Selon des informations circulant autour de négociations entre le régime de Kadhafi et les rebelles libyens à Djerba, un départ du colonel serait évoqué par son propre camp. Sur le terrain, face à l’avancée des rebelles, l’armée libyenne a tiré un missile scud.

Le camp Kadhafi évoquerait un départ

Alors que des informations font état depuis dimanche de pourparlers secrets entre représentants du régime libyen et des rebelles à Djerba en Tunisie, la plus grande confusion continue de régner autour de la réalité de ces discussions et de leur contenu.

«Il n’y a pas de négociations, directes ou indirectes, avec le régime de Kadhafi», a assuré mardi Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion libyenne. Pourtant, selon un journaliste de la radio tunisienne Mosaïque FM présent sur place, les négociations se poursuivent. Les pourparlers impliquent selon lui deux membres du Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles, et deux représentants du colonel Kadhafi. Des émissaires du président vénézuélien Hugo Chavez, qui a régulièrement condamné l’intervention militaire étrangère en Libye, seraient également présents.

Selon Europe 1, les discussions seraient suffisamment avancées pour qu’un départ de Kadhafi soit évoqué par son propre camp, qui en négocierait les conditions concrètes. D’après la radio, qui cite «des sources proches des rebelles», Kadhafi pourrait quitter non seulement le pouvoir mais aussi le pays.

Les raisons de la présence en Tunisie de l’ancien ministre jordanien des Affaires étrangères Abdel Ilah Khatib, envoyé spécial pour la Libye du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, entretiennent le flou. Lundi, en arrivant à Tunis, il annonçait qu’il venait se joindre aux discussions. Mais à New York, l’ONU avait assuré ne disposer d’«aucune information concrète concernant des pourparlers». Abdel Ilah Khatib «est arrivé en Tunisie pour des consultations avec des responsables tunisiens», a insisté l’organisation mardi. «En marge de ces rencontres, l’énvoyé spécial pourrait rencontrer des personnalités libyennes résidant en Tunisie», ajoute cependant le communiqué.

Les rebelles plus proches que jamais de Tripoli

Sur le terrain, les rebelles libyens ont resserré l’étau autour de Tripoli, bastion du régime de Kadhafi. Ils ont pris lundi le contrôle de trois villes clés sur la route de la capitale, ce qui constitue l’une de leurs plus importantes percées depuis le début du conflit il y a six mois. Les insurgés affirment désormais contrôler Zawiyah, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli, ainsi que les villes de Gharyane et Sorman, situées respectivement à 50 kilomètres au sud et à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli. Les combats à Zawiyah auraient fait lundi 23 morts et de nombreux blessés, selon plusieurs sources rebelles. La plupart des victimes, des combattants mais aussi des civils, ont été touchées par des tirs de mortier, ont précisé les rebelles.

Selon un porte-parole de la rébellion, les insurgés contrôlent aussi les 15 kilomètres de route entre Zawiyah et Sorman, ce qui prive la capitale de sa voie habituelle d’approvisionnement depuis la Tunisie.

Zawiyah «ouvrira la porte vers Tripoli. Ceci permettra à la population de s’y révolter», a déclaré mardi le représentant en France du CNT. «Nous entrons dans une phase décisive, bientôt nous libèrerons tout le sud de la Libye. Nous espérons fêter la victoire finale en même temps que la fin du ramadan», a-t-il ajouté.

Les pro-Khadafi tirent un missile Scud

Les forces pro-Khadafi ne s’avouent toutefois pas vaincues. Dimanche, elles ont même lancé depuis Syrte, ville natale et fief du dirigeant libyen, un missile Scud sur des positions rebelles. Il s’agit du premier tir connu de ce type de missile depuis le début de l’intervention internationale en Libye le 19 mars. Selon la revue spécialisée Jane’s, les forces libyennes ont acquis en 1976 plus de 200 exemplaires de ce missile balistique de courte-portée produit par l’Union soviétique. Mais depuis le début des frappes aériennes, l’Otan a affirmé à plusieurs reprises avoir détruit des lanceurs de Scud.

L’engin tiré dimanche, qui s’est écrasé dans le désert sans faire de victime, visait selon un responsable américain de la Défense la ville de Brega, à 240 kilomètres au sud-ouest de Benghazi. Les rebelles, qui avaient lancé fin juillet une offensive pour reprendre la ville aux forces pro-Khadafi, ont pris lundi le contrôle de toute la zone résidentielle dans l’est de la ville.

Avec AFP

Le Figaro.fr

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