L’armée israélienne n’a pas assez de batteries antimissiles Dôme de Fer pour couvrir Gaza et les fronts nord. Le système serait encore plus étiré et sollicité si le centre d’Israël était attaqué.

Lors de deux tirs de barrages, les 20 et 27 juin, le Hamas a lancé jusqu’à 100 obus de mortier tirés de la bande de Gaza contre des villes et des villages israéliens. Des alertes ponctuelles ont envoyé des civils dans les abris à temps pour éviter les pertes. Mais il était devenu évident que le sud manquait de batteries dôme de fer pour éviter de lourdes salves de roquettes, car la majeure partie était déployée le long de la frontière nord d’Israël où les tensions guerrière augmentent. Cette lacune deviendrait critique si le centre d’Israël subissait une attaque de missiles. Cette éventualité se rapproche, du fait que le Hezbollah et les milices chiites irakiennes, sous le commandement des Gardiens de la Révolution iranienne, deviennent un élément important de l’assaut syrien soutenu par la Russie, qui avance dans la province de Daraa.

Les généraux israéliens et d’autres stratèges sont douloureusement conscients de l’insuffisance de la protection pour le Nord et pour les installations stratégiques nationales à travers le pays, contre les nouveaux missiles de précision, en particulier ceux de l’arsenal du Hezbollah. De tels missiles pourraient être lancés depuis la Syrie, le Liban ou la bande de Gaza.

Pour faire face à cette menace grandissante, le cabinet de sécurité israélien se réunit de toute urgence, dimanche 1er juillet dans la nuit, pour élaborer des plans visant à préparer le front intérieur du nord à l’ouverture d’hostilités. La réunion a été reportée plus tard. Les ministres devront bientôt mettre fin au débat houleux qui a eu lieu ces dernières semaines entre les chefs militaires israéliens sur l’opportunité de compléter le système israélien d’interception de missiles Dôme de Fer par de nouvelles armes à rayons laser américaines. Les projets israéliens de développement de ces systèmes, en partie en collaboration avec des partenaires américains, ont été arrêtés en 2007, quand il a été décidé de se concentrer sur le Dôme de Fer fait maison. Ensuite, certains cercles ont fait valoir que le coût élevé du déploiement du Dôme israélien ne justifiait pas l’investissement important dans son développement. Mais après la dernière opération de Gaza en 2014, leDôme de Fer est devenue une Icône nationale dont plus personne n’osait remettre en cause le coût important.

Cependant, à présent, la menace s’est exacerbée. Potentiellement alignés contre Israël, il y a au moins 12 000 différents types de missiles avancés, qui sont beaucoup plus meurtriers et plus précis que les projectiles du Hamas d’il y a quatre ans. Et donc, la controverse s’est ravivée. On calcule qu’il faudra au moins trois à quatre dômes de fer pour intercepter un de ces missiles ennemis avancés, une dépense prohibitive qui viendrait s’ajouter au coût élevé d’une guerre à grande échelle. Ceci se situe au-delà des moyens d’Israël. L’arithmétique est simple : abattre un nombre estimé de 12 000 missiles ennemis prendrait plus de 30 000 missiles Iron Dome, au coût astronomique de 5 milliards de dollars. La justification prépondérante à l’étude est donc qu’Israël cesse de payer pour des dômes de fer supplémentaires et achète plutôt des SkyGuards, un système anti-missile laser développé à partir du Nautilus américain, qui est déjà disponible ou peut-être rapidement assemblé.

Quinze batteries SkyGuard (75 millions de dollars chacune) s’élèveraient à environ 1,125 milliard de dollars, soit une économie de 3,75 milliards de dollars par rapport au coût des Dômes de Fer.

Le lobby pro-Dôme de Fer est en train de lutter contre l’introduction de l’intercepteur laser au service de Tsahal. Une partie de cet argument est que le remplacement du produit israélien serait préjudiciable aux ventes sur les marchés mondiaux. La semaine dernière, dans le cadre de la campagne pour Dôme de Fer, des rapports sur l’efficacité d’un faisceau laser contre les cerfs-volants incendiaires et les ballons volant à travers la frontière entre Gaza et Israël, ont été étouffés. Mais alors que les menaces dégénèrent sur deux fronts, l’armée israélienne n’aura peut-être pas assez de temps pour former des unités de campagne à la guerre laser antimissile afin de faire face à la prochaine conflagration.

 30 juin 2018 @ 19:42 Gaza , missiles HIzballah , IDF , Iron Dome , lasers , front nord

Adaptation : Marc Brzustowski

Iron Dome versus laser system missile interceptors? Israeli strategists are split