© 2009 AFP (Dominic Favre)
Les représentants des six grandes puissances en charge du dossier nucléaire iranien ont obtenu jeudi des avancées notables lors d’une journée-marathon de pourparlers à Genève, notamment la promesse d’une inspection du site d’enrichissement d’uranium de Qom (centre de l’Iran).Les représentants des six grandes puissances en charge du dossier nucléaire iranien ont obtenu jeudi des avancées notables lors d’une journée-marathon de pourparlers à Genève, notamment la promesse d’une inspection du site d’enrichissement d’uranium de Qom (centre de l’Iran).

Donnant satisfaction à l’une des principales demandes des « Six » (Chine, Russie, France, Etats-Unis, Royaume-Uni et Allemagne), l’Iran s’est engagé à donner un accès d’ici « deux semaines » à ce nouveau site d’enrichisement, dont l’existence n’a été révélée que la semaine dernière, a indiqué le représentant français Jacques Audibert.

A Vienne, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé dans la foulée que son directeur général sortant, Mohamed ElBaradei, se rendrait « prochainement » à Téhéran « à l’invitation des autorités iraniennes ».

L’Iran et les Six ont également trouvé un « accord de principe » permettant à « l’uranium faiblement enrichi en Iran (d’être) exporté dans d’autres pays pour être totalement enrichi », a annoncé le diplomate en chef de l’Union Européenne (UE), Javier Solana.
Le diplomate en chef de l’Union européenne Javier Solana (d) et le sous-secrétaire d’Etat américain William Burns à Genève le 1er octobre 2009

Cet accord reprend une proposition avancée la veille par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. La Russie et la France ont repris la balle au bond et se sont dites jeudi favorables à l’idée d’enrichir de l’uranium afin d’éviter que Téhéran ne le fasse.

« Il y a eu un arrêt dans les discussions depuis juillet 2008, mais j’ai le sentiment que cette fois-ci il n’y aura pas d’arrêt dans les discussions et qu’elles vont se poursuivre », s’est félicité le chef de la délégation iranienne Saïd Jalili.

Le président américain Barack Obama a salué un début de discussions « constructif », tout en prévenant qu’il augmenterait la pression sur la République islamique si cela n’était pas suivi d’actes concrets de sa part. « Notre patience n’est pas illimitée », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche.

Depuis, New York, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a lui aussi salué l’atmosphère « constructive » des entretiens.
Le président russe Dmitri Medvedev (g) et le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner, à Barvikha, près de Moscou, le 1er octobre 2009

Les délégations se sont d’ailleurs mises « d’accord pour intensifier le dialogue dans les prochaines semaines » et devraient se retrouver avant la fin du mois d’octobre, a expliqué M. Solana.

La journée de pourparlers, tenue dans une villa cossue de la banlieue de Genève, a également permis un tête-à-tête entre le chef de la délégation américaine, le sous-secrétaire d’Etat américain William Burns, et son homologue iranien. C’était la première rencontre bilatérale à ce niveau depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays il y a une trentaine d’années.

Le tour positif de la journée n’était pas gagné d’avance après la révélation de l’existence d’un site secret d’enrichissement d’uranium près de Qom, des tirs de missiles iraniens et de multiples déclarations contradictoires de Téhéran.

Il est cependant improbable qu’une journée de discussions suffise à balayer les doutes des « Six », qui soupçonnent le programme d’être à des fins militaires, ce dont l’Iran se défend catégoriquement.

Si pour le représentant français Jacques Audibert le but de la journée « n’était pas de parler de sanctions », Washington n’entend pas relâcher la pression.
Tir d’essai d’un missile à courte-portée Tondar à Qom, à 120km au sud de Téhéran le 27 septembre 2009

Avant même l’intervention de M. Obama, la Maison Blanche a menacé l’Iran de nouvelles sanctions s’il essayait d’utiliser le processus relancé à Genève pour gagner du temps et faire avancer son programme nucléaire.

Excédées par des années de discussions stériles, les capitales occidentales avaient brandi la menace de nouvelles sanctions en cas d’échec à Genève, répétant que l’option militaire demeurait sur la table.

Confronté à une crise politique intérieure et à des besoins économiques grandissants, Téhéran, habitué à gagner du temps sans rien lâcher, semble donc s’être montré cette fois plus conciliant.

Le négociateur iranien Jalili a cependant répété jeudi aux représentants des grandes puissances que Téhéran ne renoncerait jamais à ses « droits absolus » dans le cadre de son programme nucléaire, a rapporté l’agence de presse iranienne Isna.

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