Après 40 jours et 40 nuits de jeûne, la grève de la faim des Prisonniers palestiniens a pris fin juste avant l’aube samedi – et ce n’est pas une coïncidence, puisque c’est juste avant le mois sacré musulman du Ramadan. L’annonce s’est accompagnée de proclamations fiévreuses dans les médias palestiniens, parlant d’une « grande victoire » pour les prisonniers et leur dirigeant incontesté Marwan Barghouti.

Alors qu’ils se disputent les conditions dans lesquelles cette grève a pris fin, tous les camps impliqués, Barghouti, l’autorité des prisons d’Israël et même l’Autorité Palestinienne – peuvent prétendre à des réalisations significatives. Mais le vainqueur central reste Barghouti, qui s’est rappelé à l’intérêt du public et s’est fermement imposé comme le favori de l’opinion publique palestinienne et, à leurs yeux, un successeur naturel du Président de l’AP, Mahmoud Abbas.

Barghouti, l’un des dirigeants politiques et historiques du Fatah en tant que chef terroriste condamné à cinq vies de prisons pour des meurtres planifiés et commis au cours de la Seconde Intifada palestinienne, a constitué le point de focalisation de toute cette grève de la faim. C’est lui qui l’a initiée, c’est lui que les services de la prison ont pu filmer en train de manger une barre chocolatée et il se sort de tout ce comme un symbole national palestinien.

Barghouti a commencé cette grève avec 1.150 de ses camarades du Fatah (soit environ 1/3 du total des prisonniers issus du Fatah et un sixième de la totalité des détenus sécuritaires), en avançant toute une liste très longue de revendications imposées à Israël : 20 chaînes de télévision, des livres et des magazines, sans la moindre restriction, l’air conditionné, une grande sélection d’articles disponibles à l’achat dans les cantines, plus de visites familiales, la relance des études universitaires ouvertes, l’usage du téléphone public, des examens médicaux annuels pour les prisonniers et  la fin de tout confinement solitaire isolé en cas de manquement à la discipline, de la part d’un terroriste condamné. Bref, des prisons cinq étoiles inscrites au Guide Michelin, où se serait un bonheur de venir passer des vacances payées par le contribuable, incidemment victime du terrorisme.

La grève s’achève alors qu’une seule de ces revendications bénéficie d’un aménagement : la restauration d’une seconde visite familiale mensuelle – un geste qui n’a aucun lien avec Israël, puisqu’il a été arrêté il y a un an par la Croix-Rouge Internationale, qui disait que les membres des familles ne se présentaient plus et qu’ils n’avaient pas le budget nécessaire pour s’inscrire dans ce programme de deux visites mensuelles. En effet, il ne devient seulement possible de restaurer cette mesure parce que l’AP a proposé de la financer.

En faisant cela, l’Autorité Palestinienne n’a fait que tendre une perche justificatrice à Barghouti et aux autres prisonniers pour qu’ils mettent fin à leur grève, alors qu’elle prenait un tour dangereux, avec 30 détenus hospitalisés.

Mais, en vérité, pour Barghouti, cette grève n’avait strictement rien à voir avec les conditions réelles en prison.

Palestinians take part in a protest in support of Palestinian prisoners on hunger strike in Israeli jails, in the West Bank city of Bethlehem, on May 4, 2017. (Flash90)

Soutien aux grévistes de la faim à  Bethlehem, le 4 Mai 2017. (Flash90)

 

Il a lancé cette grève ,en partie, à cause de son statut politique en voie de détérioration au sein du Fatah. Après les récentes élections internes au Comité Central du Fatah, où il est arrivé en tête, ses collègues vivant à l’extérieur des prisons, l’ont oublié et se sont assurés qu’il n’obtienne aucun poste important, comme par exemple, celui de Vice-Président.

 

 

Barghouti a compris qu’Abbas et les autres membres du Comité central essayaient de l’isoler de l’opinion publique palestinienne et de l’attention des partisans du Fatah. Pour contrer cela, il s’est lancé avec l’idée de diriger une grève de la faim afin de protester contre les conditions vécues par les prisonniers sécuritaires palestiniens, relevant tous d’une condamnation pour terrorisme, mais une question qui fait presque entièrement consensus parmi les Palestiniens, majoritairement partisans de « la lutte armée contre Israël » et opposés au processus de paix, rôle abandonné à Abbas, inexistant pour l’incarner à la table des négociations.

Les prisonniers du Fatah en Israël n’avaient pas mené de grève la faim depuis 13 ans, aussi cet effort s’est attiré le soutien de l’opinion palestinienne et à fait les gros titres de la presse locale depuis son lancement, tout en contraignant les autres dirigeants palestiniens à faire au moins semblant de soutenir les « prisonniers ne lutte ». De même, hormis les cadres du Fatah, l’autre pouvoir qui compte parmi les prisonniers, le Hamas -qui n’a pas pris part à la grève – a aussi été forcé de faire la démonstration publique de son soutien « inconditionnel » à « la juste cause » des prisonniers.

