Le 13 décembre dernier, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, appelait l’Union européenne à adopter une position plus dure à l’égard d’Israël. Et qualifiait l’amélioration des relations bilatérales de « très négative et contreproductive ». Pourtant, un groupe d’hommes d’affaires luxembourgeois, s’est rendu dans l’Etat hébreu, le 12 janvier dernier, à la rencontre de ses homologues israéliens. Objectif : présenter le Luxembourg comme une plate-forme économique de tout premier plan. Mais aussi étudier les opportunités de business en Israël.

C’est sans doute l’amorce d’une collaboration prometteuse… A Tel-Aviv, en plein cœur du Parc Hayarkon, le centre Ganei Yehoshoua a abrité des rencontres inédites entre entreprises israéliennes et luxembourgeoises. Ils étaient une soixantaine de chefs d’entreprises israéliens à avoir répondu présent au rendez-vous. Des enseignes de renom participaient à l’événement, parmi lesquelles Amazon, Itunes ou encore Zynga, première société de jeux en ligne sociaux sur Facebook.

Avant de parler affaire, les intervenants ont été invités à se rassembler autour d’un cocktail, afin d’engager des premiers échanges informels et conviviaux. Puis est venu le moment des conférences : durant une heure et demie, plusieurs intervenants se sont succédé, présentant tour à tour les avantages d’une collaboration avec ce pays numéro 1 de la productivité (OCDE 2010).

Le dernier à prendre la parole : l’Italien Alberto Sasanotti, représentant de la société Zynga. « Globalement tout ce que vous venez d’entendre est vrai, on ne vous ment pas », a-t-il déclaré en guise d’introduction, avec amusement. Sasanotti était en effet venu témoigner de sa propre expérience en tant qu’exemple de grande société internationale ayant choisi de s’implanter au Luxembourg, pour assurer son développement européen.

Bilan de l’événement? « Très positif ! », se félicite Micael Weber, le directeur des ventes internationales de Teralink, le leader des télécommunications au Luxembourg. C’est lui qui est à l’initiative de la conférence. « En vue de créer des liens solides, nous avons souhaité exposer aux entreprises israéliennes les opportunités de développement de leurs activités en Europe depuis le Luxembourg », a expliqué Weber au Jerusalem Post.

Ce n’est pas la première fois que le Luxembourgeois vient explorer les opportunités de business en Terre promise. « Cette initiative découle d’une première mission économique organisée au mois de juin dernier par notre ministre de l’Economie Jeannot Krecké. J’avais alors rencontré un certain nombre de sociétés et de start-up israéliennes qui avaient manifesté beaucoup d’intérêt pour le marché européen. Nous avons donc décidé de revenir en Israël afin d’approfondir les relations économiques entre les deux pays et d’exposer aux Israéliens les nombreux avantages d’une collaboration avec le Luxembourg.

Le Luxembourg, à la croisée des chemins

Les entreprises israéliennes ont tout intérêt à s’allier au marché luxembourgeois, explique l’homme d’affaires, et ce pour plusieurs raisons. Premier point fort du pays : sa position privilégiée en Europe. « Le Luxembourg est un pays fondateur de l’UE », souligne Weber. « Il occupe une position géographique centrale, à la croisée des grandes capitales européennes, de Londres à Frankfort en passant par Paris ». Une aubaine pour les sociétés israéliennes qui pourront ainsi bénéficier d’un accès privilégié à ces grands pôles économiques.

D’autre part, le Luxembourg est un pays multilingue : « On y trouve de nombreux francophones, anglophones et germanophones, ce qui facilite les contacts entre les acteurs économiques ». Le Luxembourg, c’est aussi le taux de TVA le plus bas d’Europe (15 %), une fiscalité avantageuse et un gouvernement proactif. En effet, « de par sa petite taille, notre pays bénéficie d’une proximité entre le monde des affaires et le gouvernement. Les hommes d’affaires ont donc davantage de facilités à établir des contacts avec des personnes haut placées au ministère de l’Economie », souligne-t-il.

Des avantages qui sont d’ailleurs communs aux deux pays : « Il y a de nombreux parallèles entre l’économie israélienne et luxembourgeoise. La taille du pays, la proximité entre le gouvernement et le business ainsi que toutes les structures consacrées à l’innovation ». Et à l’heure où les initiatives de boycott contre Israël se multiplient, les hommes d’affaires luxembourgeois s’éloignent de toute considération politique. « Notre démarche est purement économique et elle est entièrement soutenue par notre ministre de l’Economie ». La preuve, si besoin était, que même en Israël, ce pays dont la politique suscite les passions les plus vives, les affaires sont les affaires…!

Par DANIELLE ATTELAN JPOST

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CLEMENCE57

Je trouve ce ministre très courageux pour sa prise de position très impopulaire visiblement dans le monde des affaires au Luxembourg.

On retrouve là la même problématique qu’avec la Chine. On condamne ce pays pour sa violation des droits de l’Homme…tout en continuant à conclure des marchés commerciaux.