La place des femmes à la synagogue a fait l’objet d’un article intitulé : La femme juive: larbin OUI, rabbin NON.
Un lecteur nous adresse un texte qui participe au débat, que JForum entend poursuivre, pour que les femmes aient enfin une place réellement digne dans nos synagogues, et qu’elles soient traitées avec les mêmes égards que les hommes.
Fauteuils pour les uns, chaises en plastique derrière des rideaux atroces pour les autres, voilà l’indignité qui doit frapper les responsables des synagogues, qui devraient avoir honte de ce qu’ils font subir aux femmes sous le fallacieux prétexte de la halakha.
Cette marque de mépris n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, tant la femme n’est pour certains existante qu’au travers de son « impureté », et de la seule mitsva du mikvé dont elle est redevable.
Le débat continu, et vos réflexions sont les bienvenues.
Article original
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, mais sans trop de surprise, l’article concernant cet incident à la synagogue de Neuilly.
Il y a depuis quelques années une surenchère orthodoxe dans le judaïsme français, qui me met mal à l’aise, une surenchère sans retenue, coûte que coûte, à laquelle participent souvent des gens qui n’ont découvert que très récemment la pratique juive rituelle. Cette surenchère nuit gravement à la sérénité de la communauté juive ; elle place souvent le débat là où il n’a pas lieu. Voilà pourquoi, sans prétendre être une référence halakhique, je souhaite participer à ce débat.
Voyons ce que disent les textes à ce sujet, dans le Talmud, Traité Meguila, en page 23a. Abordant dans ce chapitre la question de savoir quels passages de la Torah doivent être lus, et le nombre de montées à la Torah, et notamment le shabbat, le Talmud aborde la question de savoir qui est éligible à la montée à la Torah.
Nos maîtres ont enseigné que tout le monde compte pour les sept montées à la Torah »>Article original, même les enfants, même les femmes.
Ce texte provient de la guemara, texte fondateur du judaïsme – au contraire du Shoul’han Aroukh qui date du XVè Siècle même si, à juste titre, s’appuie sur la Guemara – et ce texte parle de la montée à la Torah des femmes et des enfants pendant l’office rituel du Shabbat.
Soyons clairs : il ne s’agit pas d’un office « entre femmes » ou « entre enfants », mais de l’office rituel public, où sont présents les hommes – et le rabbin qui dirige l’office – ; soyons clairs enfin : le texte n’émet aucune réserve que celle que je préciserai plus loin – et notamment le texte ne mentionne aucune réserve relevant de la Niddah –.
Comme chacun sait, le Talmud est le lieu privilégié du débat, et il est rare qu’un sujet, aussi mineur soit-il, ne soit pas l’objet d’un débat parfois houleux, et toujours sans concession, entre les sages du Talmud. Cette phrase qui aujourd’hui encore semble révolutionnaire, ne fait cependant l’objet d’aucun débat. On s’attendrait, sur une phrase aussi inattendue, à quelques désaccords virulents, des divergences – au minimum – ou au moins à une discussion, mettant éventuellement en perspective des avis différents. Or, cette phrase est là, tranchée, suspendue dans le texte comme un verdict.
Je disais qu’il y avait une réserve, la voici :
Cependant, nos sages ont dit qu’une femme ne lise pas afin de préserver le kavod du public.
Faisons attention à la différence de ton avec la phrase précédente : ce sont les sages qui disent – comme un conseil, et non « qui enseignent » une loi – , recommandent qu’une femme ne lise pas elle-même le passage au cours duquel elle monterait à la Torah, afin de ne pas vexer peut-être les hommes qui ne savent pas lire la Torah.