Members of terror groups in the Gaza Strip stand in front of a portrait of Marwan Barghouti as they attend a press conference in Gaza City in solidarity with Palestinian prisoners on hunger strike in Israeli jails on May 18, 2017. ( AFP PHOTO / MOHAMMED ABED)

Membres des différents groupes terroristes, contraints de parader devant l’affiche de Marwan Barghouti à Gaza, alors qu’ils assistent à une conférence de presse à Gaza City ten solidarité avec les grévistes de la faim le 18 Mai 2017. (AFP/Mohammed Abed)

Barghouti n’est pas parvenu à ses fins et il a subi plusieurs échecs tout le long de ce chemin semé d’embûches. D’abord, premier revers, la très vaste majorité des 6.500 prisonniers du Hamas et du Fatah ne s’est pas jointe à la grève. Des luttes de pouvoir entre les groupes et des conflits internes au sein du Fatah l’ont empêché de prendre l’ampleur souhaitée. Des sources proches de Barghouti disent que ses rivaux au sein du Fatah ont utilisé des dirigeants en prison afin qu’ils persuadent les grévistes de renoncer. A la fin, 834 prisonniers restaient en grève.

Deuxièmement, Barghouti n’a eu qu’un succès limité dans la mobilisation de l’opinion publique. Alors que des milliers ont pu prendre part à diverses manifestations et qu’il y a eu des grèves sporadiques de solidarité et une augmentation des heurts entre les forces israéliennes et les Palestiniens, les manifestations massives n’ont pas balayé ni secoué la Bande Occidentale de Judée-Samarie. Ceci en partie parce que les forces de sécurité d’Abbas ont fait un effort considérable pour empêcher des confrontations plus importantes avec les forces israéliennes ; du coup, après 40 jours, ce territoire est significativement moins sous tension qu’auparavant.

Palestinians take part in a rally in support of Palestinian prisoners on hunger strike in Israeli jails, in the west bank city of Ramallah, May 3, 2017. (Flash90)

Ramallah,3 mai 2017. (Flash90)

Mais les médias palestiniens n’ont cessé de chanter les louanges de Barghouti. Son image est à nouveau affichée dans le plus petit village, les camps et les villes. Son nom est à présent redevenu familier, même à ceux qui sont nés après son entrée en prison pour son rôle de dirigeant de la Seconde Intifada et ses cinq condamnations à la prison à vie.

Pour beaucoup d’entre eux et, bien que ce soit désagréable pour beaucoup d’Israéliens, il peut porter le masque du « Nelson Mandela » palestinien et, plus pratiquement, exiger le poste de futur Président après Abbas.

Et qu’en est-il de l’autorité des prisons israéliennes? Elle peut soutenir et justifier qu’elle n’a en réalité, cédé à aucune des exigences des grévistes. Elle a réussi à empêcher cette grève de devenir entièrement hors de contrôle et à incarner un réel mouvement de masse. Les prisonniers den grève ont été mis en confinement et des services médicaux ont été installés en prison afin de s’occuper des problèmes de santé, sans que cela ne termine façon dramatique.

Parmi les bourdes significatives, pour Barghouti, celui-ci a été pis « la main dans le sac » à manger une barre chocolatée « Tortit » dans sa cellule.

 

Barghouti était en isolement, presque oublié par le monde, quand Israël en diffusant la vidéo, l’a ramené à l’avant-scène. Censée discréditer Barghouti, l’autorité des prisons a presque réussi à en faire une victime, notamment dans les territoires où sa réputation est même devenue plus forte.

Cependant quelqu’un au sein de l’autorité des prisons a décidé de transférer tous les prisonniers en grève, dont Barghouti, à la prison d’Ashkelon, dans le but de leur permettre de se concerter et de mettre un terme à la grève. Emmener Barghouti à Ashkelon peut être considéré comme une forme implicite de reconnaissance de l’importance prise par cette grève et de la nécessité de trouver une issue.

Israël peut dire ne pas avoir « négocié » avec Barghouti, mais l’a amené à Ashkelon et, une fois là, l’a laissé diriger les discussions pour qu’il mette un terme à la grève. On peut dose demander pourquoi on n’a pas arrêté cette mesure de transfert plus tôt, en espérant pouvoir l’achever dès ses prémisses.

 

Finalement, qu’y a gagné l’Autorité Palestinienne, qui a donné son accord pour payer le coût des visites familiales et tenter de montrer au public à quel point elle se préoccupe des prisonniers? Le Hamas, en se tenant à l’écart, n’a pas tiré un seul avantage de ce mouvement, ce qui peut être à l’entière satisfaction du Fatah.

