Plus de deux mille personnes, en majorité islamistes, ont défilé dimanche à Casablanca, la plus grande ville du Maroc, en présence du chef du gouvernement et de plusieurs ministres, à l’occasion de la « Journée de la terre », a constaté l’AFP.Rassemblés dans le quartier populaire de Darb al Sultan, les manifestants,
en majorité des femmes voilées et des enfants portant des drapeaux
palestiniens et marocains, répondaient à l’appel d’associations islamistes
dont Justice et Bienfaisance (interdite mais tolérée), du parti Justice et
développement (PJD, au pouvoir) et de l’Association marocaine de soutien à la
lutte palestinienne (AMSLP).
Le chef du gouvernement et dirigeant du PJD, l’islamiste Abdelillah
Benkirane, a rejoint la manifestation alors que sa participation n’était pas
annoncée.
« Je suis ici en tant que simple citoyen », a-t-il dit devant une foule qui
s’était rassemblée autour de lui en scandant « que Dieu te face vaincre devant
l’adversité ».
Un petit groupe de salafistes participait également à ce défilé qui se
déroulait dans le calme et sous la surveillance discrète des forces de
l’ordre, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants portaient des pancartes et scandaient des slogans
dénonçant la politique israélienne.
Sur certaines pancartes on pouvait lire:
« Tous pour une Palestine musulmane » et « Non aux marchands de la paix ».
Outre M. Benkirane, plusieurs ministres membres du PJD étaient présents,
notamment les ministres de la justice Mustapha Ramid et de la communication
Mustapha El Khalfi, ainsi que le leader d’un des principaux syndicats (UGTM)
Hamid Chabat.
Celui-ci a appelé « tous les musulmans du monde à verser l’équivalent de 10
dirhams (moins d’un euro) pour sauver la Palestine de l’enfer de l’occupation
israélienne ».
Cette « journée de la terre » est célébrée avec deux jours de retard au Maroc
en raison du jour hebdomadaire férié du dimanche dans le royaume.
Selon l’agence d’information officielle MAP, « cette marche est destinée à
dénoncer les crimes, les démolitions des habitations, les constructions
d’implantation, la judaïsation d’Al-Qods et la falsification de son histoire
dans le but de dénaturer son cachet multiconfessionnel en tant que site sacré
pour les trois religions monothéistes ».
CASABLANCA (Maroc), 1 avr 2012 (AFP)