Donald Trump affirme qu’il va être « arrêté » mardi et appelle ses partisans à manifester

Visé dans plusieurs affaires judiciaires mais jamais inculpé, l’ancien président américain pourrait voir cette menace se concrétiser devant la justice à New York, pour avoir en 2016 acheté le silence d’une ancienne star du porno.

« Manifestez, reprenez notre nation ! » Dans un message posté samedi 18 mars sur son réseau social Truth Social, Donald Trump a assuré qu’il allait être « arrêté » mardi et a appelé ses partisans à des manifestations, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement en 2016 visant à acheter le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison.

Evoquant une « fuite » du parquet des procureurs de l’Etat de New York, pour le district de Manhattan, l’ancien président américain (2017-2021) a écrit en lettres majuscules : « Le candidat du parti républicain très loin devant [ses rivaux à la primaire] et ancien président des Etats-Unis d’Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. ! »

Cité dans plusieurs affaires judiciaires, mais jamais inculpé jusqu’ici, Donald Trump pourrait bientôt voir cette menace concrétisée devant la justice à New York. Une telle arrestation, ou même son inculpation dans cette affaire, serait une première pour un ancien président américain.

En cause, 130 000 dollars versés à Stormy Daniels, Stephanie Clifford au civil, pour – accuse la justice – acheter son silence et ainsi ne pas porter préjudice au candidat Trump lors de la présidentielle de 2016, finalement remportée par le milliardaire. Le versement de cette somme, en soi légal, pose problème, car le parquet de New York, qui a mené l’enquête, considère qu’il s’agit d’un don dissimulé à la campagne du président, en violation des lois de financement électoral.

Appel à manifester

Quelques heures après sa première publication samedi, Donald Trump a renouvelé son appel : « Il faut sauver l’Amérique, manifestez, manifestez, manifestez !!! » Cet appel fait écho à celui qu’il avait lancé à la fin de 2020, convaincu qu’il s’était fait « voler » l’élection face à Joe Biden, pour que ses partisans manifestent à Washington le 6 janvier 2021, prélude à leur assaut contre le Capitole américain, siège du pouvoir législatif, qui avait choqué l’Amérique et le monde.

« Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou », avait-il tweeté le 19 décembre 2019, avant d’appeler le jour même, lors d’un discours, ses partisans à se « battre comme des diables ».

Banni de Twitter et des autres réseaux sociaux grand public dans la foulée de ce qui avait été perçu comme une incitation à la violence, il a récemment été réintégré au réseau à l’oiseau bleu, ainsi qu’à YouTube et Facebook. Il a publié pour la première fois en deux ans sur ces deux derniers réseaux vendredi. Mais c’est sur son propre réseau, Truth Social, qu’il a posté samedi ses allégations.

« L’annonce de l’ancien président ce matin est dangereuse », a taclé la démocrate Nancy Pelosi, qui présidait la Chambre des représentants au moment de l’attaque contre le Capitole. Elle l’a accusé de vouloir « continuer à faire les gros titres et provoquer ses partisans ».

Une « fuite » du parquet

Citant une « fuite » du parquet des procureurs de l’Etat de New York, pour le district de Manhattan, l’ancien président américain appuie les signes et rumeurs qui se multiplient depuis quelques jours sur sa possible inculpation au pénal par un grand jury – un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d’enquête et chargé d’entériner une mise en examen – dans l’affaire Stormy Daniels. Sur Truth Social, il qualifie les services du procureur de Manhattan Alvin Bragg, un magistrat élu et démocrate, de « corrompus et très politiques ».

Le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Kevin McCarthy, a dénoncé sur Twitter un « abus de pouvoir scandaleux par un procureur de district extrémiste qui laisse courir des criminels violents tout en poursuivant une vengeance politique contre le président Trump ».

C’est son ancien avocat personnel Michael Cohen, devenu depuis l’un de ses pires ennemis, qui s’était chargé d’effectuer le versement des 130 000 dollars à Mme Clifford pour qu’elle taise cette supposée relation en 2006 avec Donald Trump.

La semaine dernière, Michael Cohen, déjà condamné pour cette affaire, a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury dans cette enquête. Vendredi, l’un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait fait savoir à des médias que son client se « rendrait » à la justice new-yorkaise s’il devait être inculpé. Donald Trump, actuellement en campagne pour la primaire républicaine en vue de la présidentielle de 2024, tiendra un meeting samedi prochain à Waco, au Texas.

Le milliardaire Elon Musk, qui avait permis la réintégration de l’ancien président sur Twitter, a estimé samedi que si une arrestation se concrétisait, « Trump sera réélu, en obtenant une victoire écrasante » en novembre 2024.

AFP

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