Soyons clairs : ce qui est énoncé ici n’est pas une loi, mais un conseil, pour lequel les sages nous précisent la cause. Les hommes étant généralement jaloux de leur supériorité au sexe dit faible – aujourd’hui encore ? – il faudrait éviter de les titiller sur ce sujet afin de préserver le kavod du public. – Mais alors si la cause disparaît, la règle disparaît ! (voir à ce sujet Avoth 5 :16) ; si les hommes n’étaient plus gênés par l’intelligence des femmes, il n’y aurait plus lieu de tenir compte de cet usage (qui n’est clairement pas une loi). Car après tout, pourquoi nous donne-t-on les motifs de nos sages si ce n’est pour nous dire que cet usage ne vaut que tant que les talents des femmes sont perçus comme une offense aux hommes. Pour ma part, et à titre personnel, je n’ai pas très envie – et je le dis plus gentiment que je ne le pense – de prier avec des hommes qui sont vexés qu’une femme soit plus érudite qu’eux. D’ailleurs, le Traîté talmudique Baba Metsi’a dit bien, page 59a :
Rabbi Halbo a enseigné qu’un homme doit toujours (le texte dit : לעולם « éternellement », et non תמיד) faire attention au kavod de son épouse, car la bénédiction ne vient dans la maison d’un homme que par le fait de son épouse, ainsi qu’il est écrit : « Et il favorisa Abraham grâce à Sarah » (Béréshit – 12 :19)
Faut-il insister lourdement, en précisant que tout le mérite d’Abraham ne suffisait pas … et qu’il fallait celui de Sarah pour que la bénédiction puisse s’installer. Tout cela pour dire que mon sentiment, que j’ai décrit ci-dessus comme personnel, qui consiste à se méfier de ceux qui sont trop prompts à disqualifier les femmes, me paraît explicitement conforté par le Talmud, plus que je ne pouvais l’espérais …
Voyons maintenant ce que dit le Shoul’han Aroukh à ce sujet : eh bien, il n’a pas le choix ! Le texte de la Guemara étant très explicite, et ne prêtant à aucun débat, le Shoul’han Aroukh, dans sa section qui concerne les montées à la Torah le jour du Shabbat (Hilkhot Shabbat – section 282 parag. 3), reprend exactement, mot pour mot, la phrase du Talmud – Traité Méguila – que j’ai citée plus haut. La phrase de la Guemara étant tranchée, avait-on le choix ?
Mais les annotations autour du texte, faisant preuve de bien moins de modernité et d’ouverture que le texte du Talmud pourtant plus ancien, ont poussé l’interprétation de cette règle aussi loin que possible dans le sens de la misogynie : puisque le texte de la Guemara parle de sept montées, cette règle ne s’appliquerait – selon une discrète note de bas de page postérieure à la rédaction du Shoul’han Aroukh – que le shabbat, seul jour où il y a sept montées. Cette note, à défaut de justifications explicites, me paraît contraire aux règles de lecture de la Guemara.
La première réserve est que le texte de la Guemara ne s’interprète pas comme on le fait pour la Torah, mais se lit comme un propos humain usuel. Parlant des montées à la Torah le jour du shabbat, il était logique de parler de sept montées.
Et la seconde est que, si les femmes peuvent monter à la Torah le jour du shabbat, on voit mal – sauf justification explicite qui n’est donnée nulle part – ce qui les rendrait invalides les autres jours.
Enfin, saluons cette note de Mishna Beroura, qui vient préciser le texte du Shoulhan Aroukh : les femmes peuvent monter à la Torah le shabbat –lors de l’office rituel public en présence des hommes – , mais il est interdit de faire monter uniquement des femmes. D’un point de vue halakhique, toujours selon le Shoul’han Aroukh, on peut faire monter le Shabbat six femmes et un homme ! Voilà qui invalide définitivement les postures sexistes que l’on rencontre bien trop souvent dans nos synagogues.
Et que dit Maïmonide, dans le Mishnei Torah ? Exactement la même chose, la même phrase (Hilkhot Tefila, chapitre 12, halakha 17), mot pour mot ! Avait-il le choix, puisque la Guemara a prononcé son verdict sans laisser place au moindre débat ?
Maintenant, je pose la question : ne serions nous pas, nous les hommes, en train de voler les femmes, chaque semaine que Dieu fait, en les empêchant de faire des choses que le Talmud, le Shoul’han Aroukh et le Mishnei Torah de Maïmonide les autorisent à faire selon leur bon gré ?
Je pose cette question, en ajoutant ceci : la Torah, dans le verset Dévarim 13 :1, précise qu’il est interdit d’ajouter aux lois de la Torah, et que le Talmud insiste en précisant que celui qui ajoute des lois, retranche en réalité la loi qui interdit d’ajouter !
Mesdames, voici ce que l’Eternel a dit à Abraham, tout Abraham qu’il était !
Béréshit 21 :12 : Tout ce que te dira Sarah, obéis à sa voix
J’ai cherché dans toute la Bible pour savoir si un jour l’Eternel avait dit à une femme d’obéir à la voix de son mari … – j’aurais bien aimé – mais je n’ai rien trouvé de tel.
