A 95 ans, le résistant qui a immortalisé la vie juive en France, se confie

Daniel Franck livre un témoignage précieux, encore quasi-confidentiel sur sa vie pendant la guerre dans le Loiret et sa vocation derrière l’objectif 5 January 2021, 6:58 pm3

Daniel Franck a consacré toute sa vie à la photographie. Ses précieux clichés sont un témoignage sans précédent d’une époque qui n’est plus. Pendant 75 ans, il a été le photographe officiel des principales institutions juives de France et de ses principaux titres de presse. Plus que des mots, ses images racontent leur histoire.

La vie de Daniel Franck, né Abraham Melihan-Scheinin et surnommé Manou par ses proches, le 2 avril 1926 à Montargis dans le Loiret, est une épopée qu’il raconte avec la simplicité des grands hommes pour qui l’exceptionnel était le lot du quotidien.
Il a traversé les grandes étapes vécues par les Juifs au XXe siècle avec un courage étonnant qu’il raconte avec une simplicité désarmante. C’est ainsi que son itinéraire particulier n’a cessé de rejoindre la Grande Histoire.
Il y a d’abord les migrations vécues par les Juifs d’Europe centrale et orientale, une région dont ses parents étaient originaires. Son père, Naoume [orthographié ainsi sur ses papiers] Melihan-Scheinin, et sa mère, Rebecca née Kamenman, étaient des réfugiés russes de Crimée, chassés par la Révolution.
Rebecca Kamenman, née vers 1895 et qui avait reçu une éducation soignée — le tutoiement n’était pas de mise pour ses proches par exemple — appartenait à la haute bourgeoisie juive russe. Polyglotte, elle parlait sept ou huit langues dont le français. Citoyen d’honneur héréditaire, le grand-père maternel de celui qui deviendra Daniel Franck, était l’un des fournisseurs officiels de l’armée impériale. La famille possédait ainsi une grande demeure, des terres, et de nombreux biens. Rebecca avait plusieurs sœurs éparpillées dans le monde, dont les attaches furent rompues en raison d’un héritage familial considérable et contesté, et un frère raflé le 16 juillet 1942 et assassiné à Auschwitz.
Quant à son père Naoume Melihan-Scheinin, il était né à Lady, en Biélorussie, en 1891. Avant la Grande Guerre, il suivait à Liège en Belgique des études d’ingénieur en force motrice électrique. S’étant porté volontaire, il fut blessé grièvement à un poumon dans la défense de Liège en juillet 1914, puis détenu toute la guerre dans un camp pour civils dans la région de Hanovre. Il en sera libéré contre rançon en 1919. Son frère Jacob-Jacques, également ingénieur en propulsion électrique à l’université de Liège, périt sur le front de la guerre 1914-1918.
Naoume et Rebecca se rencontrèrent sur les bancs de l’université de Kiev, où ils étaient tous deux étudiants. Ils se marièrent à Sébastopol en Crimée en 1919.
De leur union, naquit d’abord une fille Rosalie née en 1920 à Sébastopol. Malheureusement de santé fragile, elle fut soignée après leur arrivée en France, à la Maison des Diaconesses à Neuilly-sur-Seine. Car ses parents avaient débarqué dans l’Hexagone, via le port de Marseille où justement Rosalie était tombée gravement malade, alors que leur projet initial était de rejoindre les États-Unis. Dès lors, la famille s’installa dans la banlieue de Montargis où Naoume avait trouvé un emploi à l’usine Hutchinson dirigée par Jacques Sée (1869-1949), éminente figure de la philanthropie juive.
Ancien polytechnicien de la promotion 1886, Jacques Sée appartenait à une famille illustre parmi lesquels Léopold Sée, le premier général de l’Armée française d’origine juive et le Député Camille Sée qui créa le premier lycée de jeunes filles. Entré au Consistoire de Paris en 1920, Jacques Sée en deviendra président avant et après la guerre. Il fut également administrateur de l’Alliance israélite universelle et du Séminaire rabbinique.  lire la suite dans https://fr.timesofisrael.com/a-100-ans-le-resistant-qui-a-immortalise-la-vie-juive-en-france-se-confie/?fbclid=IwAR2pdqM6kxMWtVWH-D5MKj87LeZAjv9ENjYeakxSwt5mLIUrxTfB7dj3BY4

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires