Dans son numéro de septembre, déjà en kiosques et dont des extraits sont disponibles en ligne, le magazine Vanity Fair révèle que les Américains ont raté en 1999 l’opportunité de contrôler un réseau télécoms en Afghanistan, ce qui aurait pu se révéler décisif pour empêcher les attentats du 11 septembre 2001.
A l’époque, le pouvoir taliban était sur le point d’accorder une licence à une société américano-afghane, Afghan Wireless Communications, pour construire un réseau mobile et internet dans le pays.

Or, l’un des dirigeants de cette société, Ehsan Bayat, «était aussi une source travaillant pour le contre-terrorisme avec le FBI», et aurait donc pu coopérer sur la surveillance des appels et emails avec les autorités américaines. «Nous avons toujours pensé que c’est comme cela qu’ils captureraient les terroristes. Ce n’était pas juste une question d’argent, nous pensions que nous faisions quelque chose de bien», a affirmé à Vanity Fair l’épouse d’un des partenaires britanniques de Bayat.

Ce projet, baptisé «opération Foxden», se heurta cependant au désir de l’administration Clinton d’interdire les relations commerciales avec les talibans, puis aux divisions entre et au sein des agences gouvernementales (CIA, NSA, FBI…).
«Pourquoi nous ne l’avons pas mis en place? Parce que nous n’étions pas foutus de nous mettre d’accord», a expliqué un ancien dirigeant de la CIA à Vanity Fair. Selon le magazine, «un réseau mobile très semblable à celui envisagé lors de l’opération Foxden fut finalement construit, mais seulement après le 11-Septembre».

Deux articles du New York Times permettent de remettre dans leur contexte de l’époque les évènements décrits par Vanity Fair. Daté du 15 septembre 1998, le premier expliquait comment une entreprise du New Jersey, Telephone Systems International, venait de signer un contrat de 240 millions de dollars pour développer un réseau mobile en Afghanistan.

Daté du 12 novembre 2001, le second racontait lui que Telephone Systems International avait formé Afghan Wireless Communication en tant que société commune avec le ministère afghan des Communications, mais avait dû se retirer sur injonction gouvernementale en 1999, malgré son lobbying auprès du département du Trésor. Dans aucun des deux articles il n’était fait mention à l’époque de liens de l’entreprise avec les services secrets américains.

Slate.fr

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