Je vous réconforterai peut-être en vous disant que rien dans la Torah ne mentionne explicitement l’injonction de prier, ni celle de lire la Torah en office public. Ces dispositions ont été établies après la destruction du Temple, en s’appuyant sur un verset qui ne vient pas de la Torah, mais des prophètes (Hoshéa 14 :3) – or les règles de l’interprétation talmudique établissent que les livres des prophètes ne sont pas une référence pour fixer la halakha, sauf si elles sont confortées par la Torah . Si l’on veut d’ailleurs être objectif, il est très vraisemblable que les Hébreux de l’époque biblique – qui ne priaient pas, il n’y avait pas de synagogues ! – , s’ils voyaient notre rituel synagogal, ne nous considèrerait pas comme des coreligionnaires. Mais soit ! La règle a été fixée, et nous prions. Mais de là à travestir les textes pour y installer ses préjugés misogynes, il me semble que c’est un peu excessif !
Mais cette affaire que j’ai découverte ce matin, sans grand étonnement, révèle des choses qui devraient attirer notre attention : c’est au sujet de cette maladie polémique qui sévit de plus en plus souvent dans nos synagogues sur les questions halakhiques, et qui ressemble de plus en plus à des anathèmes.
Comme dit un de mes amis rabbins – que je respecte profondément – les juifs votent avec leurs pieds : ceux qui sont raisonnables ne vont pas à la synagogue. Les autres, ceux qui viennent montrer que leur chapeau est plus grand, que leur talith est plus kasher, ou que leurs téfillin sont plus spectaculaires (et quoi d’autre encore ? – décidément il est difficile d’élever le niveau de la comédie humaine, et la religion n’y suffit pas), cassent les pieds au rabbin. De sorte que, s’il veut avoir la paix, ou simplement survivre dans la synagogue, le rabbin n’a pas d’autre choix que de se laisser dériver vers un fanatisme superstitieux et superficiel, fétichiste (idolâtre ?), où quelques individus plus présomptueux que religieux parviendraient à la seule chose qu’ils semblent désirer ardemment : rester entre soi. C’est, me semble-t-il, ce qui nous attend au tournant !
En somme, pour avoir la paix, consciemment ou non, les rabbins sont contraints de suivre le plus intransigeant, même lorsqu’ils savent qu’il a tort. Devrions-nous en tenir compte, et relativiser tout ce que nos rabbins nous disent ?
En intervenant ici, je ne me fais pas trop d’illusions. Il est peu probable que l’on mette en application les textes que j’ai cités, et qui devraient pourtant faire référence. « Politiquement » parlant, mon intervention est une erreur. Pourtant, c’est là que se trouve le vrai débat : sommes nous fidèles à nos textes, ou bien gérons nous des intérêts, qui oscillent entre les superstitions des uns, la carrière des autres, ou le narcissisme de quelques uns ? Pourquoi mentir par omission ?
Je me suis déjà interrogé, avec des rabbins « très orthodoxes » sur ces textes talmudiques et sur le fait qu’ils ne sont pas respectés, voire même qu’on entretient l’ignorance des gens à ce sujet. La plupart m’ont avoué qu’il serait trop risqué de mettre ce débat sur la table.
Ce n’est pas ce que je crois. Ne disons nous pas que nous sommes prêts à tout pour la vérité. Alors voilà ! Si c’est vrai, si ce que dit le Talmud est vrai, pourquoi le détourner ?
Ne fût-ce que pour cette raison, je remercie le Rabbin Azoulay de servir la vérité en mettant sur la table un vrai débat, fondé de manière authentique sur nos textes fondateurs, et qui soulève des questions de fond intéressantes.
Je ne connais pas de près le Rabbin Azoulay, et je ne lui ai jamais parlé directement. Mais j’ai assisté à plusieurs de ses offices de semaine, j’ai entendu plusieurs de ses discours, et je l’ai observé à cette ocasion. C’est un homme que j’ai trouvé doux, impliqué dans sa synagogue, très attentionné, et surtout, ayant une réflexion spirituelle dense, un questionnement intérieur profond qui m’a semblé sincère, et une authentique volonté d’être fidèle aux textes. Ça se voit à sa manière d’aborder autrui, au ton de sa voix, doux et attentionné, et la manière dont il conduit sa réflexion et son propos. Il fait partie de ces hommes dont le reflet dans mon cœur m’a été agréable (je fais ici allusion au verset Proverbes 27 :19).
Je ne suis pas étonné qu’il fasse l’objet d’une telle polémique : un philosophe dont j’ai oublié le nom avait dit un jour, dans une émission de radio, que le peuple aime harceler ses élites. C’est pour cette même raison, nous le disons souvent, que les juifs sont harcelés. C’est aussi pour cette raison que les femmes sont disqualifiées … C’est enfin pour cette même raison que les rabbins qui vivent profondément ce qu’ils disent, en l’étudiant méticuleusement et sincèrement, ceux qui ne jouent pas au plus grand chapeau ni à la plus grande kippa, sont victimes de ces polémiques stériles dressées par des néophytes qui feraient bien d’étudier avant de lancer des anathèmes.
