Les blasphèmes d’Alexandra Laignel-Lavastine

Quand la gauche renoue avec le réel

 

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En d’autres temps, ceux d’avant la charia, on aurait dit que son livre sent le fagot. Alexandra Laignel-Lavastine est de gauche. C’est elle qui le dit et il n’y aucune raison de ne pas la croire. Mais, hélas pour elle, à gauche il y a beaucoup de Torquemada et de Savonarole. Son livre La Pensée égarée sera donc brûlé. Et elle avec.

Alexandra Laignel-Lavastine a, quand nécessaire, la plume affûtée du pamphlétaire. Mais elle est universitaire : tout chez elle est argumenté, étayé et magistralement documenté. Son livre peut se lire comme un De profundis pour une France morte. Mais on peut aussi y trouver la vigueur roborative d’un Darien dans La Belle France. C’est-à-dire un plaidoyer de combat pour l’avenir bien plus qu’une lamentation. Elle ne se contente pas de dénoncer le politiquement correct : elle explique de façon détaillée de quoi il s’agit. D’une soumission au sens houellebecquien du terme à une pensée dominante amoureusement séduite par l’islam (la religion des « nouveaux damnés de la terre »). D’une abdication totale de tout sens critique. D’un déni effrayant de la réalité, d’un aveuglement volontaire comme la servitude peut être volontaire.

Alexandra Laignel-Lavastine estime, à juste titre, qu’après la défaite du nazisme et la mort du communisme un nouveau totalitarisme est né : l’islamisme, qui mène le djihad à l’échelle planétaire. Chez nous, de la même façon que le communisme et (un peu moins) le nazisme, il a ses compagnons de route. Ces derniers sont d’autant plus arrogants et obtus qu’ils sont convaincus de représenter le camp du Bien. Et ce camp-là refuse obstinément de voir le mal là où il est. Puisque la seule raison d’être de cette « pensée égarée », de cette pensée captive, c’est de combattre le fascisme et le racisme.

Le livre d’Alexandra Laignel-Lavastine aurait pu s’appeler La Trahison des clercs. Car c’est bien de cela qu’il parle. Mais bon, le titre était déjà pris par Julien Benda. Bien sûr, le thème du 11 janvier est omniprésent dans son livre : elle voit dans les attentats une sanglante réplique hexagonale du 11-Septembre américain. Et voilà ce qu’elle en dit. Alexandra Laignel-Lavastine habite depuis trente ans dans le 93, Saint-Ouen précisément. Elle connaît bien les jeunes de son quartier qui sont allés à l’école avec son fils. Elle a discuté avec eux. Réponse unanime : il n’en ont rien à f… qu’on tue des dessinateurs, des flics et des Juifs… Ils sont ailleurs. Les quelques lignes qu’elle leur consacre valent largement les centaines de pages d’Emmanuel Todd.

Alexandra Laignel-Lavastine, La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme : essai sur les penchants suicidaires de l’Europe, Grasset.

*Photo : CSOJ.

9782246857112

La pensée égarée: Islamisme, populisme, antisémitisme : essai sur les penchants suicidaires de l’Europe

Price: EUR 18,00

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Publié le 17 mai 2015 à 12:00 dans Culture Politique Religion

 

causeur.fr

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« Un plaidoyer de combat pour l’avenir bien plus qu’une lamentation : Alexandra Lavastine ne se contente pas de dénoncer le politiquement correct : elle explique de façon détaillée de quoi il s’agit. D’une soumission au sens houellebecquien du terme à une pensée dominante amoureusement séduite par l’islam (la religion des“damnés de la terre“). D’une abdication totale de tout sens critique. D’un déni effrayant de la réalité », Benoît Rayski, Causeur

L’après-Charlie

et la nouvelle trahison des clercs

Conférence par
Alexandra
Laignel-Lavastine

Philosophe et essayiste

qui présentera etdédicacera son ouvrage

La Pensée égarée

Islamisme, populisme, antisémitisme :

Essai sur les penchants suicidaires de l’Europe
Editions Grasset (2015)

 Mercredi 10 juin 2015 à 20h00

Salon de la mairie du XVIIème arrondissement

16/20 rue des Batignolles 75017 PARIS

Métro : Rome ou Place de Clichy – Bus : 66, 30, 31

 
Nombre de places limitées -réservation demandée               
PAF membre : 12 € – PAF non membre : 15 €                                        
PAF Couple : 20 €                            

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INSCRIPTION à renvoyer à
Association France-Israël  – 58 avenue Wagram 75017 PARIS

Tél :01 47 20 79 50 – e-mail : contact@france-israel.info

 M., Mme, Melle :                                                        Nombre de participants :   

