Dans une société où les Nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC) prennent une place de plus en plus importante, le Net 2.0 et ses avatars sociaux, comme les sites MySpace, Twitter, FaceBook, LinkedIn connaissent une croissance, en termes de nombre d’utilisateurs, extrêmement nombreux.

PHOTO: JPOST

Ces sites, qui permettent de communiquer de façon privée ou publique sont devenus des outils incontournables pour qui utilise Internet, à titre professionnel ou amateur.

Dans la vie publique et en particulier politique, les réseaux sociaux occupent désormais une place non négligeable.

Le site Twitter, qui permet à ses utilisateurs d’exprimer en temps réel leurs opinions, et dont la devise est « Share your thoughts » (partagez vos pensées) a été lauréat du prix Nobel de la Paix en 2009 par l’utilisation qui en a été faite par les résistants iraniens lors de la précédente « élection » présidentielle.

Et des ressources comme FaceBook, qui drainent un nombre impressionnant d’utilisateurs, sont regardées avec crainte par les régimes totalitaires de la planète : ils constituent un moyen de garantie de la liberté d’expression difficilement atteignable.

Quand Internet part à la dérive

Mais si ces réseaux peuvent aider à la promotion de la liberté et de la démocratie dans le monde, de par leur mode de fonctionnement, le corollaire de la liberté de ton, de parole et de mouvement accordée aux utilisateurs peut conduire à certaines dérives.

Dans des sociétés qui connaissent un regain des idées politiques radicales et où l’antisémitisme et le racisme sont encore virulents, Internet et les réseaux sociaux sont aussi utilisés comme vecteurs de promotion de ces modes de pensée.
Et la publication de contenus à caractère haineux croît de façon exponentielle. Binyamin B., directeur de l’organisation, dresse un constat accablant, qui l’a poussé à s’investir dans cette lutte : « Tapez ‘juif’ ou ‘Israel’ sur Google. Faites un tour des contenus proposés, parmi les vidéos ou les articles. Les trois-quarts sont antisémites, négationnistes ou de toutes façons incitent à la haine raciale. L’audience d’Internet est plus grande que la télévision. Chaque jour, des dizaines ou centaines de milliers d’Internautes non avertis subissent ce lavage de cerveau. »

Le Web garantit de façon générale une franche liberté de parole et de ton. Mais pour autant, les différents sites n’en sont pas moins soumis au droit positif applicable dans chaque pays. Et les réseaux sociaux n’échappent pas à la règle. Ils sont régis par une « charte », à savoir un protocole d’utilisation du site, qui donne des indications quant aux permissions et aux interdictions auxquelles sont soumis les utilisateurs.

Et dans un souci de conformité au droit et à la bienséance, les propos à caractère raciste ou négationniste ne sont pas tolérés.

Lutter contre la diffusion des idées totalitaires

Il est aisément compréhensible qu’au regard du nombre important d’internautes, les équipes d’administration mandatées par les propriétaires desdits sites ne peuvent pas elles-mêmes faire face à toutes les contraventions de nature légale ou réglementaire commises par certains utilisateurs des sites.

De fait, de nombreux acteurs privés ont pris sur eux de combattre la diffusion de matériels illégaux sur le net en général, et décuplés par la récente croissance des réseaux sociaux.
Ainsi depuis dix ans, la Fédération de défense pour la liberté et l’égalité (FDLE) agit sur la scène internetesque pour contrer l’expression et la diffusion de ces idées totalitaires.

Et en janvier dernier a été créée son égide : la Fédération de Défense contre l’antisémitisme sur Internet (FDII). Un organe chargé de combattre la diffusion de contenus négationnistes et antisémites diffusés sur des sites de partage d’information comme YouTube, DailyMotion ou FaceBook.

Pour ce faire, la FDII peut compter sur deux moyens : la vigilance des internautes qui peuvent remplir sur son site un formulaire pour mentionner des contenus illicites, et sa propre équipe professionnelle, dédiée à cette tâche et aidée de robots inspecteurs informatiques.
Et cinq mois après sa mise en service, les résultats sont probants : une multiplication par 2,5 du nombre de contenus signalés et de sensibles améliorations dans la vitesse d’exécution et l’efficacité des retraits de contenus illégaux.

La FDII effectue un travail de collecte et d’analyse des matériaux antisémites, négationnistes ou faisant l’apologie du terrorisme, avant de transmettre ses rapports aux hébergeurs des sites Web (ou dans le cas d’un réseau social, à l’équipe d’administration) qui se chargent le cas échéant de supprimer ces contenus.

La FDII, le nettoyeur du Web

En terme d’efficacité, ce travail est significatif : il permet bien souvent de supprimer l’intégralité des contenus diffusés par les internautes qui ont déjà publié des contenus illégaux.

Le mode d’action de la FDII est donc terriblement puissant, en cela qu’il utilise au maximum les possibilités offertes par Internet pour traquer les pages Web illicites.

Il s’agit donc, en somme, d’utiliser les mêmes moyens que les diffuseurs de contenus contrevenants et de les retourner contre eux. Un mode d’action efficace qui peut expliquer le succès de l’organisation.

Cette compétence doit néanmoins être pondérée, car toujours d’après Binyamin B., la coopération des hébergeurs est « froide et sans réelle motivation d’éradiquer les contenus illégaux et haineux de leurs sites. Ils prétendent pouvoir le faire seuls, mais le fait est que, dans la plupart des cas, nous sommes les uniques déclencheurs de la suppression de ces articles, commentaires ou vidéos présents sur leurs plates-formes », même si le temps de réaction des hébergeurs a diminué.

Si l’action de la FDII est louable, un inquiétant tableau se dresse néanmoins en arrière-plan : le nombre de contenus à caractère antisémite ou négationniste, et donc d’utilisateurs touchés par la diffusion de ces matériaux sur Internet est extrêmement important et en constante augmentation.

La pérennisation de l’utilisation libre que l’on peut actuellement faire d’internet et des réseaux sociaux passe donc par l’action d’organisations comme la FDII : combattre la diffusion de contenus illégaux ou immoraux qui dévoyent la fonction première de la Toile.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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