Après tout, ces rabbins, ce sont les juifs des juifs !
Mais c’est bien dommage, car ces attitudes primaires causent au judaïsme des dommages infernaux – au sens étymologique du terme – alors que nous disposons, je l’ai montré et je le crois profondément, de textes tellement modernes.
Jacob Ouanounou
Je trouve très mal venue la réaction du grand rabbin de France.
la lecture de la Torah par des femmes n’a rien de révolutionnaire.
Cela n’est pas dans le cadre d’un office, et même si cela l’était, ce n’a jamais été interdit.
Il suffit d’étudier un peu les textes pour le savoir.
Il est vrai que les femmes en France ne sont pas éduquée dans l’étude du Talmud .
Et cela me rappelle la position des gouvernements des pays du tiers monde qui craignent l’éducation de leur population, car éducation signifierait réclamation de leur droit.
Les femmes ot été exclues de la synagogue durant des siècles par pure mysogynie et peur , de la part des hommes, de perdre leur statut de privilégié.
« Les rahamims » sont nos sages du Talmud.
Monsieur le grand rabbin va t il se fendre d’une Responsa?
Attendons.
Enfin, cela est fort dommage.
Le « Cavod Tsibbour » est mal interprété et la France bien peu « éclairée ».
La synagogue fort orthodoxe à laquelle je me rends tous les shabbats à Jérusalem, a bien sur organisé une lecture pour les femmes à Simhat Thora.
Attendons le 22 ème siècle en France!!!
je suis d accord avec toi Dany faisant partie de la communaute massoratie de Carmiel
Depuis quand ça nous regarde de nous mêler des musulmans qui maltraitent leurs femmes ?? Ne vous inquiétez pas pour eux, ils sont assez nombreux et possèdent des associations pour les défendre !!
Marman68 = Occupons -nous de NOS FEMMES c’est déjà un grave problème !!
Quand on pense qu’en Israël, à Jérusalem, les Orthodoxes obligent les femmes à s’asseoir à l’arrière des bus, ça suffit !!! Réveillez-vous et réagissez !! Sinon, on va devenir ( si ce n’est déjà fait !!) comme les Islamistes pour qui la femme est moins que rien.
Et le « guet » ? Quoi de plus injuste pour la femme juive ? Une honte !!!
Danielle de Strasbourg
Vous me faites rire, Sarah avec vos Orthodoxes qui vivent en Israël !!!
Font-il seulement leur service militaire, défendent-ils Israël ?
Ou alors, peut-être qu’ils étudient toute la journée et n’ont pas le temps !!
Ils font une ribambelle de gosses à leurs femmes qui sont confinées dans la cuisine !!
Allons, un peu de sérieux SVP
Danielle
Pour ceux qui ne le savent pas un 2ème article à été rédigé par la suite avec divers réaction …
Voici le lien: https://www.jforum.fr/forum/communaute/article/polemique-la-femme-juive-larbin#forum13185
Je vous cite :
» Pour ma part, je considère que la Yeshiva n’est pas faite pour tout le monde, et, vous le savez, il n’y a pas beaucoup à gratter parfois pour trouver chez certains anciens élèves des yeshivots un manque total de savoir vivre, une certaine cupidité, un ego démesuré, une moralité à géométrie variable, et jusqu’à de sérieux problèmes de mœurs, autant de choses totalement absentes du monde où le judaïsme m’a été enseigné. »
Je vous rappelle la fameuse phrase de rabbi akiva, qui disait que lorsqu’il était am haaretz ( ignorant) lorsqu’il voyait un talmid haham, il voulait le mordre comme un âne …
À vous de comprendre le remez, cher monsieur…
Bien à vous
Le texte ci-dessus étant assez long, la mise en page du forum n’est pas nécessairement la plus commode. Pour une lecture confortable, une version – à peine rectifiée – est disponible ici : http://navonn.free.fr/files/Shabbat282b.pdf
Cher Monsieur le Rabbin Wattenberg,
Comme vous, me semble-t-il, je n’ai pas l’habitude des forums. Aussi, je n’ai pas suivi cette discussion, jusqu’à ce matin où un ami m’a dit que vous m’aviez honoré d’une réponse. Mais à ma surprise, ce n’est pas une réponse, mais un véritable lynchage, une boucherie, que j’ai vu. Je crois deviner que vos amis, surpris comme je le soupçonnais par ce texte de Meguila 23a, sont allés vous chercher – sinon pourquoi vous ont-ils cherché – pour dégommer la « cible », et vous avez vaillamment rempli votre mission. Mais ce n’était pas nécessaire.
Monsieur le Rabbin, au-delà des propos parfois insultants – vous avez peut-être cédé à l’euphorie, je comprends et je pardonne … mais vous devriez vous interdire le Lachon Hara, car contrairement à ce que vous dites, je n’ai pas sali les rabbins – et des faux procès sur lesquels je reviendrai, je tiens à vous remercier sincèrement. En effet, là où nous ne sommes pas d’accord, ce qui est rare, vous avez apporté plus d’eau à mon moulin que vous ne semblez le croire.
-Nous sommes d’accord : il faut cesser avec ces polémiques où quelques fidèles néophytes à l’égo hypertrophié agitent leur grand chapeau pour faire la leçon au rabbin sur de menus détails halakhiques, en instaurant dans la synagogue une atmosphère infernale ; c’était l’objet essentiel – je l’ai dit clairement au début, et je suis revenu dessus à la fin – de mon intervention. Vous avez confirmé de plus dans votre texte que le Rav Azoulay avait des arguments, et vous avez précisé en conclusion que son erreur était – je résume – politique (risques) et non halakhique. Vous avez comme moi regretté cette polémique inutile faite au rav Azoulay. Vous me faites penser – excusez-moi de vous retourner la politesse – à ces « experts économistes » (peut-être) engagés (sûrement) farouchement opposés à l’augmentation de la TVA, sauf si ce sont eux qui la mettent en œuvre ;
-Vous avez confirmé mon propos : aucun{{ texte fondateur}} ne s’oppose halakhiquement à la lecture de la Thora par les femmes. Tous les textes que vous avez apportés sont tout-à-fait respectables, mais ne sont pas, comme la Guemara, des textes fondateurs. De plus, je crois que nos divergences avec les libéraux – car c’est, semble-t-il votre inquiétude – sont bien plus importants que le simple fait de savoir si, comme les juifs du temps du Talmud, nous devons bénir à la première et à la dernière montée, ou si, comme la tradition le veut actuellement, nous devons bénir à chaque montée. (Permettez-moi sans vous offenser de vous dire que je vois quand même un peu d’enfumage dans cet argument, qui ne marche pas ni pour 4, ni pour 5 ni pour 6 montées, et marche à peine pour 3 montées à condition qu’il y ait un Cohen et un Levi dans l’assistance). Or, si vous vous emportez à ce point pour de telles détails halakhiques qui font l’objet de points de vues divers – et il n’y a ici ni mamzerouth, ni hilloul shabbat, ni terefa, … – vous ne serez pas crédible pour les vrais désaccords que nous avons avec eux ! Enfin je reviens à l’essentiel de ce point : vous-mêmes avez reconnu avoir dit au Rav Azoulay que halakhiquement ce la ne posait pas de problème, même si vous lui aviez déconseillé de le faire pour des raisons qui font l’objet de mon troisième point.
-Vous avez confirmé mes propos lorsque je disais que les rabbins ne voulaient pas mettre ce sujet sur la table parce qu’ils y voyaient trop de risque. Vous avez abondé ici dans mon sens à un point que je trouve caricatural ! Dès les premières phrases : «En voilà un sujet polémique » dites-vous … Pourquoi y voyez-vous de la polémique ? Certes les femmes ne sont pas obligées de lire la Thora. Pourquoi le leur interdire ? C’est bien ce que j’ai écrit ! Pourquoi leur interdire quelque chose que la Guemara, le Shoulhan Aroukh, et le Mishnei Thora leur permettent sans réserves – mais sous certaines réserves ultérieures, certes, mais variables selon les auteurs, comme vous l’avez si bien mentionné – ? De plus, pour vous dire franchement – et je l’ai dit dans mon texte – je ne vise pas un changement halakhique, je m’en fiche ! mais qu’on cesse de cultiver un obscurantisme où nous avons tellement peur de notre ombre, qu’un très grand nombre de talmidei yechivot sont encore convaincus que le judaïsme est misogyne au point qu’ils s’en prennent aux rabbins (comme à Ancelle), ou qu’ils sont surpris par un texte tel que celui de Meguila 23a et qu’ils vous appellent à la rescousse.
