La fois où Steve Bannon a tenté d’organiser une visite de Trump sur les Hauteurs du Golan

Après un chaleureux accueil impromptu, de la part de l’Ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Ron Dermer, Steve Bannon pourrait bien s’être trouvé un autre défenseur naturel israélien.

Ron Dermer, the Senior Advisor to Prime Minister Netanyahu, speaks about how to defend Israel online at a convention for Jewish bloggers held in Jerusalem on September 13, 2009. Photo by Miriam Alster/Flash90 *** Local Caption *** ??? ????
Ron Dermer, Conseiller principal du Premier Ministre Netanyahu. Photo by Miriam Alster/Flash90 *** Local Caption ***

Moti Kahana, un homme d’Affaires israélien qui vient de passer les cinq dernières années à travailler dans l’aide humanitaire pour les réfugiés syriens, est désireux de se porter garant pour l’ancien directeur de Breitbart, qui, selon Kahana, n’a pas seulement un faible pour les Juifs et les Israéliens, mais est aussi vivement intéressé à amener son patron, Donald Trump, pour qu’il soutienne un plan de secours aux Syriens.

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Cette histoire remonte à septembre, quand Bannon faisait déjà partie de l’équipe de Trump et Kahana, fondateur d’Amaliah, une organisation d’assistance humanitaire américano-israélienne, tentait d’obtenir des appuis politiques américains, dans l’idée d’instaurer des zones de sécurité pour les réfugiés, le long des frontières de la Syrie avec Israël et la Jordanie.

Des Zones de sécurité, une idée mijotée depuis plusieurs années par les experts observant la crise syrienne, pourrait apporter un environnement protégé aux Syriens fuyant lres lignes de front de la guerre civile, sans avoir à quitter leur pays [ce qui, entre parenthèses, arrangerait les pays européens soudain saturés par cette crise], Kahana affirme que ses tentatives d’approche de la Campagne Clinton afin d’entraîner à son bord l’ancienne Secrétaire d’Etat, ont été rejetées part son équipe. Il a eu accès à Oz Sultan, un expert Musulman conservateur et partisan de Trump, pour tenter de capter l’intérêt du Candidat Républicain en faveur de ses idées. Selon Kahana, Sultan a favorisé le contact avec Bannon.

Moti Kahana
Moti Kahana

Kahana, un entrepreneur basé dans le New Jersey, né et qui a grandi en Israël, a travaillé sans relâche ces dernières années, afin d’assister les réfugiés syriens, principalement grâce au travail des groupes humanitaires israéliens. L’essentiel de son travail se focalise à présent sur cette idée de mettre sur pied ces zones sécurisées, la première d’entre elles étant les Hauteurs du Golan, le long de la frontière syrienne avec Israël.

L’idée qu’il a présentée à Bannon est de grande envergure. Trump, selon ce que suggèrent Kahana et Sultan, aurait pu se rendre en visite en Israël à la fin septembre et faire un séjour sur les Hauteurs du Golan, en accompagnant le Premier Ministre  israélien, Binyamin Netanyahu et l’Ambassadeur de Jordanie en Israël. Une opération-photos sur la ligne de frontière syrienne aurait cimenté l’image de Trump en tant que dirigeant ayant une vision claire et lucide en vue de résoudre la crise syrienne.

Ce projet n’a jamais décollé. Netanyahu se rendait à New York pour l’Assemblée Générale des Ntions-Unies, cette même semaine et il a fini par rencontrer en privé Trump autant que Clinton. Kahana n’a pas pour autant renoncé et lancé une nouvelle idée à Bannon : pourquoi ne pas organiser une visite d’Ivanka Trump et de Jared Kushner en Israël, au cours des grandes vacances juives de Tichri? Cette idée, également, n’a pas pris son envol.

Mais Kahana n’a que des éloges à faire pour l’ancien patron de Breitbart.

« Nous sommes devenus amis et à présent, je veux l’introduire auprès de la communauté juive », a t-il précisé dans une interview. « Je veux expliquer aux Juifs Américains que, d’après mon expérience, Bannon travaille pour l’alignement des intérêts de l’Amérique, d’Israël et du peuple syrien. Je ne vois là aucune forme d’antisémitisme ».

Et quel serait l’intérêt de Bannon à l’instauration de zones de sécurité pour les Syriens?

L’argument commercial présenté par Kahana et Sultan au conseiller de Trump n’était pas uniquement humanitaire. Pour le coût de la réinstallation d’un seul réfugié syrien env Amérique, ont-ils raisonné, l’Amérique pourrait maintenir ohrs de danger 12 syriens, dans des zones sanctuarisées le long des frontières.

« Je pense qu’il veut aider les Syriens et je pense qu’il ne veut pas que les Syriens viennent aux Etats-Unis », dit-il.

L’équipe de transition de Trump n’a pas répondu aux requêtes de commentaires complémentaires.

 Nathan Guttman 17 Novembre 2016

Contact Nathan Guttman par guttman@forward.com ou surTwitter @nathanguttman

forward.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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