Adresse :     

Tél. et mail :                                                                                     Montant :

 

La Pensée égarée
Islamisme, populisme, antisémitisme :
Essai sur les penchants suicidaires de l’Europe
AlexandraLaignel-Lavastine
Editions Grasset, 220pages, en librairie depuis le 14 mai

Comment en sommes-nous arrivés aux Sanglantes Journées de janvier 2015 ? Cet essai, écrit pour l’essentiel en Israël pendant l’été 2014, explore plus d’une décennie de trahisons et de capitulations des élites, de « gauche » surtout, passées maîtres dans l’art méthodique de se crever mentalement les yeux par crainte de nourrir l’« islamophobie ». Si ces clercs obcures peuvent se défendre d’avoir armé le bras des assassins, de Merah aux frères Kouachi, ils n’en ont pas moins œuvré à notre désarmement intellectuel et moral par leur extravagante incapacité à admettre que le Mal, à commencer par l’antisémitisme, puisse parfois venir de ce qu’ils croyaient être le « camp du Bien », celui des anciens damnés de la terre. Faut-il qu’ils se soient égarées dans leur politiquement correct pour ne pas comprendre qu’il nourrissait le politiquement abject ? Sombre passion autodestructrice ? Par extraordinaire, bien-pensants et mal-pensants, qui croient se livrer bataille, n’ont pas vu qu’ils ne cessaient en vérité de se donner la main pour faire monter de concert, et dans toute l’Europe, les deux périls du jour : l’islamisme d’un côté, l’extrême droite et national-populisme de l’autre. Xénophilie angélisante et xénophobie diabolisante font cause commune.

C’est dire si l’essentiel, en ces temps troublés, n’est plus tant de se vouloir de gauche ou de droite, deux catégories désormais obsolètes, mais plutôt de garder le Nord. Trop longtemps emportés par notre désinvolture, nous avons préféré faire comme si le socle de valeurs sur lesquels notre mode de vie repose était acquis. Résultat : nous nous réveillons en guerre. Il était temps. Car, oui, il s’agit bien d’une question de civilisation(s). Au singulier comme au pluriel. Au singulier, car chacun comprend enfin que, dans sa barbarie moyenâgeuse, l’islam radical lance un redoutable défi au meilleur de la Civilisation humaniste et universaliste issue des Lumières. Au pluriel, car nous sommes également confrontés à un problème de civilisations. Deux mondes en crise se retrouvent aux prises sur le Vieux continent : ici un monde musulman en décomposition où prospèrent la haine des Juifs et de l’Occident ; là une Europe démoralisée et fragilisée, depuis son basculement dans le XXIème siècle, par le sentiment d’avoir perdu la maîtrise de son destin dans la mondialisation. Que va-t-il naître de ces multiples confrontations ? Comment allons-nous rendre compte à nos enfants que jamais l’anniversaire de la victoire sur le nazisme, en mai 1945, n’aura eu un goût aussi amer ni aussi paradoxal ?

Un essai où s’exprime une pensée puissante et qui jette les bases d’un combat farouche. Pour ne pas retomber dans l’avant-Charlie aussitôt après. À moins qu’on ne préfère écrire comme Kafka au premier jour de la Grande Guerre : « Cet après-midi : piscine ». Avec un autre sens de la tragédie qui s’annonçait…

 

Alexandra Laignel-Lavastine, née en 1966, est docteur en philosophie et essayiste. Spécialiste reconnue de l’histoire des idées et des intellectuels, longtemps chroniqueuse au « Monde des livres », elle a reçu le prix de l’Essai européen en 2005 pour Esprits d’Europe : autour de Czeslaw Milosz, Jan Patocka, Istvan Bibo (Calmann-Lévy, 2005 ; Folio Gallimard, 2010). Parmi ses ouvrages, traduits dans une dizaine de langues, mentionnons Jan Patocka : l’esprit de la dissidence (Michalon, 1998), Cioran, Eliade, Ionesco : l’Oubli du fascisme (PUF, 2002) ou encore l’édition critique et la traduction du chef-d’œuvre de Matatias Carp : Cartea Neagra : La destruction des Juifs de Roumanie (Denoël, 2009) ; et un livre d’entretiens avec Luc Ferry : L’Anticonformiste. Une autobiographie intellectuelle (Denoël, 2011 ; Pocket, 2012). Elle vit entre Paris et Jérusalem. Elle avait déjà publié en septembre 2014 un article pour dénoncer le nouvel antisémitisme dans la prestigieuse revue du Congrès juif mondial, l’Israel Journal of Foreign Affairs, « Is Democratic Europe on a Path toward suicide ? ». La chronique d’une catastrophe annoncée…

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