-Ainsi que l’a dit Monsieur le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim, les femmes d’aujourd’hui sont majeures et non mineures dans tous les domaines de la vie. Elles ne peuvent pas être mineures dans le domaine religieux ! Vous n’avez pas besoin de leur dire ce qu’elles doivent faire pour se rendre utiles, et un grand nombre d’entre elles ne vous ont pas attendu pour participer à des actions de bienfaisance. Mais vous offusquer à ce point parce que leurs actes rituels – qui seraient donc tout à fait halakhiques – vous semblent « inutiles » comme vous dites … a quelque chose de … pardonnez-moi … !
Monsieur le Rabbin, vous avez dit que j’insultais les rabbins en citant un texte (Meguilla 23a), et en faisant mine de croire qu’ils ne le connaissaient pas. Je n’ai jamais pensé cela, mais vous me le faites penser : car sinon, s’ils connaissaient ce texte et si ce texte ne leur posait pas de problème, ils m’auraient englouti avec leurs réponses, que j’aurais acceptées avec joie, et n’auraient pas eu besoin d’aller vous chercher. Mais Monsieur le Rabbin, si vous voulez bien lire entre les lignes, sans l’euphorie de déloger la cible qu’on vous a assignée, vous comprendriez pourquoi j’ai écrit ce texte.
En tous cas, je crois que le fait d’apporter des textes en contribution au débat n’a pas à être considéré comme une offense par qui que ce soit, quand bien même il connaîtrait ces textes. Sauf si vous préconisez une Omerta. Mais alors, sans moi !
Votre texte est extrêmement long, et je ne veux pas répondre à tout.
Vous avez laissé croire que j’aurais étudié sur des traductions – qu’est-ce qui vous permet d’affirmer cela –, sans maître – d’où tenez-vous cela ? – . Vous avez jeté le discrédit sur ceux qui n’ont pas suivi votre parcours, la Yeshiva soit ! Pour ma part, je considère que la Yeshiva n’est pas faite pour tout le monde, et, vous le savez, il n’y a pas beaucoup à gratter parfois pour trouver chez certains anciens élèves des yeshivots un manque total de savoir vivre, une certaine cupidité, un ego démesuré, une moralité à géométrie variable, et jusqu’à de sérieux problèmes de mœurs, autant de choses totalement absentes du monde où le judaïsme m’a été enseigné.
Mais puisque j’y suis contraint, je me permets de vous dire qu’un des jours les plus bénis de ma vie est celui où j’ai rencontré celui qui fut mon maître en judaïsme, un juif érudit, un vrai penseur juif, aujourd’hui de réputation mondiale, dont le nom n’a pas à être convoqué dans notre petite discussion. J’ai eu la chance de faire partie de ses élèves, du « bataillon d’élite » qu’il appelait la « Section Spéciale » en Thora, sa manière en Tikoun Olam de répondre aux allemands qui l’avaient torturé – dois-aussi vous dire quel était mon classement au concours d’entrée dans son école ? – .
Vous avez laissé entendre que j’aurais menti en donnant en référence une note du Shoul’han Aroukh qui mentionnait qu’on pouvait faire monter des femmes à la Thora, mais pas uniquement des femmes. En disant cela, vous m’avez fait douter car j’avoue que j’avais cité tout cela de mémoire, mais j’ai vérifié et … j’ai raison. J’espère que vous ne verrez pas d’offense à ce que je produise ce texte : je l’ai scanné à votre attention, et surligné en rouge le texte pourtant bien visible. Vous le trouverez à cette adresse : http://navonn.free.fr/files/shabbat282.pdf
Monsieur le rabbin, nous ne nous connaissons pas, mais avant de vous répondre, je me suis renseigné auprès de quelques amis. Il me semble que j’ai assisté à un de vos cours sur le traité Shabbat il y a 5 ou 6 ans à la rue Garnier – je ne me fais jamais remarquer lorsque j’assiste à un cours – . Franchement, j’avais trouvé votre cours intéressant.
Bon, … il est temps de nous quitter …
Bien des choses,
Bien à vous
Jacob Ouanounou
Ci-dessous la réponse du Rav Binyamin Wattenberg à votre message initiale:
http://www.techouvot.com/lecture_de_la_thora_par_les_femmes-vp35749.html#35749
Si dans votre communauté, les hommes et les femmes prient ensemble, chantent ensemble, tous dans la même salle (peut-être assis l’un à coté de l’autre?), vous devez savoir que cela pose plusieurs problèmes au niveau de la Halah’a, chemin conducteur de notre peuple, et que cela est donc interdit (aucune fierté à avoir en trangressant une interdiction de la Torah) !!!
