Je lisais, il y a quelques jours, l’effrayante déclaration d’un responsable iranien qui pronostiquait, en cas de conflit avec Israël : Cinq millions de morts en Israël (ce qu’à D- ieu ne plaise!) et quinze millions en Iran.

Il ajoutait, « pour Israël, le pronostic vital serait en jeu, alors que, pour nous, en raison du nombre de Musulmans dans le monde, ce serait une goutte d’eau. »

Et, dans le même temps, on aura observé un intense balai diplomatique entre la Chine, les pays Arabes et Israël. En effet, les diplomates Chinois de très haut rang se déplacent souvent, trop souvent, dans cette région pour ne pas que cela annonce, sinon un renversement des alliances, tout du moins, l’amorce de relations nouvelles qui ne porteraient pas, selon l’expression diplomatique consacrée, sur « le renforcement des liens » entre les pays concernés.

Il va sans dire, qu’à maints égards, une alliance conclue entre Israël et Pékin inviterait ce responsable Iranien à revoir sa copie. Mais quels pays pourraient être concernés par une alliance avec la Chine populaire? Là, précisément est l’essentiel du débat dont rien ne permet de déterminer l’issue.

Par ailleurs, il n’est pas nécessaire d’être expert pour entendre « les bruits de bottes » dans la région, annonciateurs d’affrontements possibles avec l’Iran. Et face à ces perspectives redoutables, il n’est pas facile de prévoir. Pourquoi ?
Parce que, outre les protagonistes, il y a dans le monde d’immenses forces qui n’ont pas encore fait savoir où irait leur préférence et leur soutien en cas de conflit conventionnel ou thermonucléaire. On pense immédiatement, à cette immense ressource qu’est l’Asie et, la Chine Populaire, tout particulièrement. D’où l’importance des accords qui pourraient devenir les premières bases d’une alliance.

Une diplomatie israélienne, prudente et prévoyante multiplie les avances vers cette source quasi inépuisable de richesses, humaines et technologiques. C’est là, manifestement une marque d’intelligence, car si « gouverner, c’est prévoir » rien, aujourd’hui ne permet de soutenir que la Chine sera dans ce camp-ci plutôt que dans celui là.

Par contre, une intense activité diplomatique entre la Chine, les pays Arabes et Israël indique sinon une tension, du moins une préoccupation, chinoise en l’occurence. Laquelle ? Le secret semble bien gardé.

Récemment, l’ambassadrice d’Israël à l’ONU disait que la position chinoise relève du « mystère ».

Du point de vue politique, les visites dans les pays Arabes et en Israël se multiplient. De part et d’autre, on affirme des intentions de coopération, tout en maintenant, (pour la Chine) l’objectif d’un Etat Palestinien.

Cette semaine, Mr Hui Liangyu, vice Premier Ministre Chinois s’est entretenu avec Mr Shimon Peres ainsi qu’avec son homologue Israélien et Ministre des Affaires Etrangères Moché Yaalon. D’importants accords ont été signés dans de nombreux domaines et les deux parties ont insisté tout particulièrement sur les accords de coopération scientifique et technologique.

La Chine a désigné Mr Wu Sike comme son représentant dans la région qui assistera notamment aux réunions prochaines du 22èm sommet Arabe. Une telle désignation confirme la volonté affirmée de la Chine de s’impliquer de plus en plus dans les problèmes de cette région du monde.

Toutefois, concernant les problèmes liés à la question palestinienne, Mr Wu a réaffirmé l’opposition de Pékin aux constructions dans les implantations. Cette position ne saurait conduire les Israéliens au défaitisme. Le choix d’alliances éventuelles n’ayant pas été fait, la Chine entend ménager toutes les parties en cause.

Et tout se passe comme si, la République Populaire de Chine entendait faire savoir par ses recherches tous azimuts, que toutes les options étaient envisageables et qu’elle n’avait pas encore choisi, si tant est qu’elle finisse par choisir.

Napoléon disait : « Le jour où la Chine s’éveillera, le monde tremblera » Et comme pour confirmer, Mao Tsé Toung complètera : « Malgré l’arme atomique, il suffirait de donner un bâton à chaque Chinois pour qu’ils envahissent le monde. Ces observations indiquent l’avantage stratégique exceptionnel que constituerait une alliance avec la Chine. D’où cette course des Arabes et des Israéliens.

A priori, rien ne permet de conclure, quant à l’issue de cette politique exploratoire chinoise, mais la simultanéité des initiatives vers Israël et le camp Arabe, démontre l’indécision, ou l’hésitation de Pékin.

A l’heure où le mur des certitudes atlantiques est plutôt fissuré, gageons que la diplomatie israélienne saura entreprendre le nécessaire pour s’adapter et tirer le meilleur parti du regard encore neutre mais qui potentiellement pourrait devenir amical de la grande et redoutable République Populaire de Chine.

Tags: Arnold Lagémi, Politique

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Bzcom

A un moment où Israel est « lâché » par l’administration Obama, il serait stratégiquement souhaitable qu’une alliance israelo-chinoise soit conclue. Cela remettrait à l’heure les pendules de l’arrogant Hussein Obama… dans l’attente du retour d’un gouvernement plus favorable à Israel.

Georges.kabi

Il n’y a pas de vide au Proche-Orient. Les Americains sont toujours la et pour tenter un desengagement de l’Irak, ceux-ci ont besoin de l’approbation iranienne et du reste du monde arabe. Mais il faut pour cela qu’Israel coopere en renoncant a ses reves messianiques et en revenant a la realite.

Les Chinois investissent massivement en Iran. Pas moins de 5 (!!!) raffineries de brut sont en construction dans ce pays, realisees par les Chinois eux-memes. Aussi, ils sont tres inquiets de l’avenir de ces investissements et leur mediation pourrait etre capitale dans l’avenir du Proche et du Moyen-Orient.

Quant aux estimations iraniennes, elles ne servent qu’a faire peur.
Il suffirait d’une erreur de quelques millimetres pour qu’un porteur nucleaire aneantisse la Jordanie, ou la Bande de Gaza, voire le Liban ou une partie de la Syrie! Aussi, on pourrait arriver a ce resultat que la quasi totalite du peuple palestinien soit rayee de la carte.

Et on peut aussi estimer que la totalite de l’Iran devienne un espace nuclearise ou la vie sera rendue impossible pour quelques millions d’annees.

Les menaces iraniennes sont toujours a double tranchant.

serge027

Pour comprendre la position chinoise il faut poser plusieurs éléments:

1. La Chine est fortement dépendante des sources énergétiques du moyen orient. Elle ne peut donc prendre ouvertement position contre l’Iran, que si elle a l’assurance de trouver une alternative au pétrole iranien. L’Arabie Saoudite peut-etre?

2. La Chine est intéressé par la Technolgie et la Science développées en Israel. D’où les accords de coopération.

3. L’affaiblissement de l’Occident et des Etats-Unis en particulier dans cette région laisse un vide que la Chine est prete à combler, comme elle le fait en Afrique

La conclusion que l’on peut en tirer est que la Chine semble vouloir jouer Israel ET le Monde Arabe Sunnite qui ont un intéret CONVERGENT face à l’iran!!!