La Turquie lutte pour défendre sa monnaie:

Victime d’une conjoncture internationale défavorable et secouée par un mouvement de contestation politique sans précédent, la Turquie lutte depuis un mois pour soutenir sa devise nationale.

La Banque centrale turque a poursuivi mercredi son intervention pour soutenir la livre turque, mais sans succès.

L’institution a vendu dans l’après-midi sur le marché des changes un total de 1,3 milliard de dollars, en six opérations successives.Victime d’une conjoncture internationale défavorable et secouée par un mouvement de contestation politique sans précédent, la Turquie lutte depuis un mois pour soutenir sa devise nationale.

La Banque centrale turque a poursuivi mercredi son intervention pour soutenir la livre turque, mais sans succès.

L’institution a vendu dans l’après-midi sur le marché des changes un total de 1,3 milliard de dollars, en six opérations successives.

Après ces interventions, la devise turque se vendait à 1,9510 livre pour un dollar contre 1,9378 la veille.

Déjà lundi, la Banque centrale était intervenue sept fois de suite sur le marché des changes et avait vendu un total de 2,25 milliards de dollars de ses réserves pour soutenir la monnaie nationale, du jamais vu en une seule journée en Turquie.

La livre turque a touché le 11 juin son plus bas niveau depuis octobre 2011 face à un panier de référence euro/dollar.

Depuis, la Banque centrale a injecté au total 5,4 milliards de dollars de liquidités sur les marchés, ce qui n’a pas empêché la livre turque de perdre plus de 10% de sa valeur depuis la fin mai.

Cette dépréciation de la monnaie nationale coïncide avec l’émergence en Turquie depuis le 31 mai d’un mouvement de mobilisation sans précédent contre le régime islamo-conservateur du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, accusé d’autoritarisme et de dérive islamiste.

Des centaines de milliers de Turcs sont sortis trois semaines durant dans les rues de nombreuses villes turques, dans des mouvements de contestation fermement réprimés par la police.

Ce brusque réchauffement du climat politique, qui se poursuit tout en ayant perdu un peu de sa virulence, a déjà eu des conséquences sur l’économie réelle.

L’afflux de touristes étrangers à Istanbul, la grande métropole turque d’où est partie la fronde, a connu un coup d’arrêt en juin, à +2% par rapport à juin 2012, alors qu’il avait connu une progression de 21% entre le 1er janvier et la fin mai, a affirmé mercredi Özgür Özaslan, sous-secrétaire au Tourisme, cité par l’agence de presse Dogan.

Les pertes de la Bourse d’Istanbul depuis fin mai se chiffrent, elles, à près de 15%.

Les analystes estiment néanmoins que les manifestations ne sont pas la cause principale de la dépréciation.

« Les évolutions nationales ont eu des effets sur les marchés turcs, inquiets, mais c’est surtout la situation générale des pays émergents, dont la Turquie et les déclarations de la Fed (Réserve fédérale américaine) qui impactent », a expliqué Nurhan Tonguç, économiste en chef à la société d’investissements Ata Yatirim.

Selon elle, le facteur ayant le plus contribué à la chute de la livre est la perspective d’une réduction prochaine du programme de rachats d’actifs de la Fed destiné à soutenir l’économie des Etats-Unis, mais qui avait également stimulé les marchés mondiaux et notamment les places des pays émergents.

Le Fonds monétaire international (FMI), a déclenché un vent de pessimisme mardi en abaissant ses prévisions de croissance économique mondiale, mettant en garde contre le risque « accru » d’un tassement des pays émergents qui ont porté à bout de bras la croissance mondiale ces dernières années.

Au plus fort des manifestations, le ministre turc des Finances, Mehmet Simsek, avait estimé que l’économie ne serait pas affectée par la contestation et que le départ des capitaux étrangers, qui inondent depuis des années l’éclatante croissance turque, serait « limité ».

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), la Turquie a renoué avec la stabilité après des années de vie politique tumultueuse.

Après la crise financière de 2001, son économie est entrée dans une période de forte croissance, avec des pics à plus de 8% en 2010 et 2011.

Victime d’une conjoncture internationale déprimée, le taux de croissance turc est cependant retombé à 2,2% en 2012 et Ankara table sur 4% pour 2013.

L’agence de notation Fitch a, elle, estimé mercredi dans un communiqué que les incidents en Turquie entraient dans les limites de « tolérance » de sa note souveraine, BBB-, relevée en novembre.

Mais « des troubles sociaux prolongés, mal gérés, pourraient dissuader le tourisme, exacerber les sorties de capital à court-terme, faire monter l’inflation et endommager la croissance économique, créant potentiellement un risque pour la note souveraine de la Turquie », a-t-elle averti.

Copyright © 2013 AFP.

AFP le 10/07/2013 à 19:50

boursorama.com Article original

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