Dans de nombreuses synagogues, les femmes, bien qu’installées dans le « Ezrat Nachim », ecoutent et participent parfaitement à la prière, voient ce qui se passe, embrassent la Torah depuis leur place, et peuvent même acheter des mitsvot lors de la vente, et pour elles l’office est un reel palisir. Selon la construction et la configuration de la Synagogue la femme se trouve plus ou moins « a l’écart » de la prière. Pourtant, lorsqu’une femme participe à un office, et prie avec tous, alors sa prière, et ses mérites participent à l’élévation de la prière de tous les présents. Mais transgresser la Halah’a pour se sentir « plus a l’aise » ne peut pas être pris en compte.
Les femmes musulmanes ne sont pas traitées comme des esclaves. Vous les voyez bien dans les pays Européens, aux Etas unis d’Amériques, dans leurs pays en Iran, au Liban, en Egypte etc… Vous avez une nette impression que vous avez raison, mais c’est faux ! vous avez tort…Il existe comme dans tous les pays une catégorie de gens qui n’ont pas le niveau intellectuel et religieux adéquat pour comprendre les principes édictés dans la religion. Ce genre de déviation au niveau des personnes est j’en suis certain en voie de disparaitre avec l’éducation des enfants dans es écoles Laiques.
Je suis aussi fier des femmes de la Libérale de Strasbourg. Mais je ne le suis pas autant envers la communauté des femmes des autres régions de France et d’ailleurs et surtout celles d’Israël. Car, la majorité des femmes sont derriere les rideaux dans une synagogue et non pas le droit de lire la Torah. C’est malheureux !
réponse toute simple : ce n’est pas parce que la plupart des musulmans, à commencer par leurs textes sacrés, sont aveugles et sourds qu’il faut laisser les Juifs s’aveugler plus ou moins…
Bonjour à tous!
Stupéfaite de ce débat malsain! Les femmes montant à la Torah, cela ne peut plus avoir lieu aujourd’hui et il serait tant d’etre précis et sérieux et d’amener le débat là où il doit se trouver! Et le fait que les femmes ne puissent plus monter à la Torah n’a a voir avec la misogynie que dans des tetes vides! Par contre, j’ai éclaté de rire en entendant de grandes personnalités juives françaises, installées confortablement en France depuis des lustres et pour des lustres, se plaindre du fait que ces « misogynes » ne soient pas… sionistes!!!!!!!! Occupez-vous en France de vos Juifs français, nous nous occupons ici de nos Juifs Orthodoxes qui, s’ils ne sont pas toujours comme nous aurions souhaité qu’ils soient, vivent cependant en Israel et participent directement à la croissance du pays. Sarah.
Vous nous faite entendre que les hommes juifs ce conporterai mal avec les femmes
Mais ma réflexion est quand même : Que dire des hommes musulmans qui traites leurs femmes comme des esclaves ??? Qui pourrait me répondre ???
Merci Danielle pour ce message. Enfin une personne qui réagit comme moi! C’est en pensant de cette façon qu’on va de l’avant.
Cordial Shalom. Monique
Merci pour ce magnifique texte j’en serais presque jaloux de ne pas l’avoir ecrit aussi bien lol
Je suis quelque peu misogyne mais rendons a cesar: les femmes sont superieurs aux hommes ne m’en deplaise et cela dans tous les sens puisque physiologiquement aussi.
ce que je reproche aux femmes de vouloir etre a tout prix egales aux hommes alors qu’elle sont superieures
vous ne verrez jamais un homme enfanter.
Mesdames restez a votre place c’est a dire au dessus de nous les hommes c’est ainsi que vous pourrez nous faire evoluer comme Has hem le dit
Finalement, je pense que je vais être la seule à être lynchée, mais j’assume.
Ne pensez-vous pas que la femme aurait bien d’autres choses à revendiquer ?
Si seulement notre » humiliation » serait d’être assise sur une chaise en plastique derrière un rideau, ce serait formidable.
Messieurs, aidez vos femmes auprès de vos enfants.
Ne leur jetez pas le « guet » au visage lorsque vous avez décidé de la répudier.
Voilà des choses inadmissible.
La femme d’aujourd’hui travaille si en plus elle passe sa journée à la syna (chaharit, minha et arvit) que devidrons nos enfants ?
Je ne me sens pas du tout inférieure aux hommes parce que je ne monte pas à la Torah puisque je reçois à chaque fois une bénédiction à travers mon mari.
Je n’ai pas besoin d’être identique à un homme puisque de facto je suis différente, alors ensemble nous formons un tout.
Cessez vos enfantillages ridicules.