En fait, l’Autorité Palestinienne a fait un effort concerté pour mettre un terme à cette grève. Ce n’est évidemment pas (seulement) pour le bien-être des prisonniers sécuritaires,mais parce qu’Abbas et le Fatah ont compris que, chaque jour passant, les tensions dans le territoire risquaient d’augmenter, autant que le statut de héros » de Marwan Barghouti.

 

©JForum avec agences.

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watsa46

After Manchester, the deafening silence of the 51 Sunnis leaders speaks VOLUME. The rot speaks from Teheran!

watsa46

Let hi rot in jail until death.

Diallo 621

Pour se démarquer d’un environnement fortement polythéiste à la Mecque à l’époque du Prophète, la révélation coranique insiste fortement sur l’unicité divine (« Allah » c’est-à-dire « Le Dieu »). Le mot Allah désignait déjà la divinité principale et créatrice à la Mecque. Mais le Coran insiste sur son unicité Tawhid (le monothéisme) et donc l’importance de ne rien lui associer.

Dans un verset du Coran : « « Il n’y a rien qui Lui ressemble ; et c’est Lui l’Audient, le Clairvoyant.» ». (Coran 42:11), il est le créateur des cieux, de la terre et de toutes les créatures dont l’homme. Allah n’est ni masculin ni féminin et ne ressemble à rien d’entre ses créations. Dieu est unique dans son essence, il n’a pas d’égal dans l’univers, et le fidèle musulman doit lui vouer un culte exclusif (Tawhid), selon le Coran : « Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus. Et nul n’est égal à Lui. » (Coran 112:4). L’expression Allahou Akbar « Dieu est le plus grand » marque également dans le comparatif, l’insistance de l’unicité divine.

Le terme Allah s’utilise régulièrement dans la culture musulmane. Par exemple, les musulmans commencent leurs actes au nom d’Allah Bi Ismi Allah, ils expriment leur satisfaction en disant « Louange à Dieu » al hamdou li-Allah ou déplorent le décès d’un proche « nous sommes à Dieu et à lui nous retournons » Ina li-Allahi wa ina ilayhi raji oun. S’ils commettent un péché ils demandent le pardon d’Allah astaghfir Allah. Lorsqu’ils expriment leurs intentions, prévisions ou leurs espérances: « Si Dieu le veut » In cha’ Allah.

Les musulmans utilisent également le terme Rabb (Seigneur) pour désigner Dieu (en général accompagner de l’objet: Rabb-ukka (Ton Seigneur), Rabb al samawati wa al ard (Le Seigneur des Cieux et de la Terre), etc.

Le théologien musulman Ibn Taymiyya a soutenu qu’il existe une différence entre « la nécessité de la reconnaissance de la Seigneurie de Dieu » (robubiya) (Dieu, Seigneur et Gérant des mondes) et « la reconnaissance de sa Divinité absolue » (Uluhiya) (vocation exclusive de l’adoration à Dieu). Il affirme que l’apport de l’islam n’est pas dans la « rububiya » (Allah était déjà reconnu par tous, même par les polythéistes de la Mecque) mais « Uluhiya » (l’adoration unique). Cette thèse a largement été contestée par la plupart des savants musulmans qui affirment que les deux ne peuvent pas aller l’un sans l’autre.

Alors Barghouti mort ou pas l’Islam va triompher Haut et fort

;AMSALLEM

BARGHOUTI symbole de la félonie universelle et de l’aveuglement des peuples à ne pas accepter la vérité .

Daniel

Faire de ce Marwan Barghouti un prétendant au trône du Roi des voleurs, c’est oublier un peu trop vite que cet homme est condamné jusqu’à la fin de ces jours pour des crimes envers des enfants et des adultes civils.
Qu’est-ce que cet homme représente politiquement alors qu’il n’a jamais fait la moindre propositions pour les Arabes dits Palestinien.
L’engouement orchestré autour de cet homme est à l’image de tout le raffut que ces gens font autour de leurs origines. Ils sèment plus de brouillard que d’arguments historique. Et pour souligner leurs prétentions délirantes, ils estiment sans doute, qu’un pays se construit avec des armes et des Corans.

Meir haddad

Ce monstre n’aura certes aucun mal à renverser une crapule qui ne représente que lui même …..il n’ose pas imaginer faire de nouvelles élections de crainte d’obliger ses enfants à rembourser les fonds volés.
Quoi qu’il en soit il aurait été judicieux d’expliquer aux lecteurs que la condamnation de ce monstre tueur d’enfants est de 5 condamnations à vie
…donc on a largement le temps d’en discuter.