Le président américain qui s’apprête à accueillir des dizaines de chefs d’États, lundi 13 avril, lors de la conférence sur le nucléaire, est également impatient de connaître avant cette date, les réponses de Binyamin Nétanyaou aux exigences qu’il a crument formulées lors de l’humiliante rencontre du 23 mars dernier.

Reste maintenant à savoir si le Premier ministre retournera à la Maison Blanche pour les exposer ou bien, fort de ses mauvaises expériences se contentera de dépêcher l’un de ses conseillers.

C’est cette semaine que le Premier ministre Binyamin Nétanyaou devrait préparer la réponse officielle d’Israël aux exigences posées par Barack Obama, lors de leur très difficile rencontre du 23 mars dernier à la Maison Blanche, exigences dont voici la quintessence : l’arrêt de la construction dans Jérusalem-est y compris dans les quartiers juifs, la prolongation du gel de la construction en Judée et Samarie au-delà du 26 septembre, un feu vert israélien à l’ouverture d’instances officielles palestiniennes dans l’est de la capitale, le transfert d’une partie de la Judée-Samarie au contrôle exclusif palestinien (zone A), la libération de plusieurs centaines de détenus Fatah, l’ouverture immédiate de pourparlers sur les grands dossiers du conflit comme les frontières définitives, le statut permanent de Jérusalem et la conclusion d’un accord d’ici les 24 prochains mois. À Washington on souhaite obtenir des réponses claires et précises d’Israël avant le 12 avril prochain date de la conférence internationale organisée par le président Obama à Washington autour du dossier de l’armement nucléaire.

Avant le début de Pessa’h, le forum des Sept s’est réuni pour débattre de la réponse à apporter au  » diktat  » américain. À l’exception de Dan Méridor et d’Ehoud Barak, qui ont émis des réserves, les cinq autres ministres se sont déclarés opposés à toute concession israélienne dans Jérusalem-est mais n’ont pas écarté l’éventualité de  » gestes  » israéliens en faveur des Palestiniens. Cependant, en aparté le président de l’État Shimon Pérès aurait vivement critiqué la politique du gouvernement Nétanyaou dans Jérusalem : « Le gouvernement a violé le statu quo en accordant à des Juifs des autorisations de construire dans certains quartiers de l’est de Jérusalem » aurait dit le président qui aurait proposé à Binyamin Nétanyaou d’annoncer l’arrêt de la construction dans ces quartiers et villages arabes. Durant Pessa’h, des voix se sont faites entendre en faveur d’un compromis possible avec les États-Unis : Sans l’annoncer officiellement, Israël n’entamerait pas de projet de construction dans l’est de Jérusalem et en échange l’administration Obama s’engagerait à convaincre Mahmoud Abbas de reprendre des négociations directes avec Israël, ce qui permettrait de  » sauter  » l’étape des pourparlers de proximité.

En Israël, la rencontre  » humiliante  » à la Maison Blanche entre Barack Obama et Binyamin Nétanyaou a été abondamment commentée. Certains analystes n’hésitant pas à parler de changement stratégique dans la position américaine. D’autres ne cachant pas leur satisfaction de voir le président américain traiter ainsi le Premier ministre israélien. Et d’autres enfin, s’élevant contre le traitement digne d’un État et d’un leader  » pestiféré  » réservé par Obama. Au Congrès de très nombreuses voix se sont élevés pour déplorer l’attitude de l’administration Obama envers  » l’allié israélien « . La Maison Blanche a tenté par la suite d’atténuer l’effet désastreux de cette rencontre. Mais à Jérusalem, des proches de Nétanyaou ont qualifie, en aparté, le comportement du président américain de catastrophique. À tel point que l’on a appris durant Pessa’h que le Premier ministre israélien a téléphoné au prix Nobel de la Paix Elie Wiesel pour lui demander d’intervenir auprès de son ami Barack Obama afin qu’il adopte une attitude plus  » correcte  » envers Nétanyaou. Wiesel a promis d’en parler avec le président américain.

À l’heure du  » bouclage  » de cette édition, on ne savait pas encore si Binyamin Nétanyaou se rendra ou non à Washington pour participer à cette conférence internationale. En effet, celle-ci coïncide avec le Yom Hashoah et il est de tradition que le Premier ministre reste en Israël à cette date précise. Dans l’entourage du Premier ministre, les avis sont partagés sur ce point : dans l’absolu, M. Nétanyaou souhaiterait prendre part à un débat sur la manière d’empêcher les organisations terroristes de se doter de l’arme nucléaire. Il s’agit là, en effet, de son domaine de prédilection. Mais en se déplaçant à Washington, il risque de se retrouver face à des pressions de la part d’un Obama en position de force et le débat sur l’existence du potentiel nucléaire israélien pourraient occulter d’autres problèmes plus urgents comme la menace iranienne.

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