Par contre, oui les femmes peuvent faire des conférences, peuvent écrire sur les études talmudiques et autres et c’est une grande fierté pour moi.
Merci pour ce bel article et ces explications qui enrichissent le débat.
Merci au rabbin de Neuilly de rester fidèle au valeurs d’ouverture et de tolérance que défendait le rabbin Cahen.. Sa femme et leur famille, les EI continuent d’incarner ces valeurs et je les en remercie du fond du coeur.
Merci aux EI de Neuilly qui m’ont accompagné durant les étapes importantes de ma vie et dans la construction de mon judaïsme.
En tant que femme et personne attaché au judaïsme, je veux pouvoir être fière de ma communauté, des hommes et des femmes qui la composent.
Je souhaite que nous allions ensemble vers plus d’ouverture et de tolérance dans le respect de nos textes. Cela nous enrichira tous et nous permettra d’être plus uni.
{{Un vieux proverbe juif dit que la seule chose que nous pouvons transmettre à nos enfants, ce sont des racines et des ailes. N’oublions pas nos filles et les femmes de notre communauté dans cette volonté de retour aux textes.
Ne nous trahissons pas.
Mr enfin à Mr OUANOUNOU pour vos propos éclairants, de paix et de construction.
Je répète que je fais partie de la Libérale de Strasbourg et j’en suis fière !!
C’est une communauté très ouverte : Les femmes participent aux offices, nous chantons, nous prions avec les hommes et nous célébrons Chabbat et les fêtes comme il se doit.
Personne n’est séparé par un rideau ou par autre chose !!
Nos rabbins ne sont pas différents des « autres rabbins traditionnels » et les libéraux ne dénigrent pas la femme : ils lui donnent sa place.
Continuez comme cela vous, les rabbins orthodoxes et vous allez faire le vide autour de vous !!
Le jour où les nazis ont déporté les juifs : ils ne leur ont pas demandé s’ils étaient libéraux ou traditionnels !! Arrêtez de faire ce cinéma et rapprochez-vous : nous en avons tellement besoin !!
Danielle de Strasbourg
Bonjour merci pour cet article j’ai pleuré en lisant tellement j’étais bouleversé je suis une femme mais j’ai une grande frustration a la synagogue c’est peut-etre pas le cas pour toutes les femmes mais pour celles qui sont comme moi en souffrance de se sentir exclut de moments passé a la synagogue ou d’étudier la torah .Je pense que les femmes ne veulent pas prendre la place des hommes mais il y a des femmes qui veulent aller un peut plus loin avec D.ieu comme c’est mon cas ma vie est avec D.ieu chaque jour chaque minute et peut-etre qu’il est temps d’evoluer dans ces temps ou bientot Mashiach revient et que hommes et femmes doivent se preparer.
Bravo pour ce texte sur la forme et surtout sur le fond, il conforte de nombreux juifs comme moi qui se sont penchés sur l’histoire exceptionnelle de notre peuple, qui sont heureux d’être juifs, mais qui éprouvent un profond malaise, (voir de l’aversion), lors de certains offices auxquels ils assistent, par le comportement de ces intégristes de la dernière heure, souvent incultes et qui donnent des leçons.
Expliquer avec conviction, à ma petite fille de six ans pourquoi sa maman et sa grand mère sont derrière un rideau à la synagogue, relève de la mission impossible, quelle fausse idée du judaïsme nous lui montrons. Félicitations pour votre travail.
je suis de ceux qui se révoltent depuis des lustres devant l’ostracisme dont sont victimes les femmes, non à cause de la torah mais du machisme, de la misogynie des soi-disants sages qui ont rédigé le talmud et qui se sont évertués au cours des siècles à salir la femme, à la dénigrer et à défendre leur pré carré : inutile de faire la liste des interdits qu’ils ont imposés aux femmes et qui ne figurent nullement dans la torah de moshé ! en particulier cette sale coutume qui sépare les femmes à la syna en les reléguant au 1er étage ou en imposant un rideau a contribué à ce que les femmes passent le temps de l’office à papoter, chose que l’on ne voit pas dans les synas liberales! quant aux femmes rabbins il en existe des dizaines dans les communautés anglo saxonnes et 3 en france: j’ai eu le privilège d’assister à leurs offices du shabbat et même à un enterrement et je puis vous assurer que c’etait vraiment un plaisir d’entendre leurs sermons. il n’y a aucune raison toraique qui empeche une femme d’etre rabbin à part des préjugés sexistes tenaces. je précise que je suis pratiquante et chomerete chabbat