Alors qu’on rendait hommage mardi soir aux victimes de l’Hyper cacher, Europe 1 s’est interrogée dans une enquête courageuse, sur l’évolution de la menace antisémite en Ile de France, 3 ans après le drame. Et le moins que l’on puisse dire, les chiffres sont alarmants.

Principal indice de ce phénomène, l’  « alyah interne » des juifs d’Ile de France . De quoi s’agit il ? Des familles juives, traumatisées par la répétition d’agressions ou de menaces antisémites qui abandonnent leur quartier d’origine pour « monter » vers des quartiers où il se sentent en sécurité.

Les juifs d’Ile de France déménagent en masse

Outre les témoignages poignants relayés par cette enquête,- tel celui de Daniel assailli par les courriers de menace et les tags antisémites – c’est l’ampleur du phénomène qui s’avère préoccupante. D’après le bureau national contre l’antisémitisme, BNCVA, en 10 ans, 60 000 juifs d’Ile de France ont déménagé !

Ces chiffres s’ajoutent aux 7000 juifs qui ont carrément quitté la France depuis les attentats de l’Hyper Cacher.

Jérome Fourquet, auteur du département opinion de l’IFOP, auteur d’un livre enquête sur l’antisémitisme en France, « l’an prochain à Jérusalem ? » , indique que « sur une quinzaine d’années, des effectifs de populations ou de familles juives se sont effondrés dans toute une série de communes de Seine-Saint-Denis »

Saint Denis, 1er département touché par l’exode des familles juives

Les chiffres terribles de la diminution du nombre de familles juives dans les différentes communes :

  • A Aulnay sous bois : de 600 à 100 familles juives
  • Au Blanc Mesnil : de 300 à 100
  • A Clichy sous bois : de 400 à 80
  • A la Courneuve : de 300 à 80

D’autres communes telles que Tremblay en France (qui n’a jamais aussi bien porté son nom) sont touchées par le phénomène : les communautés périclitent, les synagogues, désertées, ont toutes les peines du monde à réunir minyan ( le chorum de 10 hommes nécessaire à la tenue des offices religieux), les restaurants cachers ferment les uns après les autres…

L’auteur de cette enquête indique que « ces mouvements sont anormalement élevés et qu’ils sont provoqués par cette montée de l’insécurité »

Autre chiffre inquiétant : la population juive de France, qui représente 1 % de la population française totale focalise à elle seule 50 % des actes racistes en France

L’Ouest Parisien et Sarcelles comme pricipales destinations

Ces familles juives en quête de tranquillité trouvent refuge dans l’Ouest Parisien, plus particulièrement aux alentours du 17e arrondissement de Paris.

En 10 ans, le nombre de restaurants cachers y a été multiplié par 17 (tout sauf un hasard) : il est passé de 2 à 34. Muriel Gordon Schor, l’adjointe au maire de l’arrondissement relate que « Les soirs de Shabbat, les gens se promène en kippa, ils ne se cachent pas, ils n’ont pas peur. »

D’autres familles juives choisissent de rejoindre des communautés déjà existantes, comme Sarcelles, «  la petite Jérusalem »

Bien que cette Alyah interne soit sûrement plus facile à réaliser que l’Alyah vers Israël (Quoique…), combien de temps pourront elles se contenter de la petite Jérusalem, alors que la Grande leur tend les bras ?

L’equête complète d’Europe 1 :

écrit par Thierry Tordjman

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