L’Azerbaïdjan célèbre sa victoire sur l’Arménie

Le président azerbaïdjanais tente de servir de médiateur entre Israël et la Turquie afin de rétablir les relations très abîmées entre eux

Aliyev a commencé à prendre des mesures pratiques en faveur de ses alliés qui ont fourni des armes à son pays. Il s’est entretenu par téléphone avec Erdogan et les conseillers du président azéri ont annoncé à Israël que le président turc avait adopté une position (plus) positive. Selon les responsables israéliens: l’Azerbaïdjan veut que ses deux grands amis reviennent à des relations normales et est prêt à mettre l’épaule à la roue pour sortir de l’enlisement..

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a intérêt à mener la médiation entre ses deux alliés, Israël et la Turquie, afin de rétablir les relations entre eux -ce qui renforcerait sa propre position -, et a même commencé à prendre des mesures pratiques, ont déclaré aujourd’hui (mercredi 23 décembre) de hauts responsables israéliens impliqués dans cette affaire.

La Turquie et Israël ont joué un rôle important dans la victoire de l’Azerbaïdjan sur l’Arménie durant les batailles du conflit du Haut-Karabakh, il y a quelques semaines. Les avions sans pilote fabriqués en Israël et en Turquie et d’autres armes fournies par les deux pays à l’Azerbaïdjan l’ont aidé à atteindre la suprématie militaire sur l’Arménie (ce qui n’avait pas été le cas lors de précédents cycles de violence, où la Russie appuyait plus clairement l’Arménie tout e n prétendant à la neutralité arbitrale).

De hauts responsables israéliens ont déclaré que le président azéri Aliyev s’était récemment entretenu par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et avait discuté avec lui des relations entre son pays et Israël. Les conseillers d’Aliyev ont dit à leurs collègues israéliens qu’Erdogan a répondu positivement et n’a pas rejeté catégoriquement  l’option d’une amélioration des relations avec Israël. Mais les précédentes tentatives, même appuyées par Obama en 2013, se sont toutes soldées par le délitement, qu’on peut penser « structurel », étant données les orientations idéologiques et géostratégiques de deux pays qui se tournent régulièrement le dos depuis 2009.

 

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le président turc Recep Tayyip Erdogan, Bakou, 10 décembre 2020

Conversation « positive ». Erdogan et Aliyev (Photo: Reuters)

Erdogan a un long pedigree d’attaques violentes contre Israël, mais les conseillers du président azerbaïdjanais ont dit à leurs homologues israéliens que le président turc n’était pas anti-israélien (sauf quant il héberge et renseigne le Hamas…) et qu’il avait été « trompé par certains conseillers » (i.e : Davutoglu?) qui ne travaillaient plus pour lui.

Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jihon Bayramov s’est entretenu par téléphone avec le ministre israéliens des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi il y a environ une semaine et a également soulevé la question des relations israélo-turques.. De hauts responsables israéliens ont déclaré qu’il avait dit à Ashkenazi que l’Azerbaïdjan pensait que c’était le bon moment pour une réconciliation entre Israël et la Turquie (celle-ci craint que Biden ne soit pas aussi coopératif que ne l’a été l’entourage de Trump, notamment à travers son conseil à la Sécurité Nationale Michael Flynn ou Paul Manafort, partisan d’un lobby pro-turc à Washington).

« Le président azerbaïdjanais Aliyev et ses principaux conseillers ont fait passer le message qu’ils voulaient que leurs deux grands amis – la Turquie et Israël – reviennent à des relations normales, et ils sont prêts à aider à y parvenir », ont déclaré des responsables israéliens. Le ministère israélien des Affaires étrangères et le conseiller en politique étrangère d’Aliyev, Wisdom Hajib, ont refusé de commenter.

 

Le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi à Berlin, Allemagne, le 27 août 2020

Selon l’Azerbaïdjan, un bon moment pour la réconciliation. Ashkenazi (Photo: AP)

Les relations entre Israël et la Turquie se sont détériorées depuis l’opération Plomb durci à Gaza en 2008. Les relations entre les deux pays ont été presque complètement gelées après l’affaire de la flottille vers Gaza et l’incident de Mavi Marmara en 2010. Lors de sa visite en Israël en 2013, le président américain Barack Obama a eu une conversation téléphonique avec Erdogan et le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour lancer un processus de réconciliation. Les pourparlers entre les parties sont restés bloqués jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé pour normaliser les relations en 2016. Mais en 2018, les relations ont connu une autre crise à cause des événements sur le mont du Temple – la Turquie a expulsé l’ambassadeur d’Israël et les 2 pays se sont à nouveau éloignés.

Récemment, des responsables turcs ont annoncé publiquement à l’intention d’Israël qu’ils étaient prêts à réchauffer leurs relations – en particulier à la lumière de l’entrée imminente de Joe Biden à la Maison Blanche.. Les Turcs ont principalement marqué la question de l’exploration gazière en Méditerranée orientale – dans laquelle ils ont un différend insoluble avec la Grèce et Chypre – comme un domaine dans lequel ils veulent coopérer avec Israël.

Les responsables israéliens disent qu’ils font très attention à la question turque et se méfient beaucoup des intentions d’Erdogan. Selon eux, en tout cas, Israël n’a pas l’intention de nuire à ses relations avec la Grèce et Chypre au prix d’un pseudo-rétablissement temporaire rétablir des relations avec la Turquie, au prétexte qu’Erdogan redouterait plus la nouvelle administration que l’ancienne…

Marc Brzustowski avec news.walla.co.il

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ixiane

Méfiance …. attention la Taqyya rôde !! Comment peut-on faire confiance à ERDOGAN !!!

Marco po

c’est Erdogan le problème et les turcs le suivent comme des moutons , ce n’est pas forcément l’administration Biden qu’il craint mais l’économie du pays qui chancèle , les problèmes avec l’UE qui sanctionne la Turquie , Israël doit laisser tomber Erdogan et rétablir des relations au départ de ce dictateur turc

andre

C’est le moment de renforcer l’amitie avec la Grece et Chypre.