Une avocate israélienne vient de publier un nouveau livre qui met en lumière le rôle joué par le Mossad, l’agence de renseignement nationale d’Israël, pour épauler l’ONG Shurat Hadin qui intente des procès aux Etats-unis contre le financement international des ennemis d’Israël.   »
Travailler avec le Mossad était incroyable », a confié  l’avocate Nitsana Darshan-Leitner à la tête de l’ONG.

Nitsana Darshan-Leitner, une juive orthodoxe mère de six enfants, dirige le Centre de droit israélien à but non lucratif Shurat Hadin. Cette ONG a déjà traîné l’Autorité palestinienne, l’Iran, le Hezbollah et la Corée du Nord sur le banc des accusés, devant les tribunaux américains.

De nombreuses affaires ont été entendues dans les salles d’audience américaines, intentées soit par les victimes de fusillades et d’attentats à la bombe palestiniens ou de roquettes du Hezbollah, qui détenaient la citoyenneté américaine, soit pour prendre pour cible des fonds appartenant à des militants présumés, détenus dans des banques aux États-Unis.

Le livre s’intitule «Harpon», d’après le nom de code de l’unité de surveillance de la traçabilité des finances du Mossad avec laquelle Darshan-Leitner a travaillé. Il révèle comment Israël prend pour cible les comptes bancaires de ses ennemis autant que ses arsenaux.

Le Mossad, pourtant tenu au secret, a publiquement approuvé le livre par l’intermédiaire de son ancien directeur qui en fait l’éloge sur sa couverture.

Darshan-Leitner, qui est principalement engagée par des citoyens particuliers, a confié que lorsque son ONG a commencé à poursuivre les Palestiniens pour des attaques terroristes, perpétrées durant la deuxième Intifada lancée en 2000, elle a été invitée au siège du Mossad pour une consultation.

«Je leur ai expliqué ce que nous faisions, comment et où les poursuites étaient engagées, quelles preuves et quelles juridictions étaient requises, les règles générales. Leur réponse a été : « Que devons-nous faire pour intenter davantage de procès? » se souvient l’avocate.

Cela a évolué vers des séances d’information régulières, qui avaient lieu dans des cafés tranquilles. Là, elle recevait des informations sur des financements suspects sur lesquels se concentrer et dénoncer lors des audiences dans les tribunaux américains, confie Darshan-Leitner.

Ses interlocuteurs du « Harpon », ne lui ont jamais fourni de documents susceptibles de trahir leurs sources d’information. « Ils récitaient toutes les données de mémoire, c’était plutôt incroyable », a-t-elle dit.

« Parfois, des documents ont été transformés en attestations officielles, déposées au nom du gouvernement israélien », a déclaré Darshan-Leitner, précisant que son rôle au sein du Harpon, en tant que bénévole, n’était pas rémunéré.

Parmi les cas qui ont profité de cette coopération, elle cite un jugement rendu à New York contre les autorités palestiniennes en 2015 leur réclamant de verser 655 millions de dollars, ainsi que la dissolution d’une flottille de militants, qui cherchaient à se rendre à Gaza en 2011,  après que les assureurs de la flottille aient été avertis qu’ils pourraient être indirectement responsables, sur le plan criminel, de vouloir briser le blocus israélien.

En Appel, devant la Cour suprême des Etats-Unis, le premier verdict a été annulé, et comme il n’y avait pas de perte financière en jeu dans le second dossier, aucun dédommagement n’a été demandé.

Darshan-Leitner a déclaré que seulement environ 10% des jugements américains en sa faveur ont été payés.

Cela suggère qu’Israël voit aussi le recours contentieux comme un moyen de marquer des points contre ses adversaires aux yeux de l’opinion publique internationale.

« La lutte elle-même est très importante, car elle donne aux victimes un sentiment de justice et fait pression sur les pays [qui sont poursuivis] », a-t-elle dit.

Le livre « Harpon » (« Harpoon », en anglais) a été soumis, conformément à la loi israélienne, à des censeurs militaires qui, selon Darshan-Leitner, ont coupé un cinquième du texte pour supprimer certains détails sur les méthodes et le personnel des renseignements .

Israël Hayom avec Reuters traduction JForum

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danielle

« Harpon » est-il traduit en français ?

Marc

Oui, Harpoon en anglais, pourquoi?

Elie

Elle parle du livre, pas du titre il me semble

דוב קרבי dov kravi

Bravo, belle initiative. Il en faudrait des dizaines comme cela.