Le PDG de France Télécom Didier Lombard, mis en cause après la vague de suicides d’employés de son groupe, a fait son mea-culpa vendredi, reconnaissant ne pas avoir « pris en compte suffisamment les signaux » de détresse du personnel.

« On n’a pas… je n’ai pas pris en compte suffisamment les signaux faibles qui arrivaient », a-t-il admis sur Europe 1, se reprenant plusieurs fois pour parler à la première personne.

« On a… je n’ai probablement pas prêté une attention suffisante à quelques indicateurs », a-t-il ajouté.

« On a sous-estimé un certain nombre de paramètres humains, en particulier dans notre organisation. A force de vouloir courir après la performance, le (management) local n’avait plus de degrés de liberté », a-t-il expliqué.

« On a raté les indications des équipes sur les terrains qui percevaient une réalité différente de celle que nous percevions », a-t-il poursuivi, reconnaissant avoir fait « trop vite » des « transformations majeures ».

« Aujourd’hui, on a libéré la parole » et « on va renvoyer du pouvoir et des moyens sur les équipes locales », a-t-il assuré. « Il faut absolument que nous réussissions à faire une entreprise aux performances économiques tout à fait positives, en même temps qu’avec des performances humaines positives ».

M. Lombard a par ailleurs reconnu avoir commis une « énorme bourde » en parlant il y a quelques semaines de « mode des suicides », « le mot le plus catastrophique ».

A la question de savoir si le gouvernement lui avait demandé de démissionner, il a répondu: « Non, bien sûr que non. Ce sont des imaginations de couloirs ».

Il a également affirmé que « personne » ne lui avait demandé la tête de Louis-Pierre Wenes, ex-numéro 2 du groupe, qui a démissionné de ses fonctions lundi.

Ayant opté pour « un mode de fonctionnement totalement différent du passé, il fallait que le porteur du message et celui qui allait l’exécuter sur le terrain soit différent », a-t-il expliqué.

Interrogé sur l’éventualité d’autres départs prochainement dans le groupe, il a simplement précisé: « l’organisation va certainement évoluer, bien sûr ».

France Télécom a annoncé lundi une prolongation jusqu’à la fin de l’année du gel des mutations et le remplacement de Louis-Pierre Wenes, très critiqué par les syndicats après la vague de suicides (24 en 18 mois) au sein de l’entreprise.

Les syndicats dénoncent le « management par le stress » et les « pressions de l’encadrement » chez France Télécom.

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