Les soldats du silence : l’unité commando Shayetet 13

Ynet accompagne en manœuvres les combattants du Shayetet 13, considéré comme l’une des meilleures unités d’élite au monde.
Il est encore tôt, sur la base Atlit, le centre d’entraînement de l’unité d’élite des commandos de la marine, le légendaire Shayetet de Tsahal. Le soleil brille, bien qu’il ait commencé de pleuvoir. Les commandos que nous sommes là pour rencontrer se préoccupent, principalement, de notre photographe, Gai Kabalo. Ils veulent finir la séance de prises de vue aussi vite que possible.

Les troubles de ces dernières années au Moyen-Orient ont créé des défis multiples pour Tsahal et ont eu un impact direct sur les activités opérationnelles continues – particulièrement dans des unités comme le Shayetet 13.

Progressant vers le rivage (Photo: Gadi Kabalo)

L’unité, dont le nom peut se traduire par Flottille 13, a été créée en 1949, peu de temps après la création de l’Etat d’Israël. Spécialistes du contre-terrorisme et de la libération d’otages, ses combattants ont joué un rôle essentiel dans tous les conflits qui ont suivi, pour Israël, augmentant chaque fois leurs compétences, autant qu’ils prennent part à des opérations humanitaires, comme le transport aérien des Juifs d’Ethiopie. On la considère comme l’une des meilleures unités d’élite au monde.

En l’absence de participation officielle à un conflit, l’activité de Tsahal se fonde sur ce qu’on appelle « la guerre entre les guerres » , et l’unité des commandos navals est, indubitablement, l’un des facteurs les plus influents dans ce domaine. Au cours de la dernière année, seulement, le Shayetet 13 a conduit de nombreuses opérations complexes derrière les lignes ennemies, à l’écart de la connaissance du public.

Armement et uniformes spécialisés (Photo: Gadi Kabalo)

Un exemple tangible de telles missions est intervenu le mois dernier, lorsque les combattants du Shayetet 13 ont fait la Une des journaux, en Israël et dans le monde entier, à la suite de l’arraisonnement du navire KLOS-C bourré d’armes iraniennes, dans les eaux internationales. L’ensemble des dix combattants que nous avons rencontrés a pris part à l’opération surnommée « Dévoilement Intégral ». Aussi spectaculaire qu’elle a pu être, ce n’est, pourtant, pas vraiment le summum dans la carrière de ces combattants chevronnés, qui ont pris part à des opérations dont la grande majorité d’entre nous n’entendra probablement jamais parler.

Les combattants commandos de la marine endurent l’une des formations les plus dures dans Tsahal, lors de leur tentative pour gagner leurs insignes convoités d’appartenance à l’unité. Ces 20 mois d’entraînement comprennent des formations aux compétences fondamentales, avec la brigade Nahal, d’autres enseignements fondamentaux, sur la base centrale de l’Unité, à Atlit, qui apprennent aux soldats les bases du combat naval et une formation avancée de nageur de combat, sur la navigation et sur le type unique d’embarcations, spécifiques au Shayetet.

Les combattants du Shayetet peuvent demeurer sous l’eau, sans être détectés, durant des heures, (Photo: Gadi Kabalo)

A la fin de cette période de formation, les combattants sont désignés comme “professionnels” et chaque équipe est spécialisée dans l’une des trois fonctions principales des commandos : nage de combat, raids ou interventions au-dessus des eaux. Le type d’entraînement qu’on a bien voulu nous montrer impliquait une équipe de plongeurs et une équipe de commandos. L’équipe de plongeurs comprenait quatre nageurs expérimentés qui ont achevé leur formation il y a deux ans.

Plongeant sous l’eau, les combattants sont encordés les uns aux autres, symbolisant leur mutuelle dépendance. Chaque membre de l’équipe a un partenaire, et ensemble, ils accomplissent leur mission, sous l’eau, en ne quittant pas des yeux le dos de l’autre.

