 2020, imposer aux Français un confinement comme celui qui avait alors permis d’endiguer la première vague semble aujourd’hui hors de portée, affirme le quotidien du soir. « À l’époque, la question de l’acceptabilité ne se posait pas car nous étions tous sidérés et effrayés. Depuis, d’autres paramètres sont intervenus, économiques, scolaires ou liés à la santé mentale. Notre priorité, c’est le sanitaire, mais le sanitaire au sens large, pas uniquement lié au Covid-19 », explique-t-on dans l’entourage du Premier ministre. »

Qui plus est, poursuit Le Monde, « imposer aux Français un nouveau confinement, après avoir assuré, lors de l’annonce des dernières restrictions, que le Covid-19 ne devait pas nous empêcher de « prendre l’air », semble délicat à faire comprendre. Dit autrement, pour limiter la hausse exponentielle des contaminations, la fermeture des écoles serait l’une des dernières options possibles. »

Le mystère, toujours, sur l’origine du Sars-CoV-2

Et puis une question toujours sans réponse : d’où vient le coronavirus responsable du Covid-19 ?

En effet, on n’en sait toujours rien et le rapport de la récente mission de l’OMS en Chine ne nous éclaire pas plus. « Un virus à l’origine toujours aussi incertaine »titre Le Figaro. « Le bilan de la mission internationale sur les origines du Sars-CoV-2 ne sera officiellement publié que ce mardi, mais il a d’ores et déjà été revu par la Chine et envoyé sous embargo aux États membres. De nombreux éléments ont filtré dans la presse, sans révélation fracassante. Le directeur général de l’OMS semble lui-même convaincu qu’il va falloir aller plus loin. Le rapport répertorie plusieurs scénarios par ordre de probabilité, et celui de la transmission du virus d’un animal réservoir – probablement la chauve-souris – à l’homme par l’intermédiaire d’un autre animal est jugé « probable à très probable ». »

On n’en sait pas plus donc. « Il faut dire, rappelle Le Figaro, que l’équipe internationale n’a pas eu les coudées franches. Les experts de l’OMS n’ont pas eu accès aux données brutes et ont dû se contenter des analyses des scientifiques chinois. »

« L’essentiel pour Pékin, pointe Sud-Ouest, était de tordre le cou à l’idée d’un « virus chinois ». Et de réfuter l’idée qu’elle aurait masqué la gravité de l’épidémie durant des semaines décisives. »

Pour autant, déplore Sud-Ouest, « la pandémie est trop grave pour rester otage des rapports de puissance. Si on veut la juguler et empêcher qu’elle se reproduise, la collaboration de tous au sein de l’OMS et la transparence au sein de tous les États membres est indispensable. »

Par :Frédéric Couteau

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-fran%C3%A7aise/20210330-%C3%A0-la-une-emmanuel-macron-au-pied-du-mur

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires