Ultimatum d’Abbas à Trump : choisissez entre Jérusalem palestinienne ou la guerre

Le Palestinien Mahmoud Abbas a durement répliqué, après avoir saisi qu’il était confronté à un plan américain ordonné et soutenu par les Arabes, réduisant toute sa stratégie en ruines.

Abbas comprend maintenant qu’il est repoussé dans ses retranchements par ce qu’il pouvait redouter de pire : La reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël n’était pas qu’un caprice isolé, mais la composante centrale de « l’accord du siècle », que le président américain et ses conseillers ont conçu durant des mois, de concert avec le Président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi, le prince héritier Mohammed Bin Salman et l’Emir des Emirats Arabes Unis, Mohammed Bin Zayed. Le fait que Jérusalem s’inscrive dans ce plan plus vaste, systémique et ordonné explique aussi le petit désagrément entre Trump et Netanyahu, lorsque ce dernier annonce, en Inde, que l’ambassade américaine sera « probablement » transférée dans le courant de l’année : Trump lui répond,en substance -implicitement- qu’il attend la mise en place d’autres dominos de « l’accord du siècle » avant d’y procéder.

La situation la plus difficile pour le dirigeant palestinien a été d’expliquer à l’opinion publique arabe et palestinienne ce qui est arrivé à sa stratégie maîtresse menée tout a long de ces 25 dernières années : elle consiste à utiliser l’opinion publique pour contraindre une solution de paix à l’avantage des Palestiniens, pointée sous la gorge d’Israël. Il n’y a pas si longtemps de cela, Abbas se vantait d’être sur le point de réussir son tour de passe-passe. Et à présent, il s’effondre devant ses yeux. Il n’est pas suffisant pour lui de se contenter de hurler que « l’accord du siècle » se transforme « en gifle du siècle ».

Ici et là, il peut retrouver des pro-Palestiniens inconditionnels sur le plan international, mais les portes se sont refermées en claquant, alors que les fonds pour les organismes de l’ONU et les ONG s’assèchent. Même les Européens, qui détestent Trump et sont des sympathisants des Palestiniens, commencent à y repenser à deux fois avant d’adhérer à une ligne franche et directe contre les Etats-Unis et Israël. Ils sont réticents à trop contrarier les partenaires de ces deux alliés, les dirigeants du royaume saoudien et es émirats riches en pétrole, un luxe qu’ils peuvent difficilement se permettre en ces temps de déclin économique profond.

La majorité des critiques de ce plan américano-arabe de paix sont déclenchées par un malentendu. Ce plan est fortement fondé sur la solution à deux Etats qui offre aux Palestiniens leur propre Etat et dément toute tentative d’Etat binational israélo-palestinien. Mais ce sont ses contours qui sont différents à toutes les précédentes propositions de paix.

Les fameuses lignes de démarcation du 4 juin 1967 sont parties aux oubliettes pour de bon, alors qu’elles étaient une condition sine qua non d’Abbas. Selon les extraits qui ont fait l’objet de fuites, concernant cette nouvelle proposition, encore à l’étude sur la table de travail, cet Etat palestinien serait érigé sur les territoires actuellement sous la juridiction de l’Autorité Palestinienne en Judée et Samarie (Zones A et B). Sa colonne vertébrale serait formée par la chaîne des villes palestiniennes, allant de Naplouse dans le nord à Ramallah et Bethléem et jusqu’à Hébron au sud. Elles se rejoindraient à la Bande de Gaza et acquerraient certaines parties du nord Sinaï, probablement Rafah et el Arish, villes égyptiennes.

Selon ce plan, le centre gouvernemental et la majorité de la population de ce nouvel Etat palestinien seraient orientés principalement vers le sud, et Jérusalem ne serait plus le lieu aussi pertinent pour représenter sa capitale. Ce serait encore Ramallah et éventuellement Abu Dis, à l’extérieur de Jérusalem, où du reste, les places fortes du gouvernement et du parlement ont été installés il y a déjà belle lurette, après plusieurs initiatives de paix mortes-nées.

Ce plan d’instauration d’un Etat Palestinien porte très peu de traits de ressemblance avec les buts affichés ou cachés de la lutte palestinienne depuis 50 ans. Le mouvement national palestinien a constamment aspiré à un Etat  qui avalerait Israël et éteindrait la vision sioniste. Cependant, l’Etat palestinien contemporain, tel qu’envisagé dans le nouveau plan puiserait sa force et ses chances de survies de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, qui, tous, entretiennent de bonnes relations économiques et sécuritaires avec l’Etat Juif.

Pour Mahmoud Abbas, cette perspective représente un anathème. Il est tellement hors de lui que dimanche, il a maudit la Maison Blanche du Président américain Donald Trump devant le Comité Central de l’OLP. Mais, du coup, lundi 16 janvier, Trump a dégainé son arme ultime et a sabré l’aide américaine à l’Agence d’Aide pour le Travail de l’ONU (UNRWA) au profit des seuls Palestiniens, de 125 millions de $ à 60 millions de $, soit moins de la moitié.

Depuis tant d’années, l’UNRWA est devenu le parrain politique puissante de tout groupe palestinien désireux de rejoindre la « lutte » contre Israël. Son personnel a été nourri par les financements payés comme un dû par les pays-membres de l’ONU, à la grande différence de l’Autorité Palestinienne souvent à court d’argent, à Ramallah. Trump a, par conséquent, décidé que la clé permettant de mettre sur pied le plan de paix américano-arabe serait de réduire le flot d’argent frais versé à ses opposants.

C’est un fait peu connu qu’il ait été rejoint dans cette entreprise par les Saoudiens, les Emiratis et même le Qatar, qui ont tous commencé, il y a quelques semaines, à arrêter le financement de l’aide à l’Autorité Palestinienne. L’Autorité Palestinienne et son président, découvrent, par conséquent, qu’ils se retrouvent coincés dans une forme de blocus américano-arabe, qui ne laisse plus que trois options possible à Abbas :

  1. Réaliser qu’il a le dos contre le mur et qu’il n’a pas d’autre option que d’accepter « l’accord du siècle ».
  2. Être confronté à se faire limoger par le reste des cercles dirigeants palestiniens et remplacé par un successeur plus susceptible d’atteindre une situation d’entente avec l’administration Trump, le Caire, Riyad et Abu Dhabi.
  3. Régresser vers la doctrine Arafat de la lutte armée – pas simplement contre Israël, cette fois, mais aussi contre des cibles américaines. Abbas a indiqué être sur le sentier de la guerre quand il a défié le Président Trump dans le discours féroce qu’il a délivré au Caire, mercredi 17 janvier. Il a hurlé : ‘Jérusalem sera uniquement la porte de la paix quand elle deviendra la capitale dela Palestine. Mais c’est aussi une porte débouchant sur la guerre, l’insécurité et l’instabilité, si ce n’est pas le cas. Trump doit choisir ».

Son ultimatum éhonté au Président des Etats-Unis d’Amérique était accompagné par une rumeur lancée par ses sbires, accusant l’Administration Trump de comploter à renverser Abbas par la force de son poste de président de l’AP. Le dirigeant palestinien se trouve pieds et poings liés par deux handicaps : la pénurie de financements qui lui permettraient de s’acheter des partisans et son âge avancé. A 82 ans, c’est plutôt lui qui doit choisir une quatrième option : se retirer volontairement et faire la place à un dirigeant plus jeune.

 ,

Adaptation : Marc Brzustowski

Abbas’ ultimatum to Trump: Choose between a Palestinian Jerusalem or war

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Edmond Richter

Voir ci-dessus ou ci-dessous le vrai Abbas

Yvetro

Blog proposé en lien par Kika bien-sûr.

Amram

Les fables de Jean De La Fontaine.

un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d’un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l’oiseau n’avait qu’à prendre ;
Mais il crut mieux faire d’attendre
Qu’il eût un peu plus d’appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l’appétit vint : l’oiseau
S’approchant du bord vit sur l’eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s’attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c’est bien là le dîner d’un Héron !
J’ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l’ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu’il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.

Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner,
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n’est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j’ai puisé ces leçons.

Me

Tchao pantin!

amsallem

Et lui il choisit quoi ? La betise , la haine ? Il est temps qu’il rejoigne les poubelles de l’histoire.

SOCRATE

Il faut en terminer avec les palestiniens qui n’ont jamais souhaité la Paix.

Stevens

Il a une tronche de cake les Palestiniens sont forts pour trouver leurs dirigeants souvent horrible physiquement on pourrait s’en servir comme épouvantail

Tamara

C est triste lorsque la Vérité éclate enfin. Dur dur pour Abbas et ses mensonges son déni et son racisme!!!!

kika

plusieurs sons de cloches… Prions pour la paix en Israël et que surtout les violences s’arrêtent enfin… http://revuedepresse.over-blog.com/2018/01/double-bombe-us-contre-israel.html
Merci jforum pour votre blog. Amicalement

Yvetro

L’article de de bloc est irrationnel et peut être considéré comme Fake news. Ce qui est dit ne correspond à rien, si ce n’est désinformer pour inquiéter.

Yvetro

Blog proposé en lien ci-dessus par Kika bien-sûr.