Les combattants du Shayetet entreprennent une période de 20 mois sur le terrain (Photo: Gadi Kabalo)

Les combattants ont été conduits d’Atlit vers la zone d’entraînement par bateau, après avoir pris un peu de temps, assez insignifiant, à charger leur équipement spécialisé. Les nageurs utilisent des combinaisons spécifiques au Shayetet 13, qui comprennent des palmes, des masques et le matériel de pointe en matière d’appareil respiratoire.

C’est seulement en plongeant dans l’eau avec eux qu’il est possible d’apprécier pleinement pourquoi les combattants du Shayetet sont appelés les “hommes du silence” . Ces combattants se déplacent avec une grande furtivité ; hors de l’eau, il est extrêmement difficile de suivre leurs déplacements et emplacements immergés – ils ne font pas un bruit, permettant rarement à la moindre bulle d’oxygène de s’échapper, par des mouvements qui rendent quasiment impossible à tout ennemi de les suivre à la trace.

L’entraînement comprend des phases d’opérations avec d’autres unités d’élite de Tsahal (Photo: Gadi Kabalo)

Les nageurs de combat du Shayetet s’engagent dans des combats de guérilla et des techniques de combat sous-marin et sont capables d’atteindre n’importe quel port sans être détectés. Ils sont rompus à une grande diversité d’arts martiaux, et entreprennent aussi des phases de préparation en menant des opérations conjointes avec d’autres unités des commandos d’élite de Tsahal.

Les plongeurs peuvent rester sous l’eau durant des périodes de temps considérables. Sans la présence d’un groupe de journalistes, l’entraînement aurait probablement continué durant de nombreuses heures. Dans l’eau, ils pratiquent la nage de combat – en éprouvant leur capacité à plonger ensemble, en équipe et à accomplir des missions prévues pour être menées comme s’ils habitaient un seul corps.

L’unité est considérée comme l’une des meilleures au monde (Photo: Gadi Kabalo)

Quand l’entraînement est terminé, les plongeurs remontent sur le bateau et naviguent vers le retour à la base, dans le même silence que par lequel ils sont arrivés. Durant les longues heures d’entraînement, ils n’ont pas du tout mis le pied sur terre – tout se passe comme s’ils pouvaient vivre dans l’eau durant une période illimitée.

Quand les plongeurs ont terminé leur entraînement, ce sont les commandos qui sont arrivés. L’équipe est composée de six combattants commandos. C’est une équipe qui a juste achevé sa formation, il y a un an, mais qui a déjà pris part à beaucoup d’activités opérationnelles, dans des endroits reculés, dont la prise du KLOS-C.

C’est une petite force tactique, disposant d’une gamme étendue de capacités dont il nous a été permis d’être témoins de première main. Il apparaît que les combattants sont habitués à vivre en uniformes complètement trempés sans la moindre arrière-pensée. Ils sont équipés des uniformes de combats les plus au point de Tsahal, conçus pour leurs missions spéciales.

L’entraînement commence dès que les combattants sont dans l’eau, et qu’ils sont presque impossibles à distinguer des gros rochers autour d’eux. Ils sont capables de rester assis à la même place durant des heures sans même esquisser le plus léger mouvement, en embuscade dans l’attente de l’ennemi, derrière leur endroit caché et camouflé.

Cette force a exécuté un raid de la mer vers la plage, visant à prendre d’assaut une structure donnée. Les combattants ont répété leur transition de la mer vers la terre, tout en transportant quelques-uns des armements les plus sophistiqués de Tsahal.

La nuit est, maintenant, bien avancée et l’obscurité s’abat sur nous. La base n’en devient que plus active, et il semble que ce jour d’entraînement ne prendra jamais fin. L’entraînement semble juste les avoir mis en forme, en vue d’une nouvelle opération audacieuse dont nous pourrions, peut-être, ne jamais entendre parler, sinon par des médias étrangers.

Yossi Yehoshua

Publié le : 15.04.14, 08:48 / Israel News

ynetnews.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski