Israël s’est félicité de la nouvelle approche choisie par Washington pour tenter de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, qui trace une croix sur l’exigence d’un gel de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
« Je me félicite de cette décision américaine. C’est bon pour Israël. C’est bon pour la paix », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a résisté farouchement depuis la fin septembre aux pressions américaines, palestiniennes et internationales pour décréter un moratoire supplémentaire sur les nouveaux chantiers.

Officialisant la fin des efforts américains pour tenter de relancer des pourparlers directs entre Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas, qui faisait d’un tel gel la condition d’une reprise du dialogue face à face, Hillary Clinton a déclaré vendredi que Washington allait miser de nouveau sur une diplomatie de la navette entre les deux camps.

Le représentant spécial du président Barack Obama au Proche-Orient, l’ancien sénateur démocrate George Mitchell, est de retour dans la région, où il devait rencontrer Netanyahu vers 17h00 GMT à Jérusalem et Abbas mardi à Ramallah.

La secrétaire d’Etat américaine a déclaré que les Etats-Unis allaient désormais tenter de faire avancer les questions centrales du conflit, à savoir la question des frontières, du statut de Jérusalem, du sort des réfugiés des conflits de 1948 et 1967 et des garanties de sécurité nécessaire à la coexistence pacifique d’Israël et de la future Palestine.

SUSPENSION TOTALE

« Pour aboutir à la paix, il faut discuter des questions qui la retardent vraiment. Je me réjouis que nous puissions maintenant commencer à discuter de ces questions et tenter de combler les divergences », a déclaré Benjamin Netanyahu devant un parterre d’hommes d’affaires.

De leur côté, les responsables palestiniens, très critiques du « virage diplomatique » américain, ont estimé que le sérieux de toute nouvelle approche dépendrait de sa faculté à arrêter la colonisation et à clarifier les principaux chapitres de la négociation.

Le comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui s’est réuni lundi, a estimé que la politique conduite par l’Etat juif « menaçait la stabilité de la région » et montrait qu’elle visait avant tout « les colonies, l’expansion et la perpétuation de l’occupation ».

Les Palestiniens, qui exigeaient la suspension totale de la colonisation pour reprendre des pourparlers directs avec Israël, redoutent que sa poursuite ne sape progressivement leur ambition d’établir un Etat indépendant sur les territoires occupés en 1967, avec la partie orientale de Jérusalem comme capitale.

Il craignent également que les pourparlers indirects qui vont reprendre ne soient utilisés par Israël pour reporter sans fin la discussion nodale sur les frontières de la Palestine tandis que l’Etat juif continuerait par la poursuite de ses implantations juives à rendre impraticable la récupération des territoires conquis, occupés et parfois annexés dans la foulée de la Guerre des six-jours.

George Mitchell exigera de Nétanyahu qu’il fasse part de ses positions sur les questions fondamentales – Barak Ravid et Natacha Mozgovaya – Ha’aretz

L’émissaire américain pour le Proche-Orient, Georges Mitchell, rencontrera ce soir à Jérusalem Premier ministre israélien, Binyamin Nétanyahu, et lui exposera les nouvelles idées américaines pour la promotion du processus de paix. Mitchell fera savoir à Nétanyahu que le gouvernement américain attend de lui qu’il fasse part dans les semaines à venir de ses positions sur les différentes questions fondamentales et en particulier sur celle des frontières.

Demain, Mitchell s’entretiendra également avec le président de l’Autorité nationale palestinienne (ANP), Mahmoud Abbas (Abou Mazen), mais la plupart de ses entretiens seront consacrés à la partie israélienne, car les Palestiniens ont déjà communiqué aux Américains leurs positions initiales sur toutes les questions fondamentales : les frontières, la sécurité, Jérusalem, les réfugiés, l’eau et les colonies. Nétanyahu en revanche ne leur a pratiquement rien présenté, hormis des éléments sur les questions de sécurité, d’environnement ou d’économie.

Nétanyahu a évoqué hier, lors d’une réunion des ministres du Likoud, le discours du chef de la diplomatie US, la Sénatrice Hillary Clinton. Il s’est dit satisfait du fait que les Américains aient compris que les contacts concernant le gel de la construction dans les colonies n’aboutiraient pas et aient décidé donc de passer aux négociations sur les questions fondamentales. Nétanyahu a souligné que le discours deClinton comprenait plusieurs éléments positifs, comme l’idée selon laquelle les négociations devront porter sur toutes les questions fondamentales en même temps ainsi que l’opposition américaine à des démarches palestiniennes unilatérales à l’ONU.

Lors de cette réunion, la ministre de la Culture, Limor Livnat, a vivement critiqué le ministre de la Défense, l’ex-Ra’Mat’Kal (chef d’état-major), l’Alouf (major-général), Ehud Barak, qui a déclaré à Washington que dans le cadre d’un accord de paix, Jérusalem serait divisé et que ses quartiers arabes passeraient sous contrôle palestinien. Livnat a exigé du Premier ministre de prendre officiellement ses distances avec cette déclaration. Nétanyahu a tout d’abord essayé de s’y soustraire, affirmant queBarak « l’avait dit en sa qualité de président du Parti travailliste ». Mais, face à l’insistance de Livnat, qui était appuyée par le ministre Benny Begin, le Premier ministre a fini par céder et son cabinet a publié un communiqué selon lequel il avait assuré les ministres du Likoud que « les propos de M. Barak concernant Jérusalem ne reflètent pas la politique du gouvernement ».

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