Mohammed Youssuf Abdulazeez, 24 ans qui, le jeudi 16 juillet, a assassiné cinq Marines à Chattanooga, dans le Tennessee et blessé trois autres personnes, était le troisième Musulman d’origine jordano-palestinienne à commettre un massacre parmi le personnel militaire ou des renseignements américains, en moins de six ans.

 

Les experts des renseignements et du contre-terrorisme de Debkafile soulignent que ces actes de terrorisme sont le prix que les agences américaines des renseignements militaires sont amenées à payer, lorsqu’ils comptent sur le Directorat des Renseignements Généraux jordaniens ((Dairat al-Mukhabarat al-Amman)  comme source de formation d’agents infiltrés pour combattre de l’intérieur Al Qaïda, l’Etat Islamique (Daesh) ou d’autres organisations islamistes radicales.

Les enquêteurs américains ont révélé samedi qu’Abdulazeez s’était rendu quatre fois en visite en Jordanie, au cours des dix dernières années et que, lors de l’une de ces visites, il avait voyagé au Yémen. Or, il n’y a aucune chance pour que le tueur – citoyen américain naturalisé, dont le véritable nom semble être Mohammed Youssuf Said – puisse avoir voyagé au Yémen avec un passeport jordanien «  en passant sous les radars » (en échappant au contrôle) des renseignements jordaniens, qui peuvent aussi avoir réussi à le recruter. Et il n’est pas possible que le GID jordanien ne l’ait pas signalé aux renseignements américains et aux autorités anti-terroristes.

Il est évident que les agences représentant la loi américaine, qui prétendent n’avoir trouvé « aucune preuve qu’il ait été en contact avec des djihadistes ou des groupes de djihadistes », en savent beaucoup plus sur le curriculum vitae du tueur qu’elles ne veulent bien l’admettre et qu’ils offrent progressivement des « amuse-gueule » à l’opinion au fur et à mesure.

Cela va bien plus loin dans l’explication des aspects inhabituels de l’attentat de Chattanooga. Dans les minutes mêmes du déclenchement de l’opération et des tirs, des centaines d’agents du FBI et d’autres services traitant de la guerre contre le terrorisme, ont déferlé sur les scènes de crime – le centre de recrutement de la Marine et le centre de réserve de la Marine à 12 kms de là. Avec une rapidité et une réactivité exceptionnelles, sur le théâtre de l’opération, également, le Procureur général du Tennessee était présent et a déclaré, en premier lieu, que les attentats étaient traitées comme un « acte de terrorisme intérieur ».

Mais il reste difficile de comprendre comment un Musulman qui a écrit un tel message sur son blog : « La vie est courte et amère. Et l’occasion de se soumettre à la volonté d’Allah peut passer à côté de vous » – ait réussi à acquérir un arsenal d’armes meurtrières, dont au moins deux fusils automatiques d’assaut AK- 47 et une arme de poing (pistolet), qu’il a utilisés lors de son déchaînement meurtrier à Chattanooga. ON a découvert ensuite bien d’autres armes à son domicile.

Il apparaît probable, pour les experts du renseignement de Debkafile, qu’Abdelazeez ou Saïd, quel que soit son nom, ait exploité un « point mort » dans la coopération entre les services de renseignement américains et jordaniens pour préparer calmement et de bout en bout son acte terroriste de Chattanooga. Cette occasion et son timing, précisément au dernier jour du Ramadan, a probablement été orchestré par ses officiers-traitants, soit un agent opérationnel clandestin de l’Etat Islamique (comme Coulibaly) en Jordanie, soit un membre d’Al Qaïda dans la Péninsule Arabique ou AQPA, au Yémen (comme les frères Couachi).

Ses méthodes rappellent le modus operandi employé par Al Qaïda, en 2009, lorsque Humam Khalil al-Balawi, un médecin jordanien a été recruté parle GID pour une opération des services de renseignement américain, qui s’appuyait sur ses qualifications médicales pour pénétrer le cercle rapproché d’Ayman Al Zawahiri. Le Dr Balawi a réussi à gagner la confiance du chef d’al Qaïda. Mais Zawahiri a aussi réussi à le retourner.

Le 30 décembre 2009, il est arrivé à la base secrète américaine du Camp Chapman dans le Sud-Est de l’Afghanistan pour fournir son rapport sur les plans du chef d’Al Qaïda, qui était attendu avec impatience et destiné à finir sur le bureau du Président Barack Obama.

Mais, plutôt que de remettre son rapport, le docteur jordanien a fait exploser la veste piégée attachée autour de sa poitrine, se tuant lui-même et neuf agents de la CIA qui se tenaient autour de lui.

Un mois plus tôt, le 9 novembre 2009, un psychiatre de l’armée, le Major Nidal Malik Hassan, qui partageait les mêmes origines jordano-palestiniennes que le tueur du Tenessee, avait tiré et abattu mortellement 13 Soldats américains, dans la base américaine de Fort Hood au Texas.

Abdulazeez a, de toute évidence, marché dans les pas de ses deux précurseurs.

 

DEBKAfile Analyse exclusive 18 juillet 2015, 1:12 PM (IDT)

debka.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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