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Ce n’est qu’après le premier péché que la honte et que le recouvrement physique de ses organes sexuels sont entrés dans la conscience humaine.

Quoi qu’il en soit, sur le plan historique, le sexe a constitué un sujet de suprême importance pour nos Sages et ceux qui nous ont transmis nos lois et traditions, au cours des millénaires. Selon beaucoup de ces Sages, la Torah ordonnait la mitzvah d’Onah, c’est-à-dire de relations conjugales requises positivement, mais qui sont distinctes et séparées de tout besoin relatif à la procréation.

Dans l’une des premières codifications de la pratique religieuse, la Mishnéh Torah du Rambam entre dans de menus détails, non seulement, pour décrire ce qui est permis, mais aussi ce qui doit être désiré et désirable dans une relation consensuelle et aimante.

« Un homme doit faire tout ce qu’il désire avec sa femme. Il peut s’engager dans une relation chaque fois qu’il le désire, embrasser tout organe qu’il désire, qu’il s’agisse d’un rapport vaginal ou tout autre, ou choisir l’intimité physique sans quête de relation », écrit le Rambam, dans un langage que beaucoup, aujourd’hui, trouverait choquant et même irrévérent sur le plan religieux si c’était écrit par un Rabbin contemporain.

En outre, quelques-uns des plus grands Richonim, les décisionnaires principaux de la loi juive, entre 1050 et 1500, comme Moses Ibn Ezra, le compositeur de plus de 200 commentaires sacrés, et Judah HaLévi, l’auteur de Kuzari, écrivaient une poésie extrêmement érotique et sexuée, à côté de leurs contributions les plus traditionnelles à l’Interprétation de la vie juive.

En fait, du fait de l’ouverture sans embage du Judaïsme aux discussions et questions de sexualité, au cours du Moyen-Âge en Europe, les Juifs étaient considérés comme un peuple hautement porté sur le sexe, par ses voisins chrétiens bien plus puritains.

Au fil des années, cependant, les Juifs ont fini par adapter la majeure partie des attitudes prudes et fastidieuses de la population majoritaire, envers la sexualité. C’est démontré par les attitudes face au sexe, dans des sources plus contemporaines, qui font rarement référence à l’intimité physique, au-delà de l’évocation de ses contraintes.

Pour beaucoup, alors que le sexe, dans le Judaïsme, est décrit comme secret et mystérieux et qu’on y fait même référence sous un jour mystique et céleste, il est fait très peu mention à la substance même de l’intimité physique et à une description intime de ce sujet complexe, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Il existe aussi beaucoup d’incompréhensions, par lesquelles un homme ou une femme liront et interpréteront un verset provenant de nos sources et décideront que « c’est la bonne manière de faire si on veut être un Juif actif sur le plan sexuel » et, plus souvent qu’à son tour, pas qu’il puisse s’agir d’une déformation de la signification originale.

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Pour la plupart des jeunes gens et des jeunes femmes de la communauté orthodoxe ou traditionnelle sur le point de se marier, on sait très peu de choses sur la vie sexuelle, au-delà des sources scripturaires, à propos du permis et de l’interdit.

Ainsi, pour beaucoup, le sexe ne devient rien d’autre qu’un acte gouverné par des règles et des régulations, au lieu d’être la partie amoureuse, passionnée et essentielle d’une relation, destinée à être pleinement vécue.

C’est également vrai, jusqu’à un certain point, à l’extérieur des communautés religieuses, lorsque les seuls conseils offerts par les parents traitent « des oiseaux et des abeilles » ou, en matière d’éducation sexuelle, à l’école, sur les conseils de prudence concernant l’usage de préservatifs. Cela dit, c’est encore plus exacerbé dans une communauté, où, la nuit du mariage est, le plus fréquemment, la première fois que ces jeunes ait jamais touché physiquement une personne du sexe opposé et ne l’ont guère plus aperçue une fois dépourvue de vêtements.

Beaucoup de cas dont j’ai été témoin en tant que sexothérapeute au sein de la communauté observante, remontent jusqu’à ces premières rares tentatives en situation intime. Comme la plupart du temps, dans le cadre de mariages, la façon dont cela s’est passé au début peut donner le ton de la conduite à l’avenir.

Fréquemment, les gens sous- estiment l’importance que peut prendre une vie sexuelle pleinement appréciée, dans le cadre du mariage. Cela peut, en règle générale, affecter bien d’autres aspects de la relation entre le mari et sa femme, et même au sein de la maison familiale et pour l’entourage.

Le sexe devrait couronner la rencontre du corps et des esprits et être fondé sur une meilleure communication. Parfois, deux partenaires disparates sont laissés à eux-mêmes, pour naviguer entre les défis posés par une vie sexuelle sans orientation ou sans disposer des outils pour faire plaisir et satisfaire son ou sa partenaire.

Et pourtant, on peut trouver ses outils, aussi bien dans nos textes religieux qu’à l’extérier. Comme nos Sages nous l’ont enseigné, Shem (le Peuple Juif) peut aussi en apprendre de Japhet (de sources séculières).

Le sexe est en corrélation directe avec la connaissance et la capacité de communiquer et de satisfiare ses propres désirs et ceux de son/sa partenaire. Evidemment, on ne peut pas l’apprendre dans un livre ni dans un texte. Cependant, en remettant le sujet relatif au sexe, dans le cadre respectueux, mais ouvert qu’il a eu dans le Judaïsme, on peut rendre cet accès plus facile à ceux qui entrent pour la première fois dans l’univers de l’intimité physique.

Il est grand temps de ramener le sexe à sa vraie place, dans le Judaïsme…

ARIELLA PERRY 27 octobre 2014

Ariella Perry est sexothérapeute clinique certifiée et accréditée, disposant de plus d’une dizaine d’années d’expérience et qui intervient à Jérusalem

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