Au moment où le représentant du secrétaire général de l’ONU Michael Williams démontre à nouveau l’incapacité de l’ONU à trancher dans la délimitation des frontières maritimes Libano Israéliennes, sources de tensions entre Beyrouth et Tel Aviv, le jeu des Etats-Unis est assez troublant.
La réaction libanaise qui ne s’est pas fait attendre après le dépôt du dossier Israélien sur la délimitation de sa zone maritime, a condamné avec force cette décision par le biais du président de la république, qui s’était directement adressé à Israël et par celui du ministre des Affaires étrangères qui a immédiatement écrit une lettre au secrétaire général de l’ONU.

L’organisation laisse le ton monter entre les protagonistes. Le Hezbollah est quant à lui sorti de son silence sur ce dossier le 17 juillet par l’intermédiaire de Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire qui a annoncé que « Le Liban allait récupérer la souveraineté de ses eaux » et que « L’ennemi israélien ne peut forer un seul mètre dans les eaux à la recherche de pétrole et de gaz si la zone fait l’objet d’un litige ». 

Du coté israélien, Avigdor Liebermann le ministre des Affaires étrangères a déclaré « Le Liban, sous la pression du Hezbollah est à la recherche de frictions, mais nous n’allons pas renoncer à tout ce qui nous revient ».

Depuis qu’Israël a déposé à l’ONU un dossier délimitant ses frontières maritimes, et la réponse cinglante de la présidence libanaise et du ministère des affaires étrangères, L’ONU n’a qu’un rôle d’arbitre très limité. 

Ce rôle est endossé par Michael williams, représentant de Ban Ki Moon qui a rappelé que « Le Liban et Israël avaient déposé leurs dossiers mais qu’il est difficile pour les Nations Unies de faire avancer le dossier en étant donné l’absence de relations diplomatiques entre eux ». 

Cette question doit donc être réglée par le droit maritime pur sur la base d’anciennes cartes et de textes. En l’absence de relations diplomatiques entre les deux états, on peut supposer qu’on ne pourra pas aboutir à un compromis.

Williams a par ailleurs exhorté le Liban à établir une loi qui permettrait aux sociétés pétrolière de commencer les forages le long de ses côtes, « dans l’intérêt du peuple libanais ». En effet, dans ce domaine le premier pays du Liban ou d’ Israël qui débutera le forage pourrait prendre le dessus sur l’autre dans l’exploitation des ressources communes. Il a par ailleurs estimé que le Liban était en retard de 7 ans sur Israël sur cette question.

A noter que le volume des gisements au large des côtes libanaises, qu’il s’agisse de gaz ou de pétrole repose sur des estimations : « ces études n’ont qu’une valeur indicative seul le forage offshore pourrait confirmer ou infirmer la présence de pétrole ou de gaz naturel dans les fonds marins » avait indiqué à iloubnan.info l’année dernière Marwan Iskandar, économiste et ancien directeur de l’Autorité des affaires pétrolières.

Le jeu trouble des Etats Unis, nouveau protagoniste

Bien avant le début du bras de fer entre Tel Aviv et Beyrouth début juillet sur le dossier de la zone maritime, la présence parfois supposé de ces gisements de gaz et de pétrole étaient connue. Ce n’est qu’à la mi juillet qu’Israël a fait part de sa décision de présenter un dossier à l’ONU sur la délimitation de sa zone économique exclusive en Méditerranée. 

A peine 3 mois avant, Fréderic Hoff, représentant américain pour la paix au moyen orient et spécialiste du dossier, s’était déplacé à Beyrouth le 14 avril pour rencontrer des membres de l’armée libanaise. La teneur des entretiens n’avait pas été révélée mais le commandement libanais avait précisé à l’émissaire qu’en aucun cas le Liban ne renoncerait à ses droits maritimes. 

Le but précis de la rencontre avec l’émissaire américain reste un mystère mais on peut supposer qu’il s’agissait de la délimitation des frontières maritimes avec Israël. Les positions de M. Hoff sur les tensions entre le Liban et Israël sont très équivoque. 

Plusieurs analystes estiment que la venue de M. Hoff au Liban révèle l’intérêt que les américains et leurs firmes portent au pétrole libanais. Une autre théorie pourrait être que Hoff est venu jouer les pré médiateur entre Israël et le Liban, en connaissant les intentions d’Israël à ce sujet afin d’éviter un affrontement à l’ONU.

Emmanuel Cadé

Ilouban.info

NDLR : Cet article, issu d’un site d’information libanais n’en demeure pas moins plutôt objectif et précis quant au déroulement de cette crise en Israël et le Liban.

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