Clash diplomatique entre la France et Israël sur le dossier palestinien

Le ton est monté au cours d’une rencontre entre délégations de diplomates de haut rang à Jérusalem

Des entretiens stratégiques entre diplomates français et israéliens sur l’initiative du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius dans le dossier israélo-palestinien ont viré à la polémique la semaine dernière. Jérusalem accuse en effet Paris d’avoir agi sans concertation.

C’est dans le cadre de la réunion stratégique annuelle entre les deux pays qui s’est tenue cette année à Jérusalem que la discussion a dégénéré.

Les délégations se sont rencontrées au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem et étaient menées par le directeur-général Nissim Ben-Shitreet pour Israël et son homologue français Christian Masset.

La réunion avait pour mission des échanges sur des dossiers sécuritaires et diplomatiques, mais elle avait également pour but de symboliser l’étroite coordination entre les deux pays.

Selon les diplomates israéliens, au cours de ce genre de forum, les deux parties mettent généralement en exergue ce qu’elles ont en commun tout en essayant d’éviter tous les points qui « fâchent », à savoir les polémiques et désaccords sur certains sujets.

Dès le début des conversations, il est devenu évident, rapporte le journal Haaretz, qu’il serait difficile, voire impossible de rapprocher les positions, en particulier pour ce qui touche au dossier israélo-palestinien pour lequel la France entend présenter une résolution devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.

Les diplomates des deux parties ont confié que les échanges difficiles ont été la preuve de la profondeur de la tension entre les deux pays.

La proposition française devant l’Onu pour une tentative de règlement du conflit israélo-palestinien a conduit à des éclats.

Les diplomates israéliens ont affirmé avoir reçu ces dernières semaines des informations indiquant que les Français discutaient avec les Palestiniens, des pays arabes et certains membres du Conseil de Sécurité, à Paris comme à New York, de la formulation de la résolution qui devrait être présentée, alors qu’Israël n’a, à aucun moment, été consulté.

Selon des sources israéliennes proches du dossier, le directeur-général Nissim Ben-Shitreet aurait dénoncé la conduite française.

« Vous parlez avec le monde entier de votre initiative, sauf avec nous. Vous semblez avoir oublié que nous sommes également partie prenante dans ce dossier et que vous devez nous y impliquer », aurait déclaré Ben-Shitreet, selon les sources israéliennes qui ont précisé que les diplomates français se seraient mis sur la défensive, niant avoir présenté un brouillon aux Palestiniens et aux pays arabes.

« Ils (les membres de la délégation française, ndlr) ont dit que les choses étaient à un stade préliminaire et que lorsque quelque chose se profilerait, ils nous l’aurait présenté. Ils ont ajouté que cette procédure devant le Conseil de Sécurité était dans notre intérêt et qu’ils tentent d’aboutir à une formule qui soit acceptable pour les deux parties et qui pourrait permettre de faire redémmarer le processus de paix », ont encore rapporté les sources.

Les Israéliens, cependant, n’auraient pas été convaincus par les explications des représentants du Quai d’Orsay et le ton serait monté, virant aux récriminations mutuelles. » A certain moment, le dialogue stratégique est devenu un dialogue de sourds », a souligné un diplomate israélien.

Les deux délégations ont convenu que le ton et la tension des discussions reflètent l’état actuel des relations entre les deux pays.

L’impasse du processus de paix, le sentiment en Europe qu’Israël entend continuer à développer les constructions dans les implantations, et le nombre croissant d’initiatives internationales à l’ONU relèguent des accords cruciaux sur les grandes questions comme le programme nucléaire iranien, la Syrie et le Hezbollah.

« Nous sommes à un moment critique de nos relations. Il y a un véritable déficit d’accord sur le dossier palestinien. On constate une frustration croissante en Europe et c’est ce que nous tentons d’expliquer », a confié un diplomate français au journal Haaretz.

Washington et des pays arabes demandent à Paris de retarder la présentation de son initiative

Selon les termes de la proposition française, la résolution comprendrait l’établissement d’un Etat palestinien sur les bases des frontières de juin 1967 avec des échanges de territoires, Jérusalem comme capitale des deux Etats, israélien et palestinien, avec une date butoir pour mettre fin à l’ « occupation » et le tenue d’une conférence internationale pour la paix.

Les Etats-Unis et plusieurs autres pays, y-compris arabes, ont demandé durant ces deux dernières semaines au gouvernement français de repousser son initiative de résolution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies sur le dossier israélo-palestinien.Cs pays demandent à Paris d’attendre au moins jusqu’au 30 juin, date butoir pour un accord sur le nucléaire iranien.

Des diplomates américains et européens de haut rang ont confié au journal Haaretz que ce message a été relayé au ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius ainsi qu’à la mission diplomatique française à l’Onu.

i24news.tv

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