L’une des raisons principales du succès électoral de Yaïr Lapid a été son engagement à défendre la classe moyenne qui croule sous le fardeau économique.
Et pourtant, deux mois à peine après avoir pris ses fonctions de ministre des Finances, Lapid se voit contraint d’imposer plus encore cette même population, dans l’espoir de combler l’imposant déficit budgétaire israélien. Quant à Benyamin Netanyahu il ne s’empresse pas de soutenir son grand argentier. Analyse d’une situation sociale de plus en plus explosive.

Si Yair Lapid n’avait pas été ministre des Finances, il serait certainement descendu dans la rue pour protester avec véhémence contre les mesures draconiennes… qu’il s’apprête lui-même, à prendre dans les prochains jours. Un rappel : le 24 janvier dernier, Lapid et son parti Yech Atid réussissent l’exploit de faire entrer à la Knesset 19 députés, en brandissant un seul étendard : la défense de la classe moyenne qui supporte le fardeau économique le plus lourd, celui des indignés qui avaient dressé leurs tentes sur le boulevard Rothschild durant l’été 201. Pour cette classe moyenne, Lapid était le nouveau messie économique d’Israël, celui qui un mois avant les élections, avait promis, en imitant Benyamin Netanyahu à l’ONU, que sa ligne rouge à ne pas franchir serait l’augmentation des impôts pour cette classe moyenne. Six mois plus tard, ce même Lapid a annoncé une hausse de 1,5% des impôts pour tous, y compris la classe moyenne….En quelques semaines, Lapid a compris, comme disait Ariel Sharon que « ce que l’on voit d’ici, on ne le voit pas de là-bas ».

De son fauteuil de grand argentier , celui qui n’a cessé de clamer « où est l’argent de nos impôts ?», a compris qu’il allait devoir combler un trou béant de 40 milliards de shekels dans le budget de l’Etat : « Les caisses sont vides, nous n’avons pas le choix » a expliqué Lapid, ce mardi. Pour le contribuable israélien, l’ardoise sera donc salée : 1000 shekels de plus par mois pour une famille « moyenne » disposant d’un revenu mensuel de 20.000 shekels brut!

Ces décrets devraient affecter tous les secteurs de la vie :
– les allocations familiales vont être à nouveau réduites(280 shekels en moins pour une famille de trois enfants).
– Les assurances maladies vont couter plus cher tandis que tous les projets d’infrastructure comme la construction de nouveaux hôpitaux seront reportés.
– L’Education Nationale devra compresser son budget d’un milliard de shekels ce qui empêchera la construction de nouvelles classes.
– Quant au tracé de nouvelles routes et autoroutes, il sera différé de longs mois voire même d’un à trois ans.
– Mais il y a plus inquiétant encore : ces mesures tablent sur une réduction de 4 milliards de shekels du budget de la Défense Nationale. Or il va sans dire qu’en cette période de très vive tension dans le nord, une telle coupe sombre risque d’avoir des répercussions dramatiques : « Cela nous ramènerait à la situation de Tsahal avant la seconde guerre du Liban en 2006 », affirme-t-on à l’état major.

Est-ce que Lapid avait d’autres alternatives. Sever Plutzker, le rédacteur économique du Yédiot Aharonot, est mitigé : « Les dépenses gouvernementales vont augmenter en 2013 de 24 milliards de shekels. Pour financer cela, il n’avait pas d’autre choix que d’augmenter les impôts. Mais il aurait pu par exemple augmenter de 2% l’imposition sur les salaires moyens et hauts et épargner les autres ».

L’autre préoccupation pour Lapid est d’ordre purement politique. En effet, de Beijing où il poursuivait sa visite officielle, Benyamin Netanyahu s’est bien gardé de cautionner les mesures prises par son ministre des Finances. Pire : il a sous entendu qu’en rentrant en Israël, il les allègerait. Dans l’entourage de Lapid, on crie au populisme du Premier ministre et l’on rappelle qu’il est responsable au moins en partie de la crise actuelle. De facto, il semble que Mr Netanyahu n’ait guère attendu longtemps avant de rendre au tandem Lapid Benett qui lui a barré la route d’un gouvernement avec es orthodoxes, la monnaie de sa pièce. Dommage, car dans le passé, en 2004, Netanyahu fut aussi ministre des Finances et il dut aussi imposer des réductions draconiennes. Et pourtant, il avait alors pu bénéficier du soutien de son Premier ministre Ariel Sharon qui pourtant ne le portait guère dans son cœur.

Danny Israéli. © JFORUM.FR

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DANIELLE

Pour certains Lapid est arrivé comme le rédempteur tant attendu.

Je dirai plutôt que les Israéliens les mieux lotis ont favorisé l’arrivée de Lapid justement pour préserver leurs biens, en faisant croire à tous les démunis que Lapid allait se mettre du côté du peuple.

Naiveté des naivetés, tout est politique !

Lapid, gauche caviar, ça se voit de loin.

Tant que le peuple entier ne descend pas dans la rue, rien n’avancera, à moins qu’un vrai Machiah arrive, mais il y aura bien quelqu’un pour l’éliminer.

Ruth

Je dirais que tous les 2 ont les mains dans la m….
Lapid a mentit sur toute la ligne en promettant exactement le contraire de ce qu’il fait actuellement, quand a Bibi, c’est plutot le chef la mafia, il a tout simplement donne le sale boulot a son sinistre. Si Israel est en deficite, c’est d’abord parce que ce monsieur et sa famille vive dans le plus grand luxe aux frais des contribuables, cela a toujours fait du bruit en Israel. Alors, que Bibi commence d’abord par utiliser son salaire pour payer son train de vie royal, avant d’enlever le pain de la bouche des citoyens israeliens….

Ils ont finit leur carriere politique, c’est sure!!!