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De quoi parle “Tehran”, la nouvelle série du créateur de “Fauda” ?

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Israël.

De quoi parle “Tehran”, la nouvelle série du créateur de “Fauda” ?

 

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L’actrice Niv Sultan campe une hackeuse israélienne en mission à Téhéran. Photo Kan 11.
L’actrice Niv Sultan campe une
hackeuse israélienne en mission à Téhéran. Photo Kan 11.

La série Fauda l’a fait connaître dans le monde entier. Le scénariste israélien Moshe Zonder revient avec Tehran, qui met en scène une espionne en mission à Téhéran. Une série dont il espère qu’elle pourra aider à améliorer les relations entre l’État juif et l’Iran. Il s’en est confié au quotidien israélien de gauche Ha’Aretz, alors que Tehran devrait être bientôt disponible sur Apple TV +. 

Moshe Zonder a toujours aimé regarder par-dessus la barrière – et ce n’est pas seulement une métaphore. Jeune journaliste à l’hebdomadaire Tel Aviv, il avait pris pour habitude de visiter Gaza à chaque fois qu’il en avait l’occasion. On était au début des années 1990, la bande de Gaza n’était pas encore fermée aux journalistes israéliens, et Zonder, aujourd’hui l’un des scénaristes les plus cotés d’Israël, avait pu alors établir des contacts avec des sources locales.

Tête-à-tête avec les chefs du Hamas

L’une de ses visites a eu pour but d’interviewer le leader du Hamas Ahmed Yassine. “J’étais une demi-heure en avance au quartier général du Hamas, se rappelle Zonder. Le secrétaire de Cheikh Yassine s’est assis avec moi, m’a fait du café et m’a montré des photos de lui avec sa famille et ses amis. C’était un vrai gentleman. ‘Vous, les Juifs, vous étiez mieux sous l’autorité des musulmans’, m’a-t-il dit, se référant à l’âge d’or des Juifs d’Espagne [du VIIIe au XIIe siècle, alors que la péninsule Ibérique était sous domination arabe]. Il y avait du vrai dans ce qu’il disait, mais je lui ai rappelé que cette période heureuse s’est terminée par la persécution et l’expulsion. J’ai pensé à ma mère, une survivante de l’Holocauste, et j’ai ajouté que nous, les Juifs, ne laisserions plus jamais une armée étrangère nous défendre. Un dialogue sain s’est installé entre nous ; nous parlions véritablement.” Il se trouve que ce secrétaire était Ismaïl Haniyeh, actuellement à la tête de la branche politique du Hamas.

Presque trente ans plus tard, il est clair que cette rencontre a fait forte impression sur Zonder : “Je suis les activités de Haniyeh. On ne l’imagine pas faire une séance photo avec un président américain sur les pelouses de la Maison-Blanche [comme Yasser Arafat lors de la signature des accords d’Oslo, en 1994] avant de recevoir le prix Nobel de la paix, mais on pourrait trouver un terrain d’entente avec lui. Depuis lors, j’ai rencontré d’autres membres du Hamas. Plusieurs d’entre eux ont été assassinés. Nous avons tué depuis les airs Cheikh Yassine, un chef spirituel qui était cloué dans un fauteuil roulant [et qui était devenu le promoteur des attentats-suicides contre Israël ; il a été liquidé en 2004]. Quel avenir peut sortir d’une telle décision ?”

Une inspiration puisée sur le terrain

Les rencontres avec des leaders palestiniens et de hauts responsables du Hamas lui ont fourni la matière de la première saison de la série à succès Fauda [sur des soldats israéliens infiltrés dans les Territoires occupés pour déjouer des attaques], sortie en 2015, qu’il a coécrite avec Avi Issacharoff et Lior Raz. “Je leur ai expliqué que le personnage d’Abou Ahmed, alias ‘la Panthère’ – chef de la branche militaire d’une organisation qui a du sang juif sur les mains – ne pouvait pas se réduire à la cible d’un assassinat, explique Zonder. Il fallait aussi le présenter comme quelqu’un de très attaché à sa famille, avec une femme dont il est fou, une mère à laquelle il est dévoué et des motivations que nous pouvons comprendre, même si nous sommes des Juifs israéliens.”

De la fenêtre du domicile de Zonder, dans le centre de Tel-Aviv, on voit le parc attenant au musée d’Art de Tel-Aviv. Dans son salon, le téléviseur est entouré d’une multitude de livres – des biographies de personnalités politiques et militaires, de gros romans, des recueils de poèmes. Zonder est né en 1965 à Holon [dans la banlieue de Tel-Aviv]. Son père, comptable, est mort il y a

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Itay Stern
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Gilles

La naïveté des Israéliens de gauche est confondante