Hillary Clinton est l’inconnue (facteur X) de la survie de l’accord nucléaire iranien face au Congrès 

« La Grande Parade des concessions face à l’Iran », est la définition donnée par le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu à propos de l’accord nucléaire qu’on pense être annoncé et révélé en totalité un peu plus tard, lundi 13 juillet à Vienne. Il a souligné son propos en paraphrasant les paroles de Bill Clinton, lorsqu’il a signé l’accord nucléaire avec la Corée du Nord, il y a 21 ans : « La corée du Nord procédera au gel puis au démantèlement de son programme nucléaire », annonçait alors Bill Clinton. « La Corée du Sud et nos autres alliés seront mieux protégés. Le monde entier sera plus sûr àalors que nous ralentirons la prolifération d’armes nucléaires ».

Malgré les promesses de surveillance scrupuleuse de Bill Clinton, Pyongyang a poursuivi sa percée jusqu’à l’obtention de la bombe nucléaire en octobre 2006, douze ans plus tard. En comparaison, on pense que l’accord de Vienne intégrera une limite de dix ans sur la période au cours de laquelle l’Iran a l’autorisation de développer une bombe. Le texte complet de plus de 100 pages doit encore être dévoilé en totalité.

En paraphrasant le discours de Bill clinton, Netanyahu visait en fait à placer très haut sur l’agenda de Washington le levier entre les mains de sa femme, Hillary Clinton, déterminant ainsi si cet accord survivra à son passage devant le Congrès américain, qui disposera de 60 jours pour l’examiner .

La candidature d’Hillary est actuellement évaluée à 62% de suffrages, dans sa course pour la désignation en tant que candidate démocrate, en vue de l’élection présidentielle de 2016. Elle devance, sur les listes, tous les prétendants démocrates et républicains mis ensemble.

La première semaine de juillet, on l’a citée en train de soutenir la conduite sans relâche d’Obama en vue d’obtenir un accord, lorsqu’elle a déclaré : « J’espère aussi que nous serons en mesure d’obtenir un accord, la semaine prochaine, qui mettra un frein au programme d’armement nucléaire de l’Iran, parce que cela sera un pas important dans la bonne direction ».

 

Mais, maintenant que cet accord est parvenu à son stade final, elle s’est abstenue de juger s’il s’agit d’un bon ou d’un mauvais accord – sinon qu’il n’y a que lors de ses conversations privées avec des contributeurs juifs fortunés de sa campagne qu’elle a promis d’être « une meilleure amie envers Israël que le Président Obama ».

Mais dès que l’accord final sera dans la poche – ce qu’on attend dans les prochaines heures – Clinton devra s’exprimer ouvertement,parce qu’elle détient la clé d’une majorité au Sénat qui puisse le bloquer. Les 54 Sénateurs républicains se sont engagés à voter contre : le Chef de la Majorité sénatoriale, Mitch Mc Connelle a déclaré à Fox News, dimanche : « Je pense que cet accord, s’il aboutit, sera très dur à vendre au Congrès. Nous savons déjà qu’il mettra l’Iran au seuil de l’obtention de la bombe et du statut d’Etat nucléaire. Tout se passe comme si l’approche de l’Administration consistait à obtenir n’importe quel accord, du monde que cela convienne aux Iraniens de le signer », a t-il dit.

En revanche, les 44 sénateurs démocrates vascillent entre le fait d’être loyaux envers le Président et leurs doutes profonds à l’encontre de cet accord avec l’Iran. Il suffirait que 13 Démocrates fassent le pas et se joignent aux Républicains pour obtenir la majorité nécessaire pour annuler la promesse présidentielle d’imposer son veto en cas de vote négatif.

Une simple déclaration de Clinton contre cet accord  suffirait à retourner ces 13 Sénateurs contre l’accord – si âprement travaillés au corps-à-corps, en 13 mois de négociation angoissante menée par le Secrétaire d’Etat John Kerry. Elle laisserait Obama en posture délicate de Président sans pouvoir et de canard boîteux.

Les dirigeants iraniens, après avoir fait la topographie de la situation politique aux Etats-Unis, ont pris la précaution de présenter une motion au Majlis, qui exigerait un examen parlementaire, chaque mois, de la performance américaine en matière de conformité à l’accord, qui aura le pouvoir d’annuler l’accord, si cette performance est jugée insatisfaisante.

Cela oppose le parlement iranien au Sénat américain et, par déduction, cela met Hillary Clinton à la place du conducteur, en alter-ego politique à Washington, face à son vis-à-vis l’Ayatollah Ali Khamenei à Téhéran.

Quoi qu’elle décide, à présent – pour ou contre l’accord iranien – aura des conséquences directes sur sa campagne pour la présidence. Cette campagne a encore presqu’un an et demi devant elle, jusqu’à l’élection du Novembre 2016. Si elle appuie cet accord et laisse les Sénateurs Démocrates éviter de voter contre lui, elle sera tenu pour responsable – non seulement par les donateurs juifs de sa campagne, mais jusqu’à un certain point, par l’électeur américain également. Les renseignements israéliens et saoudiens emploieront certainement un microscope pour découvrir les particules de preuves les plus infimes de non-conformité iranienne. Elles lui seront jetées au visage.

 

Les rivaux Républicains alimenteront certainement leurs campagnes par des allégations de reddition totale du camp Obama-Kerry face à l’Iran – et cela aura sûrement des conséquences pour les perspectives de carrière de l’ancienne Secrétaire d’Etat d’Obama, Hillary clinton. Soutenir Obama jetera, par conséquent, une ombre sur ses propres espérances présidentielles, alors que prendre la tête d’une mutinerie des Sénateurs démocrates contre lui peut certainement interompre l’accord avant que l’année ne se termine. Quoiqu’il en soit, H. Clinton est confrontée à l’une de ses plus difficiles décisions, depuis qu’elle a décidé de concourir pour devenir la première femme-Président d’Amérique.

DEBKAfile  Analyse exclusive 13 juillet 2015, 11:00 AM (IDT)

debka.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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